In The Fade : Critique du film de Fatih Akin

In the Fade critique

In The Fade de Fatih Akin est présenté en compétition officielle du Festival de Cannes 2017. Quelques jours après les attentats de Manchester, le film, porté sur le deuil et la vengeance, résonne d’autant plus dans le cœur des festivaliers. Notre avis sur celui-ci.

Synopsis

La vie de Katja (Diane Kruger) s’effondre lorsque son mari et son fils meurent dans un attentat à la bombe. Après le deuil et l’injustice, viendra le temps de la vengeance.

Un challenge raté pour Diane Kruger

 

In the Fade critique

 

In The Fade est un challenge pour l’actrice allemande Diane Kruger qui se lance dans un rôle dramatique, tiré d’une histoire vraie. Le panel d’interprétation est fastueux, d’autant que sa prestation est sur le papier parfait pour un prix d’interprétation à Cannes.

Après avoir découvert le film, on est dans la désillusion. Non pas que la comédienne soit décevante, elle est plutôt touchante dans le rôle de cette femme meurtrie, mais le développement du personnage de Katja est en dessous des attentes. Il manque à celle-ci de réelle caractéristique. Du coup, certains de ces actes sonnent complètement faux. Par exemple, la réaction de la protagoniste est perturbante lorsqu’elle apprend qu’il y a eu un attentat mortel. Plutôt que d’attendre l’identification des corps, elle sait que ses proches n’existent plus. Pas sûr qu’une victime collatérale réagisse comme cela, l’espoir de la vie est toujours plus fort.

Un problème de crédibilité

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C’est plus globalement qu’on peut reprocher un problème de crédibilité à Fatih Akin. La procédure judiciaire allemande semble bâcler pour laisser place à du sensationnalisme. L’enquête est passée sous silence. Aussi, on a du mal à croire à l’issue judiciaire du film, tant les rouages sont lourds et surnaturels.

Les dialogues ne sont pas tous exploités. Lors du procès, Katja demande au père de l’accusé s’il l’aurait dénoncé à la police s’il avait su que c’était son fils l’assassin. Il répond en grand effet de style « Je le savais ». Puis, aucune exploitation par la suite de ce qui restera un effet dramatique larmoyant.

In the Fade a surtout un problème de positionnement. Sous couvert de trois parties distinctes, on a l’impression que le cinéaste fait en réalité trois films différents. Le premier portant sur la réaction d’une mère fasse à la dévastation du deuil, le deuxième sur le procès, enfin le troisième sur la vengeance. Il aurait fallu axer son récit sur l’un de ces attributs pour en creuser d’avantage les tenants et aboutissants.

Avec In The Fade, on est dans une mise en scène d’émotion. Le nombre de prise filmant en gros plan Diane Kruger est incalculable. On essaye de tirer les larmes devant l’état cathartique de cette femme sans maquillage. Forcément, le cinéaste parvient à ses fins. Il y laissera néanmoins des séquelles sur le plan artistique, préférant l’évidence à la subtile suggestion.

Pas impossible pourtant que Diane Kruger reparte avec son prix d’interprétation, presque taillé pour elle face à une faible concurrence féminine.

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