Critique de Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow

Dans la lignée de Démineurs, Kathryn Bigelow nous offre un second film à Oscars sur le thème des héros américains anonymes. Ancré dans l’actualité de la dernière décennie, le film est attendu au tournant sur un sujet matière à polémique.

Synopsis

Le film raconte la traque d’Oussama Ben Laden depuis le 11 septembre 2001 au 2 mai 2011, date de l’attaque des SEALS au Pakistan. Maya, agent de la CIA, travaille sur le terrain et tente avec son équipe de récupérer toutes les informations pouvant mener à Ben Laden et ce, de quelque manière que ce soit …

Critique

Avec un thème aussi fascinant que la traque du terroriste le plus connu de ces dernières années, difficile de passer à côté d’un des films les plus attendus de ce début d’année. Adapté à partir de comptes rendus, le film est quasi documentaire. Le personnage de Maya réunit les différents agents de la CIA ayant conduit à la capture de Ben Laden. Moyen qui sert au développement d’une certaine empathie pour le personnage.

Le film est ponctué par les différents attentats revendiqués par Al Qaida à travers le monde : Londres, Madrid, le Marriott au Pakistan, le piège contre les agents de la CIA… Il est également au cœur de la polémique dans son traitement de la torture pour obtenir des informations. Il faut aller chercher loin pour penser que Bigelow légitimise l’utilisation de la torture. Elle décrit une situation qui a bel et bien existé mais jamais elle ne dit que la fin justifie les moyens. C’est au spectateur de se faire sa propre opinion. En même temps, ce n’est tout de même pas de sa faute si la torture a été efficace quelques fois… Oups !

Au casting, Jessica Chastain est impeccable. Elle incarne un personnage, tout en nuances, qui se jette corps et âme dans la traque du terroriste le plus recherché de tous les temps. Si bien qu’à la fin, on comprend clairement son émotion d’avoir accompli la mission qui lui a pris dix ans de sa vie, mais également de se retrouver sans raison d’être ni objectif proche. Et si l’on doit résumer son rôle en une réplique ce sera : « I’m the motherfucker who found this place. », adressé à Leon Panetta aka le directeur de la CIA aka le génial James Gandolfini.
Le casting secondaire est lui aussi très réussi. Outre Gandolfini, Kyle Chandler et Mark Strong jouent des bureaucrates de la CIA un peu antipathique.  Les SEALS ont le beau rôle, mais quoi de plus normal ? La scène finale, en caméra embarquée et vision nocturne, nous plonge dans le même univers qu’eux, shots d’adrénaline inclus !

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Un film captivant qui nous entraîne dans les coulisses de la petite histoire dans la grande histoire. Qui n’aurait pas voulu être, telle une petite souris, à observer les arcanes d’un événement aussi historique que la capture et la mort de Ben Laden, le plus grand méchant du 21è siècle ?

Kathryn Bigelow confirme son statut de meilleure réalisatrice de films d’action, genre qui n’est définitivement pas réservé qu’à Michael Bay & Co. Après avoir rafler un premier Oscar du meilleur film à son cher ex-mari James Cameron en 2010, elle n’en démériterait pas un second.

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1 comment
  1. Et bien pour moi, la réplique « I’m the motherfucker who found this place. » est justement le gros point noir qui mets en exergue le côté surjoué de ce film.

    On a frôlé le très bon film, mais il à fallu rajouter les effets de styles américains typiques et surtout too much. Du genre le stéréotype de la femme américaine qui pose ses couilles sur la table, qui met la pression à ses supérieurs, qui lance la fameuse réplique susnommée, qu’a pas froid aux yeux etc. Un peu de nuance aurait été bien utile, c’est Terminator ou un être humain ?

    C’est dommage, c’est typiquement le truc vomitif des films américains, vous savez le « on va faire notre job et botter le cul de ces enfoirés » et tout le monde qu’applaudi ? Bah c’est pas ça mais presque.

    Sinon, au point de vue cinématographique les plans, l’action etc. C’est très propre, très bien fait. Même si je n’es pas saisi l’espèce de pudeur de ne jamais montrer le « grand méchant » du film.

    Du coup, ce n’est pas un film de propagande à proprement parler, mais clairement l’idéologie et les manières d’arriver à leurs fin (désolé l’auteur) des protagonistes sont justifiés par le film et ça, ça me dérange et je suis plutôt satisfait de ne pas être le seul.

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