On l’appelle Jeeg Robot est un film italien sur un homme qui va se retrouver doté d’une force et d’une capacité de guérison surhumaines. Présenté cette année au festival du film fantastique de Gérardmer, ce premier film du réalisateur Gabriele Mainetti est aussi ennuyant que bourré de défauts.
Synopsis :
Poursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo plonge dans les eaux du Tibre et entre en contact avec une substance radioactive qui le contamine. Il réalise bientôt qu’il possède des pouvoirs surnaturels : une force et une capacité de régénération surhumaines qu’il décide de mettre au service de ses activités criminelles. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Alessia, une jeune fille fragile et perturbée qu’il sauve des griffes de Fabio, dit « le Gitan » un mafieux psychopathe ultra violent qui travaille avec la Camorra. Témoin des pouvoirs d’Enzo, Alessia est persuadée qu’il est l’incarnation de Jeeg Robot, héros du manga japonais présent sur Terre pour sauver le monde. Mais Enzo va être forcé d’affronter « Le Gitan » qui veut savoir d’où vient cette force surhumaine. Parviendra t-il à sauver la ville de la folie meurtrière de Fabio et être le super héros qu’Alessia voit en lui ?
Critique
Dès le début du film, nous somme plongés dans une course poursuite entre le héros et des policiers. On se dit que le film va être rythmé et énergique, ou au moins qu’il sera prenant. On ne saurait mieux se tromper. Le film est, durant quasiment son intégralité, mou et ennuyeux. La caméra est passive, comme si elle était une observatrice anonyme et jamais on se fait emporter, jamais on ne parvient à s’intéresser à ce qui arrive. Comment cela pourrait-il être possible avec une narration et un montage aussi mous où jamais aucune tension ou émotion ne se dégagent?
Si le reste du film était bon, voire correct, ce problème de rythme pourrait encore passer, mais c’est bourré de défauts en tout genre. Entre les personnages clichés – on espère toujours ne plus jamais voir celui du méchant qui dès le début va tuer l’un de ces hommes tant il est risible et pourtant … – la non cohérence de l’univers du film, et les acteurs qui ne parviennent pas à être convaincants – notamment celui qui joue Enzo, qui en plus de ressembler à Tomer Sisley est doté du même charisme et des mêmes capacités de jeu que ce dernier. On a rien à quoi se raccrocher, tout est mal fait.
On essaie donc tant bien que mal de suivre l’histoire, de s’intéresser aux personnages. Entre la première qui est sans enjeu et sans surprise, et les seconds, plats et mal écrits, ce n’est pas non plus avec ça qu’on va passer un bon moment. Et ce qui est vraiment dommage, c’est que le film essaye . Il a un propos qu’il essaie d’instaurer et de développer, et c’est une ambition tout à fait louable tant il est rare de le voir hors des États-Unis. Il faut faire un film de super héros, de héros du quotidien, avec son parcours qui va le mener de petit criminel accro au porno et à la Danette à celui de Héros. Il a même son parfait némésis ! Mais ce qu’il dit, il le dit mal et dans un ennui installé pour le spectateur. Il use de métaphores aussi lourdes et appuyées – parfois avec un sacré succès, comme le ballon qui s’envole après avoir été bloqué – que de plans d’insert dont sur-abuse le film. L’envie est très appréciable, le résultat beaucoup moins.
Rien n’aura donc réussi à nous convaincre dans ce film, malgré quelques passages sympathiques – la scène de tuerie par exemple, seule scène où nous avons ri. Le reste du temps c’était soit lassitude soit exaspération, quand ce n’était pas les deux à la fois.