SPLIT : analyse du film et explication de la fin

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SPLIT et Billy Milligan

24 personnalités dans un seul corps n’est pas une invention scénaristique spécifique pour le film SPLIT. Le réel cas médical de William Stanley Milligan (dit Billy Milligan) a longtemps étonné les scientifiques. Souffrant d’un puissant trouble de la personnalité multiple, l’homme a développé une vingtaine de “personnages”, dont dix fondamentaux considérés comme “non indésirables”, et treize “indésirables” car criminels. La vingt quatrième personnalité a été en quelque sorte “créé” par son suivi médical, émergeant et fusionnant de l’ensemble de ses autres personnalités…

Son histoire a été contée dans un un livre de Daniel Keyes : Les Mille et Une Vies de Billy Milligan (The Minds of Billy Milligan).

Au delà des 24 personnalités, et même si M. Night Shyamalan dit avoir écrit une histoire originale, le parallèle avec la vie perturbée de Billy Milligan est plus que flagrant ! Une 24ème personnalité qui est dévoilée suite à un long processus incluant la médicalisation, des personnalités néfastes et d’autres pacifiques, sans parler d’un attrait particulier pour les jeunes femmes…

D’une certaine manière, on peut dire que Kevin Wendell Crumb est l’incarnation au cinéma de Billy Milligan. Et justement, qui est donc le Kevin du film SPLIT ?

Les 24 personnalités de Kevin Wendell Crumb

Incarné par l’acteur James McAvoy (Charles Xavier de X-Men), Kevin est habité par 22 personnalités différentes, ainsi que la Bête qui n’apparaît qu’à la fin du film. Cela porte donc à 24 le nombre de personnages potentiels à incarner par James McAvoy.

Avant tout, le film ne s’attarde que sur une poignée de personnalités. Seulement 5 personnages sont réellement approfondis dans le film, sur les 8 dévoilées… Il existe donc 16 personnalités de Kevin Wendell Crumb qui ne sont pas du tout présentes dans le film. On aperçoit rapidement une liste d’enregistrement vidéos sur l’ordinateur de Kevin, listant ces fameuses personnalités.

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Kevin

Kevin est le véritable hôte, la personnalité d’origine. Durant le film, on découvre qu’il est en “sommeil” depuis le 10 septembre 2014 ! C’est durant son enfance malheureuse qu’il forge différentes personnalités… Kevin ne semble jamais réellement conscient de son sommeil, à la différence des autres personnalités “parasites” qui alternent en attendant dans l’ombre. Ces autres personnalités peuvent être tour à tour des hommes, des femmes et mêmes des enfants ! Le seul moyen de faire appel à Kevin est de prononcer son nom en entier. Il s’agit d’une sorte de code secret : “Kevin Wendell Crumb”, d’injonction, voire même d’une formule magique…

Explication du processus de prise de contrôle de l’hôte Kevin

Alors que Kevin est totalement exclus de sa propre personne, surement en sommeil très profondément dans son inconscient, se sont les 22 autres personnalités que se relayent. Dennis, Patricia, Hedwig, et d’autres, expliquent d’ailleurs devoir attendre en cercle, assis sur des chaises, de pouvoir “prendre la lumière”.

“Prendre la lumière” revient donc à prendre le contrôle de l’hôte Kevin, prendre le contrôle total du corps. Une fois le contrôle exercé par l’une des personnalités, il faut que cette dernière accepte de donner cette “lumière” à un autre afin de passer le relais. Mais même lorsque les différentes personnalités sont dans l’ombre, on devine de nombreuses altercations et des discussions qui échappent à la caméra de M. Night Shyamalan. Elles semblent donc en conflit, mais un ordre naturel a cependant pris place… Que nous allons détailler !

Heinrich, Norma, Goddard, Bernice, Polly, Luke, Rakel, Felida, Ansel, Jallin, Kat, B.T, Samuel, Mary Reynolds, Ian et Mr. Pritchard

Commençons par les identités de Kevin qui n’ont aucune utilité dans le film. De Henrich à Mr. Pritchard, en passant par Luke, ces 16 personnalités ne sont jamais incarnées à l’écran par James McAvoy. Nous en découvrons seulement la liste sur l’ordinateur de Kevin, qui semble s’être auto-enregistré lors de longues séances de monologues… dominés justement par Barry, Dennis et Patricia !

Dennis, Patricia, Hedwig et Barry

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Barry est le leader exubérant des personnalités, jusqu’à l’avènement de La Horde (dont nous reparlerons). C’est un artiste-dessinateur qui souhaite percer dans le monde de la mode, comme ses croquis en témoignent. Le film a pour point de départ la forte perturbation de l’identité de Barry par Dennis et Patricia. Barry semble être un technicien du Zoo de Philadelphie, travailleur ayant d’excellentes relations avec ses collègues et dont l’évaluation par ses chefs est tout aussi bonne.

Patricia est une femme plus âgée que Barry, mûre et posée. Elle représente cependant un énorme danger pour les trois jeunes femmes kidnappées au début du film. Patricia est en effet convaincue qu’une identité suprême peut émerger de La Horde. Ayant persuader l’ensemble des autres personnalités, elle est la nouvelle leader du corps de Kevin. Leadership qu’elle partage avec Dennis.

Dennis est un potentiel criminel… Il est très attiré par les jeunes femmes, et son fantasme semble être de les voir danser dénudées… En gros, Dennis est un déviant sexuel. Pour compléter le caractère étrange de sa personnalité, on remarquera qu’il est un maniaque de la propreté, ne souffrant pas la vue d’une poussière. Il sait faire preuve de violence au “besoin” et semble doté d’une grande force. A l’instar de Patricia, il est séduit par la possibilité de la création de La Bête, cette 24ème personnalité…

Hedwig est un enfant de neuf ans seulement, qui semble accepté par l’ensemble des autres personnalités car très puéril et naïf. Il est en quelque sorte le “refuge” qui peut prendre la lumière assez facilement, notamment au travers de Barry.

Jade et Orwell

Ces deux personnages sont un peu là pour “meubler” et faire de la “déco”. Ils ne servent pas à grand chose dans l’histoire à l’exception de donner l’occasion à James McAvoy de fournir deux rôles de plus.

La Bête

Synthèse, fusion, ou encore apothéose des personnalités de Kevin, La Bête représente l’étape ultime de l’évolution de la psychologie et du cerveau sur le corps humain. Bien plus qu’une agrégation des personnalités de Kevin, La Bête est influencée fortement du monde extérieur qui entoure Kevin, ou plutôt Barry, Dennis et Patricia. Car l’action se déroule dans les sous-sols du Zoo de Philadelphie ! Mais cela, nous ne ne découvrons qu’à la fin du film. La Bête est un mix étrange de crocodile, de fauve, de loup ou encore de lézard… Car les capacités physiques de La Bête sont très étonnantes ! Mais nous y revenons dans un portrait plus détaillé des origines de La Bête en page suivante.

En synthèse et dans l’ordre : Barry est le leader, et a un faible, une sorte de pitié pour Hedwig. Ce dernier est manipulé par Patricia et Dennis, ce qui leur permet de “prendre la lumière”. Car Barry n’aurait jamais donné le flambeau en direct à Dennis et Patricia… et ils n’auraient jamais véritablement eu l’occasion de créer La Bête…

 

SPLIT est un autre film de super-héros, et La Bête a des super-pouvoirs en conséquence ! Explications

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10 commentaires
  1. “M. Night Shyalaman prépare-t-il Incassable 2 ?”

    Et écrire son nom comme il faut ??? Shyamalan pas Shyalaman…. En plus vous avez mis les affiche avec le nom et paf en cours de route plus capable d’écrire le nom du réalisateur ! Pas sérieux 😀

  2. Faut dire que le type fait chier quand même avec son nom… Déjà c’est pas régulier comme construction – il pouvait pas faire comme tout le monde prénom-nom -, mais en plus, il a un nom relou à écrire !
    Mon clavier a commencer à fourcher à la page 3… et j’ai gardé le Shyalaman jusqu’au bout !!! J’étais bon pourtant avant xD

    Merci de l’avoir détecté 😛

  3. “Comment l’avaient-il appelé déjà ?”. Et David Dunn (Bruce Willis) de répondre “Mr Glass”. Honnêtement, nous ne voyons pas trop le rapport entre un cannibal qui se prend pour un loup et qui a tué trois personnes, et un weirdo en chaise roulante collectionneur de comics… M. Night Shyamalan devait être fatigué !

    Vous deviez être fatigué aussi quand vous avez ecrit cela. Certe il fait un lien plutôt rapide avec Incassable mais on arrive a la fin du film…limite post générique (on va pas non plus vous faire un dessin explicatif et argumenté)

    Le rapport avec la choucroute disiez-vous? Et bien si vous aviez pris la phrase en entier vous en auriez compris.
    Je n’ai pas la phrase exact mais je vous laisse le soin de verifier.
    Suite au info qui passe a la télé parlant de se criminel atteint mentalement qui se fait appeler “la horde”, le jeune femme dit que cela lui rappelle ce gars qu’on avait internet y a 15 ans et qui avait aussi un nom bizarre.

    Le rapport me semble évident et pas jeter comme ça par facilité scénaristique.

  4. SAns aller dans l’argumentaire détaillé et le dessin explicatif, cela tombe quand même comme un cheveux sur la soupe !!! Limite fan-service inutile. C’est comme l’affiche avec les 24 personnalités, cela ne semble fait que pour générer du buzz maladroit.

  5. Les scènes où les filles tentent de s’échapper sont aussi risibles que dans un « Scream » ou un « Souviens-toi de l’été dernier ». Que l’intrigue progresse au rythme des apparitions du Dr. Fletcher et de ses analyses est vraiment intéressant. En revanche, une seule prisonnière confrontée à 2 ou 3 personnalités de Kevin auraient suffi et donné plus de densité à l’ensemble du film.

  6. Je pense que vous êtes passés complètement à côté de l’histoire principale, qui apporte une densité très intéressante au scénario de SPLIT. Je m’explique (SPOILER ALERT) :

    Les flashbacks récurrents sur l’enfance et les maltraitances subies par Casey, tendent à démontrer qu’elle est en réalité le personnage central du film, lorsque la plupart des spectateurs focalisent leur attention sur Kevin et ses personnalités multiples.

    Si on observe attentivement le comportement de Casey, toujours en décalage par rapport aux deux autres jeunes filles, on se rend compte qu’elle sait toujours ce qui va se produire, presque de manière prémonitoire.

    On sait que M. Shyamalan affectionne particulièrement, comme l’un de ses maîtres, Kubrick pour ne pas le citer, tout ce qui a trait au surnaturel et aux dons de medium de certains de ses personnages principaux. Ceci ne devrait donc pas être un hasard et conforte la possibilité que l’histoire soit centrée sur Casey plutôt que sur Kevin.

    Le surnaturel, comme dans de nombreux autres films de Shyamalan, laisse place au rationnel. On apprend en effet assez tôt que la jeune fille a été violée par son oncle lorsqu’elle était enfant et s’est donc retrouvée, à la mort de son père, face à un vrai monstre. Cela ne vous met pas sur la voie ? La « Bête », dont il est question pendant une bonne partie du film, pourrait représenter le tuteur de Casey et plus largement, les violeurs qui sévissent aux quatre coins du monde. La remise en question de l’existence de cette bête, fait appel à la croyance que peut avoir l’entourage des enfants abusés sexuellement dans le récit des viols qu’ils ont pu faire. La part d’incrédulité et de non-dit se retrouve dans les différents dialogues qu’a Kevin avec sa psychanalyste.

    Je pense donc que le personnage de Kevin, que l’enlèvement et la séquestration même, ne sont que les représentations mentales que Casey projette sur ses traumatismes. Le scénario peut paraitre un peu confus par moment, mais c’est la meilleure explication et la grille de lecture la plus satisfaisante que j’ai trouvé pour décrypter cet oeuvre qui, vue au premier degré peur sembler un peu plate.
    Je n’ai vu le film qu’une fois, mais je vais retourner le voir pour vérifier si toutes ces hypothèses sont plausibles : la cave isolée symbolise l’enfermement mental dans lequel s’est plongée Casey pour échapper aux sévices de son oncle. Les multiples personnalités de Kevin sont des personnages qu’elle imagine, pour échapper à cette réalité sordide. Le docteur Fletcher est soit réel, ou bien peut symboliser une forme de guérison progressive pour la jeune fille. Le zoo rappelle les moments passés avec son père et son oncle à la chasse et est également une métaphore de la bestialité de son oncle.

    Le fait qu’elle arrive enfin à appuyer sur la détente du fusil à la fin, démontre qu’elle a vaincu la tyrannie de son tuteur et est prête à faire tomber les murs de la cage dans laquelle elle était enfermée.

    L’allusion, enfin au nom complet de Kevin, qui doit être prononcé pour affaiblir le monstre qu’elle a face à elle, revient à nommer les maux dont elle a été la victime, pour mieux les combattre.

    Le clin d’oeil final avec le caméo de Bruce Willis n’apporte pas grand chose, selon moi. Il a plus pour but de nous renvoyer à l’univers de Shyamalan en nous rappelant que rien n’est vraiment gratuit dans ses scénarios et qu’une deuxième lecture est toujours possible.

    J’espère que cette tentative d’explication vous donnera l’occasion de porter un autre regard sur ce film qui, s’il n’est pas un chef d’oeuvre dans sa réalisation, comporte sans doute un message plus profond qu’une énième et banale histoire d’enlèvement.

    Je tiens à saluer la prestation des deux comédiens principaux, James McAvoy pour sa folie et sa crédibilité dans chacune des personnalités qu’il interprète et Anya Taylor-Joy, dont on entendra surement parler à nouveau prochainement, pour sa sobriété et sa présence magnétique.

    J’attends vos commentaires et suggestions avec impatience !!

    LB

  7. Le 3e volet sera t-il la rencontre entre La Bête et le super héros incarné par Bruce Willis? En tout cas quand je vois la couverture du tout premier Comic offert par la mère d’Elijah a son fils… Je me dis que ca illustre parfaitement la situation. On y voit un super héros combattre une bête qui, je trouve, ressemble à la description faite par l’une des personnalité dans Split… Affaire à suivre donc…

  8. Je pense que Denis en devenant la bête. La 24 personnalité, il a pu se transformer physiquement
    En Bruce Willis. Je pense donc je suis. Il est donc devenu invisible. L’esprit peux modifier le reel. Vous êtes ce que vous pensez.

  9. Il est devenu invincible. C’est la fille qui a permis ça transformation comme l’homme de verre (vilain) qui a fait prendre conscience à Bruce Willis qu’il était invincibles. Le mal peux engendrer le bien

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