Analyse The Fountain de Darren Aronofsky

Une certaine cohérence finalement !

Bien que le film nous perde de temps en temps, il a, au moins, le mérite de ne pas se perdre lui-même. En retranscrivant tous les messages et les insinuations visuelles au fil des différents récits, nous constatons que le film répond de lui-même à quelques-uns de ses questionnements.

Un des plans qui revient le plus souvent, et ceci, à travers même les différentes époques abordées, c’est celui de la bague de Tomas/Tommy/Tom. Pendant l’époque de la conquête espagnole, la reine d’Espagne donne à Tomas une bague en argent avant que celui-ci ne parte en mission. A l’époque actuelle, Tommy qui est marié à Izzy, perd sa bague à l’issue d’une opération qu’il a effectué sur un singe. Enfin, à l’époque du futur, Tom possède la bague et semble être en total symbiose avec lui-même. Que signifie cette traversée d’une bague dans le temps et l’espace  ?

Cette bague représente l’élan qui homogénéise le film finalement: la thématique de l’amour. C’est à dire que quelques soient les objectifs de Tom à travers le temps: devenir immortel, trouver le remède contre le cancer, atteindre la paix,… l’unité du film réside dans le fait qu’il fait tout cela par amour. La boucle est ainsi bouclée. Toutes les thématiques se rejoignent pour atteindre cet autre concept, aussi abstrait que les autres, mais tellement plus vendeur. La naïveté de l’objectif choisi par Aronofsky est sauvée par l’excentricité et l’imperfection de tous les autres. Tommy Creo nous est montré comme réticent à l’idée d’accepter la mort en début de film. Or, “Creo” en espagnol signifie “je crois”. Cela induit, que cette ouverture, cette acceptance a toujours fait partie de lui. Le voyage vers une renaissance est ce voyage initiatique qui lui fait prendre conscience de cela. Il était donc important de nous introduire à un personnage réticent en début de film, afin que nous comprenions la portée d’une telle traversée dans le temps et l’espace.

La Mort donne la vie

Dans la culture occidentale, la mort est considérée comme un fléau, un mystère insolvable qu’il faut redouter. Elle est dangereuse car elle nous prend de cours et récupère  ce que nous avons de plus cher: notre vie. D’autres cultures, à l’inverse, célèbrent la Mort. Ce n’est pas seulement à travers les différents siècles que Aronofsky aborde le sujet tant controversé de la mort, c’est aussi par le biais d’autres cultures. La mort, ainsi que sa compréhension, s’inscrivent dans une époque et à travers des individus différents. Elle est universelle dans sa finalité, mais elle amplifie l’individualité de chacun dans sa manière de l’appréhender, ou de la célébrer. C’est aussi là un des messages (trop souvent délaissé) du film: nos comportements face à la Mort. La thématique de la mort, en soi, est un prétexte dans le film. Un outil pour parler, non pas de l’abstraction ou de l’idée de quelque chose d’inconnu, mais pour amplifier notre rapport et nos caractères face à cet abysse mystérieux (d’où la métaphore de fin, soi dit en passant, où “le moine du futur” pénètre dans un vortex dont nous ignorons le contenu).

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