Captain America 3 : Civil War sort peu de temps après Batman v Superman. Sans pour autant rentrer dans la comparaison, il faut bien avouer que le film MARVEL bénéficie quelque part de la mauvaise presse de celui de DC COMICS… Le semi échec de BvS représente un beau tremplin inattendu pour lancer un nouvel affrontement du groupe Avengers.
Les retours des premières critiques sur Civil War sont d’ailleurs extrêmement chaleureuses. Peut-on vraiment dire que tout est réussi et qu’une nouvelle ère est lancée : le désaccord entre super-héros ?
Critique garantie sans spoilers
Synopsis
Steve Rogers est désormais à la tête des Avengers, dont la mission est de protéger l’humanité. A la suite d’une de leurs interventions qui a causé d’importants dégâts collatéraux, le gouvernement décide de mettre en place un organisme de commandement et de supervision.
Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l’équipe : Steve Rogers reste attaché à sa liberté de s’engager sans ingérence gouvernementale, tandis que d’autres se rangent derrière Tony Stark, qui contre toute attente, décide de se soumettre au gouvernement…
Du new fan-service ?
La population de fan MARVEL a bien évoluée depuis les premiers films. A l’époque, lorsque l’on parlait de fan-service, c’était peut être plutôt dans une optique de satisfaire les lecteurs assidus de comics. Mais depuis 4 ans que les Avengers sont sur grand écran, c’est au travers du MCU (Marvel Cinematic Universe) que de nouveaux fans se projettent, en totale rupture avec les comics. Alors forcément, au bout d’un moment, le cinéma fait plaisir à un public cinéma et en vient à oublier les tout premier fans…
Mais est-ce vraiment un problème ? Pas sûr ! Je garde d’ailleurs toute la partie finale de cet article (Civil War… ou pas!) pour parler plus largement de la comparaison avec le comic book d’origine. Car on est assez loin de la réalité du comic book.
Captain America : Civil War, un Avenger 2 bis
MARVEL confirme sa suprématie dans le style de film de super-héros. Qu’il s’agisse d’un focus sur Ant-Man ou d’un R-Rated pour Deadpool, il n’y a jamais réellement d’échec sur les dernières productions. Et Captain America : Civil War est de la même veine. C’est un film dynamique, drôle, bien construit mais pas pour autant original ou surprenant. En synthèse, c’est un très bon divertissement qui répond parfaitement aux attentes de la grande majorité du public.
Malgré 2h20 de durée, il n’en est pas pour autant trop long mais reste bancal au niveau du scénario. La première partie est très bien faite : on y découvre surtout un Iron-Man en proie au doute et en capacité de se remettre en question, chose rare pour un homme extrêmement égocentrique. C’est aussi l’occasion de montrer une prise de conscience générale des activités salvatrices mais néanmoins destructrices des super-héros. L’arrivée des Accords de Sokovie conforte certains par ses choix de régulation… Mais résonne comme un coup d’arrêt aux activités des Avengers dirigé par Captain America. Le déroulé l’histoire est globalement correct même si cela va un peu vite en besogne.
La seconde partie du film est largement basée sur l’affrontement des deux groupes issus de la division des Avengers. C’est là que le scénario pèche un peu : les motifs de cette “lutte” (pour ne pas dire guerre) sont un peu légers. Nos supers-héros se battent surtout pour des causes assez basiques de querelles entre amis… On est assez loin du Comic Book Civil War… La vengeance a aussi une grande place dans le film, sans pour autant vous dévoiler l’intrigue ! Pour faire simple, le Soldat de l’Hiver (Bucky Barnes) a une très grande place dans le film, afin de renforcer le fait qu’il s’agisse d’un MARVEL Captain America et pas simplement Avengers. Malgré tout, Civil War ressemble plus à un Avengers 2 Bis qu’autre chose…
Civil War démarre pourtant à fond la caisse par un affrontement des Avengers versus Brock Rumlow alias Crossbones. Les scènes d’actions sont encore une fois géniales avec de très belles chorégraphies mettant en avant les supers-pouvoirs de chacun. Jamais répétitives, les scènes de combats sont en constant renouvellement pour offrir un grand spectacle. La querelle entre super-héros atteint son paroxysme lors de la scène de l’aéroport qui génère un très gros combat. Même si l’on pouvait s’y attendre, cette séquence est surprenante car ce genre de scènes classiques de comic rend finalement pas trop mal au cinéma. Le défi était de taille pour les frère Russo ! Même si la retenue est marquée chez les supers-héros pour éviter une violence verbale et physique trop forte, il y a une bonne intensité dans les phases de combats.
Du côté des personnages, Captain America tient bon le rôle du dissident des Accords de Sokovie même si l’aspect politique est très en retrait dans le film. Car même si Iron-Man a un sacré caractère de tête de mule, le comics ne se limite pas à une opposition de points de vues. C’est avant tout une histoire de valeurs et de libertés. Le film Civil War oublie un peu cette partie du scénario des bouquins pour se concentrer sur un affrontement d’ego ! Et forcément, en mettant Tony Stark et Steve Roger dans la même pièce, cela fait des étincelles !!! Dans Avengers : L’ère d’Ultron, on sentait déjà les prémices d’une divergence entre les deux hommes…
Chacun créé son propre clan, basé sur les amitiés plus que les convictions. Alors que l’on pensait que The Vision serait important dans le conflit, le personnage est très en retrait malgré des pouvoirs qui dépassent l’entendement. Pareil pour Scarlet Witch qui a du mal à s’affirmer. Difficile d’en dire plus sans spoiler, mais le rôle de Ant-Man n’est pas à prendre à la légère. Il apporte d’ailleurs beaucoup d’humour, à l’instar de Sam Wilson / Le Faucon pour alléger le récit et éviter de tomber dans du pathos ou du dramatique à deux balles.
Mais il n’est pas le seul personnage à surprendre ! Car Civil War introduit de nouveaux personnages avec Black Panther et, bien sûr, le nouveau Spider-Man !
Un reboot (encore) pour Spider-Man et l’arrivée de Black Panther
Civil War c’est le film qui introduit Black Panther sous les traits de Chadwick Boseman. En 2017, MARVEL produit d’ailleurs le film dédié à ce personnage du royaume du Wakanda, en Afrique. Politiquement très impliqué dans l’histoire de Civil War, son personnage reste néanmoins très mal foutu. Au delà de l’interprétation douteuse de Chadwick Boseman, c’est encore une histoire de vengeance qui anime le personnage. Il y avait certainement mieux a faire pour présenter Black Panther ! De plus, Chadwick Boseman n’est pas du tout convaincant. Sa palette d’expression fait plus penser à un chien battu qu’à une terrible panthère. Il n’est ni drôle ni dramatique, et semble un peu perdu dans ce désordre ambiant… En espérant que T’Challa s’étoffe pour la suite des aventures des supers-héros…
Pour compenser, nous avons le droit à une ré-introduction de Spider-Man totalement réussie ! Il était très attendu par les fans et ne décevra pas. Le personnage porté à l’écran est totalement dans l’esprit des comics. Alors oui, il ne s’agit pas complètement d’un reboot au sens où ce n’est pas un origni-movie… Mais quand même : nouvel acteur, nouveau rôle dans le MCU… Affaire à suivre de très près ! Cette nouvelle version de Spider-Man montre des traits plutôt inattendus avec, notamment, une Tante May qui en surprendra plus d’un 😉
Civil War… ou pas !
En synthèse, Captain America : Civil War est un très bon MARVEL qui sait faire rire son audience tout en livrant des combats dignes des supers-héros. Pour les fans, il ne s’agit pas réellement de Civil War, mais plutôt d’un Buddies War, au sens où une petite dizaine de héros qui se frappent ne fait pas complètement une vraie guerre civile avec ses enjeux politiques…
De plus, on sent bien la patte de Disney/MARVEL qui fabrique un film plutôt consensuel, qui plait à tout le monde sans prise de risque. Pour éviter de spoiler et suite à quelques remarques, le dossier d’analyse de Civil War est transféré dans une plus large analyse du film disponible dans notre catégorie Analyse ! Vous pouvez aussi mieux comprendre le Comic Book Civil War d’origine dans notre dossier/critique de l’oeuvre de Mark Millar.
