Explications et analyse Quelques minutes après minuit

Le monstre, les dessins : Explications de l’univers et des scènes clés

Les dessins réalisés par l’enfant ont été ajoutés à la demande du réalisateur. Ils n’étaient pas dans le livre qui a inspiré le film, et l’auteur, Patrick Ness, qui a donc écrit le jour et le scénario, a accepté de faire des ajustements pour s’adapter au contexte cinéma et aux envies de Juan Antonio Bayona. A quoi servent ces dessins ? Principalement à renforcer le coté imaginaire du monstre, le fait qu’il soit une création du jeune Conor.

Mais alors, pourquoi le monstre apparait ? est-il vraiment fictif ou peut-il être réel ? C’est toute l’ambiguïté de l’oeuvre. Oui, il peut être vu comme si ce n’était pas réel, juste une partie de l’imagination de Conor et de sa mère, et c’est le plus probable. Mais il peut aussi, d’une certaine manière, être bien réel, comme le suggère la toute dernière scène à la fin du film, lorsque Conor découvre les dessins de sa mère, dans lesquels on découvre le même monstre. Le monstre est alors une connexion entre les deux, quelque chose de fantastique, de non réaliste, mais de réel, un lien unique qu’ils partagent.

quelques minutes après minuit

Le monstre est directement inspiré de la mythologie du “Green Man” ou homme vert en Français. L’homme vert est un représentation dessinée ou sculptée d’un homme ou d’une créature composée de feuilles et de branches ou autre éléments en lien avec la nature. C’est un symbole très ancien, retrouvé dans de nouvelles cultures qui n’avaient pas forcément de liens entre elles et qui partageaient pourtant cette mythologie. Ce lien abstrait  est partagé entre l’homme vert la créature du film, qui apparait aussi bien à Conor et sa mère sans que ceux-ci semblent avoir communiqué à se sujet. C’est un force supérieure, une force de la nature.

Le monstre est aussi une figure de l’homme que Conor va devenir, c’est lui-même qui se dit qu’il ne doit pas se comporter comme ci ou comme ça, qu’il doit accepter la réalité, accepter ce que sa grand mère et son père essaient de lui-dire par rapport à sa mère qui le protège et lui ment. Pendant une bonne partie du film, la mère apparait comme gentille et fragile, parfaite d’une certaine façon, tandis que les autres adultes sont vus à travers leurs “défauts”. Conor va progressivement se rendre compte, notamment grâce aux contes que le monstre lui partage, que les choses ne sont pas aussi noir / blanc qu’il le pense mais que le gris est partout : chez sa grand-mère, son père, ses camarades mais aussi chez sa mère et en lui.

Ce changement de mentalité, cette maturité que Conor va développer est parfaitement illustrée par la scène du cauchemar et celle de l’hôpital, deux séquences qui se complètent. Dans le cauchemar, il lâche la main de sa mère. A l’hôpital, il la tiens jusqu’au bout, même lorsqu’elle s’en va. Le livre s’arrête à ce moment là alors que le film continue avec la révélation des dessins de la mère.

A titre personnel, je ne suis pas entièrement convaincu par cette idée de terminer sur cette note d’espoir supplémentaire. L’écran noir après la scène de l’hôpital était parfait et le film tout aussi puissant, sinon plus.

Aller plus loin :
Quelques minutes après minuit, le livre
L’orphelinat, premier film de Juan Antonio Bayona
The impossible, deuxième film de Juan Antonio Bayona

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