Analyse : Les Aventures de Tintin, Le Secret de Licorne

Un peu de fidélité ne fait pas de mal…

Certes Spielberg se permet de nombreux changements dans l’univers de Hergé. D’abord, comme on l’a dit, sur le style de Tintin, mais aussi sur le scénario du Secret de la Licorne. En effet, à la base l’œuvre est séparée en trois volumes : Le Crabe aux Pinces d’Or (9ème volume), dans lequel Tintin rencontre Haddock qui s’est fait voler son bateau par son équipage devenu narcotrafiquant, puis Le Secret de La Licorne (11ème volume), dans lequel Tintin achète la maquette de la Licorne pour se la faire voler et la retrouver ensuite, et finalement le Trésor de Rackham le Rouge (12ème volume), dans lequel Tintin rencontre le Professeur Tournesol et part explorer les fond marins pour finalement découvrir que le trésor se trouve dans Moulinsart… Dans le film, Tintin va parcourir tous les lieux importants des trois œuvres mais dans un certain désordre. Le pickpocket du Secret de la Licorne intervient avant sa rencontre avec le capitaine et le trésor qu’il trouve à Moulinsart n’est autre que la carte qui les mènera dans le prochain film à explorer les fond marins… Bref, un mélange dans le scénario qui par un miracle inexplicable aboutit à un film bien ficelé. Certes tout est dans le désordre et pourtant le plaisir n’est pas gâché. La réécriture du scénario par Steven Moffat, Joe Cornish et Edgar Wright permet de réunir les moments clés des trois BD en créant une unité. Le scénario est tout à fait logique et ne ressemble en rien un affreux mélange d’histoires. Que celui qui n’a pas lu ces trois albums dans le désordre dans son enfance leur lance la première pierre.

Gag classique entre les Dupondt
On aurait apprécié que les Dupondt sortent le grand jeu…

Comme on l’a dit les dialogues ne sont pas à la hauteur de la BD, par contre Steven Spielberg réussit un tour de force encore jamais réalisé à mon sens en incluant parfaitement des gags de bande dessinée au film. Dans tous les albums de Tintin ont pouvait retrouver ces gags. Lorsque Tintin parlait longuement avec un personnage important, il n’était pas rare de voir en arrière plan le Capitaine ou Milou vaquer à leurs propres occupations pour un résultat comique. En sus du fil rouge, Hergé distillait de l’humour en toile de fond. Cela on le retrouve dans le film de Spielberg à plusieurs reprises.  Par exemple quand Tintin tape message en morse sur le Karaboudjan, Milou en profite pour disputer à un rat un sandwich… Ces petites touches d’humour nous rappellent les bons moments de la BD. On regrettera par contre que Spielberg se permette un humour trop gras et pas forcément efficace sur l’alcoolisme de Haddock. Que l’haleine de celui-ci fasse tourner la tête de Tintin nous fait rire, mais que son haleine permette de faire voler l’avion un peu plus loin, on en pleure.

Il y a un bien une cascade en avion dans l’album, mais elle ne se déroule pas pareil…

Mais c’est au final les personnages qui restent fidèles à l’œuvre original. Tintin reste Tintin. Il est toujours ce jeune homme optimiste et plein de valeurs. A l’instar du Tintin de Hergé, celui de Spielberg ne se sert pas des armes à feu pour tuer. Il privilégie la ruse et l’infiltration. Toujours plein de ressources, il inspire ses amis qui le soutiennent dans les moments difficiles. Ainsi Haddock est pendant presque tout le film l’alcoolique que Hergé décrit dans le Crabe au Pince d’Or : poltron, violent, bagarreur et victime d’hallucinations. Il devient le Haddock que l’on connait mieux vers la fin du film quand son honneur est restauré. Les Dupondt, pour leur part, manquent un peu d’approfondissement ainsi que la Castafiore. Milou est quant à lui le chien que l’on connait : malin, courageux et surtout marrant quand il le faut.

Dans On a marché sur la Lune
Steven Spielberg est allé piocher dans d’autres albums certains de ses gags.

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