De 7 à 77 ans… « De 7 à 77 ans » était la devise de l’âge d’or de la Bande dessinée franco-belge. Mais force est de constater que ceux qui avaient 7 ans quand le Secret de la Licorne fut publié ont aujourd’hui 76 ans (il était temps que le film sorte) et que ceux qui avaient 77 ans sont morts et enterrés. Bien que les fans de Tintin et de Hergé vous diront (et je le pense aussi) que Tintin est intemporel et indémodable, il ne faut pas oublier que Spielberg s’attaque en premier lieu au marché américain. Ce dernier n’est pas féru de la bande dessinée de Hergé, puisque à peine 4 millions d’exemplaires ont été vendus aux Etats-Unis contre 120 millions pour la France prise seule. Pour moderniser les aventures de Tintin, il fallait d’abord donner un rythme au film qui n’est pas aussi intense dans la BD. Sur ce point, Spielberg relève le challenge les mains dans les poches, puisque il n’y a pas un temps mort dans le film. La succession humour, action et gags se déroule à une vitesse faramineuse. Même le passage dans le désert qui aurait pu être un vide donne lieu à une bataille navale extraordinaire! Ce choix ne plaira pas forcément à tout le monde. Car malheureusement, en faisant cela, Steven Spielberg néglige les dialogues qui prenaient une part substentielle des œuvres de Hergé. Bien qu’efficace, l’humour utilisé par Spielberg s’éloigne toutefois des palpitants dialogues des Dupondt… Spielberg voulait faire de Tintin un Indiana Jones pour les enfants. Les ressemblances sont d’ailleurs frappantes. Comme un archéologue, Tintin garde dans son bureau les articles de journaux narrant ses exploits, comme Indiana Jones, Tintin a une soif d’aventure, et comme Indiana Jones, le Tintin de Spielberg se met à adorer les cascades…
Mais faire de Tintin un nouvel Indiana Jones n’est pas la seule modernisation de Steven Spielberg. Il y a fort à parier qu’il a passé quelques heures devant certains jeux-vidéos. En effet la technique de réalisation numérique lui a ouvert des horizons jusqu’alors inexplorés par Spielberg dans le cinéma traditionnel. Dans la 3D, il n’y a pas de limite physique pour positionner les caméras, ni de problèmes techniques pour retourner une scène où tout doit exploser. Steven Spielberg se permet donc de réaliser un plan séquence simplement splendide dans lequel Tintin revêt le manteau de Nathan Drake de Uncharted Drake Fortune. Ceux qui auront joué au deuxième volet feront certainement le rapprochement entre ce plan séquence et les mésaventures de Drake. Entre l’immeuble qui s’effondre, les parties de tyroliennes et le char dans les rues trop petites, tout se retrouve dans Tintin. Si on ajoute que Sony a participé au projet en reprenant la place d’Universal qui avait abandonné le projet, il n’y a qu’un pas (que nous ne franchirons pas) pour imaginer que Naughty Dog ait donné deux trois conseils à Spielberg…
https://www.youtube.com/watch?v=M9cVsEJk5gg
Un Tintin plus près des jeux-vidéos actuels et un film débordant d’action permettent de convaincre une partie du public qui n’a jamais ouvert une BD franco-belge sans pour autant se mettre à dos les premiers fans du héro. Car en effet Hergé était aussi un amoureux des grosses machines : l’avion est omniprésent dans son oeuvre, Tintin a le plaisir d’aller sur la lune en fusée et de piloter un sous- marin en forme de requin (que l’on verra sûrement au prochain volet)…
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