Westworld, c’est la série de la rentrée de HBO, et plus généralement la série évènement de la rentrée voir de l’année avec son budget de 100 millions de dollars et son statut de nouveau “Game Of Thrones” à confirmer. Après une production plus que chaotique qui a duré plusieurs années, ce Blockbuster format TV écrit par Lisa Joy et Jonathan Nolan (Instertellar) et produit par J.J. Abrams (Lost) se dévoile enfin. Ambitieuse et complexe, cette oeuvre de science fiction a bien des secrets et mystères, sur lesquel nous revenons dans notre analyse dédiée ici.
Synopsis
Un parc d’attractions peuplé de robots propose aux visiteurs de se replonger dans plusieurs époques. Lancés dans l’ouest sauvage, deux amis se retrouvent plongés en plein cauchemar quand l’un des androïdes se détraque et les prend en chasse…
Critique complète du pilote de Westworld
Dire que l’univers de Westworld est dense est un euphémisme. Le pilote, comme, il y a de fortes chances de le penser, le reste de la saison 1 se focalise uniquement sur le monde “Western” du parc d’attraction (sur une centaine de scénarios selon le personnage Lee Sizemore) et du “monde réel”, on ne voit que les coulisses, les dessous du parc d’attraction, et rien du monde extérieur tel qu’il est dans ce futur proche. Et pourtant, il y a déjà beaucoup d’informations, d’enjeux et de complexité pour tenir bien longtemps !
D’un point de vue purement formel, cet épisode pilote est très propre. Comme avec Game Of Thrones, on voit à l’écran le budget. Comme avec Game Of Thrones, la réalisation est classique et maitrisée sans être particulièrement audacieuse où géniale… jusqu’à cette séquence d’attaque du saloon par la bande d’Hector, qui est une pure merveille à tous les niveaux et, à mes yeux, bien plus plaisante à regarder que toutes les “scènes cultes” de Game Of Thrones. C’est à la fois le clou du spectacle pour le visiteur et pour le spectateur. Westword a plus d’ambition que la série de Heroic Fantasy et cela ne se matérialise pas que dans l’écriture, les enjeux et la narration mais aussi sur la forme, pour notre plus grand bonheur.
Pour continuer les parallèles avec Game Of Thrones, Westworld s’intéresse à de très nombreux personnages qui n’ont pas forcément tous des interactions entre eux. Et pourtant le rythme est bien plus maitrisé. Alors certes, ce n’est qu’un épisode pilote et rien ne dit que cela va continuer comme cela, mais les scénaristes prennent le temps de poser le décor et les nombreuses thématiques qu’il vont aborder et passent d’un personnage à l’autre régulièrement, sans forcément avoir le temps de trop creuser, mais on ne s’ennuie pas, bien au contraire. Tout est passionnant et on a hâte de savoir où l’on est en train de se fair embarquer. Car il faut bien le dire, au bout de 15 minutes, on se fait déjà piéger en découvrant que le personnage de Teddy n’est en fait pas un visiteur mais un robot…
Si tous les codes du western semblent bien présents, il semblerait bien que ce soit pour mieux jouer avec et les casser. Le “héros” (Teddy) n’en est finalement pas un, où en tout cas pas celui qu’on imaginait et le personnage de Dolores va forcément prendre une importance assez rare dans le genre, aussi plus fréquent dans la science fiction.
L’un des parti-pris les plus intéressants de ce premier épisode n’est pas de nous présenter ce monde à travers les yeux des visiteurs, des humains, à la Jurassic Park, mais à travers celui des robots. Une empathie se créé avec eux et non avec les humains. Dans le Westworld, ceux-ci ont un coté un peu ridicule, tandis que les intrigues “politiques” et conflits d’intérêt des scientifiques, programmeurs et de la direction nous éloignent un pue plus de ceux qui sont “la-haut” (en fait dans un sous-terrain à priori). Dans Westworld, ce sont les robots que nous allons aimer et d’une certaine manière, le robot, c’est nous. Les questionnements, doutes et désirs de Dolores sont ceux de la plupart des gens.
Comme dans toute production HBO qui se respecte, la nudité est au rendez-vous, et comme dans Game Of Thrones, on a le droit à notre quota de violence. Mais ici, déjà, dès ce premier épisode, rien n’est vraiment gratuit. La nudité a souvent un coté déshumanisé et le viol de Dolores n’est pas montré. Westworld, cela va aussi être une oeuvre qui s’intéresse au vice chez l’humain. Pourquoi est-ce que nous recherchons cette violence ? Quelles limites doit-on poser dans les actes commis à d’autres créatures ? Ici, il s’agit de robots, mais on peut le parallèle avec d’autres être humains dans notre monde.
Il faut voir ou tout cela va mener, mais les nombreux thèmes abordés promettent une richesse qui n’est pas sans rappeler Battlestar Galactica, la dernière grande série de Science Fiction à laquelle on a le droit. Car oui, aucun doute la-dessus, on est dans de la pure SF, avec une ambition bien supérieure à Game of Thrones, où dans le même genre à Lost. Reste à voir comment l’intrigue évoluera et quel rythme la série prendre après quelques épisodes, mais on a toutes les raisons de croire que Westworld va être une grande série, en espérant que le grand public suive.