Rocky, Million dollars baby, La rage au ventre ou Fighter sont autant de films qui rendent hommage à la boxe, et Jawbone s’ajoute à cette liste. Principalement basé sur le déclin d’un personnage, Jawbone dépeint en 1h30 l’univers impitoyable de la boxe (légale et non légale). On y retrouve les longs entrainements et protocoles qui font l’apanage de ce sport, mais aussi l’état d’esprit et les carrures spectaculaires chères à cette pratique. Le film permet donc une bonne immersion dans ces traditions.
Synopsis
Après une carrière dans les combats sans licence, L’ancien champion de boxe Jimmy McCabe (J.Harris) touche le fond, puis retourne dans son club d’enfance et retrouve son ancienne équipe. Retrouver le droit chemin semble pour lui plus difficile que prévu.
Les combats
En plus des combats de boxe, Jawbone expose de manière interessante plusieurs autres combats. L’alcoolisme, la maladie et l’isolement, sont autant de sujets de luttes introduits tout au long du film. Que les issues soient heureuses ou malheureuses, le long-métrage met bien en avant l’instinct combatif de l’être humain. Mention spéciale pour le directeur de la photo, où de nombreux très beau plans (en balance de point) confrontent tour à tour et de manière subtile les personnages à leurs problèmes. Johnny Harris, qui joue le personnage principal, représente aussi particulièrement bien, et de manière tendre, ces hommes qui ne peuvent envisager la vie que comme des combats.
Noir c’est noir
Le problème est que le film est terni de noirceur du début à la (presque) fin. Les mauvaises nouvelles s’enchainent et on croirait presque que la production offre une corde et un tabouret à la fin de la séance. Bien sur, un drame a cette beauté de transmettre de l’empathie au spectateur et c’est par la tristesse qu’on comprends beaucoup les choses. Je suis la première à aimer les bouleversements. Mais il faut savoir ne pas tirer sur la corde trop de fois et on imagine mal pourquoi le protagoniste se bat encore. Au lieu de se dire « il se bat alors que tout est perdu », on se dit en fait « il n’y a pas de sens à son combat ».
10 minutes
Sauf que les dernières 10 minutes du film, c’est à dire le combat final redonnent 100% de l’espoir et de la ardeur qui manquaient tout le long du scénario. Johnny Harris, son adversaire et Ian McShane explosent clairement l’écran. En plus de constituer un excellent pot twist final (bien que légèrement espéré, il faut l’avouer), l’affrontement est spectaculaire. le parti pris de montrer l’entièreté du match fait basculer le film dans un effet de temps réel, in live pour le spectateur. Chacune des frappes, chacun des encouragements de l’entraineur est vécu au premier degré. A la violence des coups est opposée la fraternité des sports de combats, et surtout la représentation concrète qu’aucun combat n’est joué d’avance.
Conclusion
Par un jeu d’acteurs et une vision mélancolique de la vie splendide, Jawbone est à voir. Mais évitez d’y aller si vous êtes déprimé.