4 ans après Ida, le film qui l’a révélé au grand public, le cinéaste polonais Pawel Pawlikowski, est de retour avec Cold War, sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2018. Notre avis sur un film simple mais très réussi.
Durée du film : 1h24
Date de sortie : 31 octobre 2018
Synopsis
Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible.
Critique Cold War
Dès les premières minutes, on retrouve l’ambiance visuelle que l’on avait découvert dans Ida. Un noir et blanc assez brut, un peu saturé. Il y a aussi un travail assez incroyable sur les éclairages, qui met autant en valeur les comédiens que les décors. Enfin, des cadres assez atypiques, qui donnent de l’envergure à l’environnement qui semble écraser de tout son poids les personnages. On pourrait avoir un incroyable sentiment de déjà vu tant la démarche est similaire à Ida. La mise en scène, les plans, la lumière… tout semble être un copié / collé, peut-être même légèrement moins abouti, et pourtant, cela reste magnifique. Et le cinéaste s’adapte à son récit. Si sa caméra, par les nombreux et longs plans fixes, est statique une bonne partie du film, elle se libère et prend son envol lorsque l’intrigue se déplace à Paris.
On pourrait aussi dire que cette histoire d’amour passionnelle (et donc destructrice et impossible), nous l’avons déjà vu des centaines de fois, au cinéma comme dans la littérature. Et c’est tout aussi vrai. On pense à Roméo et Juliette, Casablanca, voir le Docteur Jivago.
En revanche, c’est bien la première fois que l’on voit une histoire aussi dense, celle de ce couple, celle de la guerre froide, condensées avec tant de maitrise en seulement 84 minutes. C’est bien là le tour de force de Pawel Pawlikowski. En moins d’1h30, il nous livre une histoire que tous les autres auraient étendue sur 3 heures de film ou 700, 800 pages de roman. Et pourtant, à aucun moment nous n’avons le sentiment qu’il manque quelque chose. Son récit, ses personnages, leur amour, la mise en scène, l’image. Tout est épuré au maximum pour atteindre une pureté rare au cinéma.
Les deux comédiens contribuent eux-aussi grandement à cette réussite. Si on croit autant en cette histoire et cet amour à peine effleuré, c’est aussi grâce à eux. Zula, incarnée par Joanna Kulig, est une femme passionnelle, avec un caractère fort, et une beauté qui subjugue dès les premiers gros plans sur son visage. Wiktor, interprété par Tomasz Kot, est un artiste romantique aux faux airs de Marcello Mastroianni.
Si, effectivement, Pawel Pawlikowski poursuit un travail entamé avec Ida, il évite toute redondance. Il pousse sa démarche encore plus loin et signe une ouvre particulièrement réussie.
Coucou Christopher,
Merci pour cette jolie découverte !
L’histoire est très intéressante et émouvante à la fois !
J’irai très probablement le voir en salle dès sa sortie !
Belle journée,
Laura – Bambins, Beauté et Futilité