La toute récente filiale de Warner Bros, Warner Animation Group, nous offre un nouveau film d’animation, après le déjanté La Grande Aventure Lego. Malgré son passé historique dans le monde de l’animation (les Looney Tunes, les Merry Melodies…), la Warner peinait, jusqu’à son film Lego, à se distinguer en terme de créativité et de style dans ses longs-métrages d’animation. Surtout par rapport à d’autres studios qui ont réussi à se démarquer des géants Disney/Pixar et Dreamworks. On pense à Blue Sky Studio, Sony Animation ou encore Illumination MacGuff. Avec Cigognes et Compagnie, on se demande si le studio continue d’avancer sur la bonne lancée que constituait La Grand Aventure Lego…
Synopsis
Depuis toujours, les cigognes livrent les bébés dans nos foyers, c’est bien connu. Seulement de nos jours, les gens n’y croient plus et l’entreprise des cigognes a dû se moderniser pour faire dans la livraison de commandes pour un site Internet. Employé au mont Cigogne, Junior est au top de la réussite dans l’entreprise et il est sur le point de devenir le boss. Sa dernière tâche avant d’accéder à ce poste est de renvoyer Tulip, la seule humaine présente dans l’usine et dernier enfant conçu avant l’évolution de la société 18 ans plus tôt. Pas assez cruel pour briser les rêves de cette miss catastrophe, il lui donne à gérer le courrier. Par erreur, Tulip active la machine à fabriquer les bébés après avoir reçu la lettre de Nate, un enfant unique qui demande un petit frère. Avec un bébé sur les bras, Junior et Tulip se retrouvent entraînés dans une dernière livraison d’enfant, durant laquelle ils comprendront le sens perdu de la mission initiale des cigognes.
Critique
La trame narrative de Cigognes et Compagnie n’a pas grand chose de bien neuf à proposer par rapport à ce que l’on a pu voir ces dernières années dans les films d’animation grand public : il s’agit de la redécouverte de la magie des mythes de l’enfance, où le personnage principal, en l’occurrence Junior la cigogne, vit une aventure qui le transforme et le pousse à questionner le fonctionnement de ce qui était son monde. C’est le principe, entre autres, de Monstres et Compagnie, et les cigognes pourraient souffrir de la comparaison… Malgré tout, le film en soi est un bon divertissement familial, ciblant principalement les enfants sans livrer les adultes aux affres de l’ennui.
L’originalité du film réside donc plutôt dans la forme, qui use et abuse de principes farfelus et cocasses (la meute de loup, la scène des pingouins ou encore le rap du pigeon LeRelou), résultant en de nombreux gags visuels surprenants et des situations décalées. L’humour, dans la veine de La Grande Aventure Lego, bien que moins survolté, cherche souvent à faire rire en mettant le doigt sur ce qu’il y a d’universel dans la condition de l’être humain, notamment dans le cadre de la famille et des parents, qui doivent souvent se battre silencieusement contre des pingouins pour ne pas réveiller le bébé endormi. Conséquemment, les adultes s’y retrouvent et dans la salle, on les entend souvent rire des parallèles mis en place par le film avec la vie de jeune parent.
Une aventure familiale, donc, qui se veut divertissante et universelle. Et d’ailleurs, On apprécie la manière dont le film montre que l’on peut trouver des liens forts dans des familles tout à fait normales constituées d’une jeune fille, d’un bébé et d’un albatros… enfin, je veux dire une cigogne (le design des personnages de cigognes est relativement étonnant dans ce film, mais on ne va pas se formaliser pour si peu). On y voit également des familles plus atypiques, composées d’un papa, d’une maman et d’un ou plusieurs enfants. On peut même apercevoir furtivement des exemples de familles comportant des parents homosexuels. Bref, le film fait l’effort de poser une définition très large et tolérante de la famille et des liens affectifs entre les êtres, avec simplicité et naturel, tout en racontant une aventure légère et amusante.
Cigognes et Compagnie est un film sympathique et sans prétention. On passe un bon moment, même si les thèmes du film et le déroulement de l’intrigue ne présentent rien de vraiment nouveau, mais le film assume ces faiblesses avec une relative sérénité.
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