High Rise est l’adaptation cinématographique du roman de Science fiction de l’auteur J. G. Ballard. Ce n’est pas la première fois que celui-ci est adapté à l’écran, puisque David Cronenberg s’y est déjà frotté avec Crash et Steven Spielberg avec L’empire du Soleil. Pas des petits noms où des petits films ! Ben Wheatley est-il à la hauteur de ses prédécesseurs ?
Synopsis
1975. Le Dr Robert Laing, en quête d’anonymat, emménage près de Londres dans un nouvel appartement d’une tour à peine achevée; mais il va vite découvrir que ses voisins, obsédés par une étrange rivalité, n’ont pas l’intention de le laisser en paix… Bientôt, il se prend à leur jeu. Et alors qu’il se démène pour faire respecter sa position sociale; ses bonnes manières et sa santé mentale commencent à se détériorer en même temps que l’immeuble : les éclairages et l’ascenseur ne fonctionnent plus mais la fête continue! L’alcool est devenu la première monnaie d’échange et le sexe la panacée. Ce n’est que bien plus tard que le Dr Laing, assis sur son balcon en train de faire rôtir le chien de l’architecte du 40ème étage, se sent enfin chez lui.
Critique du film
Déjà réalisateur de 5 films, Ben Wheatley est régulièrement sollicité par les festivals et bénéficie pluôt de bons retours presse et spectateurs. Pourtant, il reste méconnu en France. Son prochain projet sera son premier film hollywoodien. En attendant, il franchit déjà un certain palier avec High-Rise, notamment en terme de casting. Le palier est-il aussi qualitatif ?
Je n’irai pas jusqu’à dire que les films du réalisateur britannique ne sont pas bons. Il est très apprécié par de nombreux spectateurs, mais à titre personnel, j’ai eu du mal à accrocher à ses différents opus Touristes et English Revolution. J’ai du mal à rentrer dans ses œuvres, et lorsque celles-ci s’emballent, je reste à distance. J’aime la créativité et l’audace, mais avec l’univers déjanté de Ben Wheatley, cela n’avait pas pris jusqu’à maintenant, et ce n’est pas forcément High Rise qui va changer la donne.
Visuellement, il n’y a pas grand chose à reprocher au film, à l’esthétique vraiment recherchée, avec de nombreux plans très intéressants. Mais le réalisateur ne peux s’empêcher certains délires visuels qui ne sont pas forcément justifiés par le propos. Le film est vraiment violent, et c’est bien visible à l’écran.
Coté casting, tout le monde est à la hauteur. Comme toujours Tom Hiddleston est génial, tandis que les seconds rôles assurent des prestations convaincantes, qui nous font nous intéresser à leurs personnages. Au début tout du moins. Le pitch de départ du film est intéressant, et même si les événements qui s’enchaînent sont au final assez prévisibles, on se laisse prendre par l’intrigue et on est curieux de voir ce qu’il va arriver aux différents personnages, quels choix ils vont faire. Mais comme avec la mise en scène, en cours de route, on a comme le sentiment d’être perdu. Les acteurs sont très bons, mais les situations s’enchaînent peut-être un peu trop brutalement, l’ensemble est peut-être trop graphique et pas assez dialogué. A mois que les dialogues soient trop écrits… Bref, il y a un petit quelque chose qui empêche de pleinement apprécier le film.
Ben Wheatley, encore une fois, n’arrive pas à me séduire. Mais il confirme en même un certain talent et une vraie patte. C’est ce qu’on attend d’un cinéaste, et du coup, c’est probablement à vous-même de vous faire votre avis sur l’univers du réalisateur.