Analyse et critique de Kubo et l’armure magique

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Analyse de Kubo et l’armure magique

Nous l’avons vu, Kubo et l’armure magique recèle de bonnes idées, et présente un personnage en plein rite initiatique. Analysons donc cela en tentant de déchiffrer les messages du film.

Attention, cette partie analyse est évidemment 100% spoilers

Le voyage initiatique

kubo_armure_magique_samouraiLe premier thème, et certainement le plus visible, de Kubo et l’armure magique est clairement le voyage initiatique. De la même manière que Bruno Bettelheim le décrit dans sa psychanalyse des contes de fées, le voyage de Kubo doit d’abord se lire comme la transition de l’enfance à l’âge adulte, avec ses doutes et les combats.

L’histoire de Kubo est évidemment une vision fantasmée de ce passage, de ce moment où finalement l’enfant raconte des histoires (au début du film avec les origami) à la fin où ce dernier accepte qui il est, après moult épreuves et péripéties.

kubo_armure_magique_volOn ne saura jamais si les lieux et aventures de Kubo sont réelles (tout comme le voyage d’Alice au Pays des Merveilles ou le voyage de Wendy et Peter Pan au pays imaginaire). On sait pourtant qu’ils le sont dans l’esprit de Kubo, car c’est de son esprit que nous sommes le spectateur, plus que de la réalité de sa vie. Les épreuves que constituent la récupération des différentes pièces de l’armure sont des interprétations de l’enfant d’aptitudes à acquérir : le plastron pour le protéger de l’extérieur, aussi bien physiquement que moralement, l’épée pour se défendre, et le heaume pour forger l’esprit que cette pièce est sensée protéger. D’ailleurs, on remarque que Kubo acquiert d’abord l’épée (donc l’envie de se battre) avant de difficilement rattraper le plastron (la capacité à se défendre du regard de l’extérieur – regard d’ailleurs symbolisé par ces “yeux” qui protègent cette pièce de l’armure). Enfin, le heaume, la volonté, qui était finalement toujours là, devant les yeux de Kubo, dans son village.

Le thème de la famille

kubo_armure_magique_familleDurant son voyage, Kubo est accompagné de sa mère tout d’abord, de son petit samouraï en origami, puis du singe et du scarabée. Histoire dans l’histoire, la mort “physique” de la mère de Kubo entraîne ce dernier dans le monde “rêvée” où il rencontrera le singe et le scarabée.

Dans ce monde, finalement, le singe n’est qu’une représentation de la mère de Kubo, le poussant toujours à se surpasser tout en le protégeant, pendant que le scarabée est l’image qu’il a de son père. Image par son animal fétiche tout d’abord, mais aussi sur le côté protecteur, fort et amusant.

kubo_armure_magique_singeEt le grand méchant dans tout cela ? Ce “Moon King”, finalement n’est autre que le grand-père aveugle de Kubo. Grand-père souhaitant priver Kubo de la vue tout comme lui en est privé. Ce combat marque justement la transition de Kubo dans la vie adulte. Ce n’est qu’aidé de l’image de ses parents, et les buts de liberté qu’ils recherchaient, que Kubo peut vaincre – métaphoriquement – son grand-père et ses tantes qui voulaient le ramener à eux.

kubo_armure_magique_combatQuel est le but de ce grand-père ? Est-ce une sorte de tyran ? De personne aveuglée par la haine ? Par une croyance quelconque (d’où l’image des yeux) ? On ne le saura pas. En revanche, on saura que Kubo devra lutter contre lui – et donc son influence – afin de s’affirmer dans sa famille, et rompre la tradition familiale maternelle puissante.

Le thème de la mort

Enfin, troisième thème, et non des moindres, la relation à la mort. Il est rare d’en parler dans un film d’animation avec autant d’importance que dans Kubo (maman de Bambi et Mufasa exceptés). Au-delà du voyage initiatique et du duel avec sa famille, Kubo doit surtout comprendre et accepter la mort de ses proches.

kubo_armure_magique_soeursMort de son père avant le début du film, puis mort de sa mère, avant la mort des symboles qu’ils représentaient aux yeux de Kubo (le singe et le scarabée). La mort est partout dans Kubo, et constitue à elle seule une trame complète de l’histoire. A la fin du film, Kubo ne peut comprendre la présence des lampions sur les tombes que car il a finalement accepté la mort de ses parents. C’est en comprenant que même si ils ne sont plus là physiquement, c’est le souvenir qu’il a d’eux qui les font vivre. Et finalement, le rite initiatique est celui aussi de l’acceptation de l’ordre des choses, la capacité à surmonter le décès de ceux que l’on aime. C’est d’ailleurs là que le titre original du film prends tout son sens. En VO, le film se nomme “Kubo and the two strings” (Kubo et les deux cordes), les deux cordes étant celles du Shamisen, l’instrument de guitare de Kubo, chaque corde représentant le souvenir d’un de ses parents qui l’aidera à vaincre le Moon King.

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3 commentaires
  1. Rien de spécial, juste un nom qui était venu à l’équipe, en partant de la réflexion “oblique” 😉

  2. Bonjour,
    Merci de la réponse, je n’aurais pas pensé, oblique, si je regarde le Larousse, 2 définitions

    1- Qui est de biais, dévié par rapport à une ligne, à un plan horizontal, vertical.
    2- Se dit d’un regard qui ne fixe pas l’interlocuteur et laisse supposer un manque de franchise.

    Oblikon 1 ou 2 ? lol

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