Les festivals de cinéma donnent l’occasion de voir des films étrangers qui se perdent dans le circuit de la distribution française. Pas sûr que Deathgasm sorte en salles en France ! Premièrement parce que c’est un film d’horreur gore et ensuite parce que le sujet est assez peu conventionnel : c’est un film qui parle de Métal et des métalleux !
Synopsis
Deux geeks chevelus s’ennuient ferme dans leur bled paumé et décident de créer leur propre groupe de metal. Mais une mystérieuse partition sur laquelle ils ont mis la main va briser cette relative quiétude : quelques notes jouées suffisent à déchaîner les enfers sur leur petite ville.
Critique
Deathgasm est donc un film parlant de Métal et surtout des clichés dont ce genre musical est souvent victime. Parmi ces clichés, le premier dans la liste est cette mythologie sataniste qui entoure les métalleux. Car c’est bien connu, durant tous les concerts de métal, une brebis est égorgée sur scène, son hémoglobine est mélangée au sang de celui d’une jeune vierge, le tout afin de libérer le Diable sur des paroles sataniques accompagnée d’une musique triviale… Bref, des légendes qui font les choux gras des christiano-débiles-profonds de notre système politique (Christiiiiiine !).
Mettant les deux pieds dans le plat, le réalisateur Jason Lei Howden utilise tous ces clichés pour nous livrer Deathgasm : une comédie gore sur fond de musique métal ! Bon ok, pour les puristes, c’est plus un film qui référence les courants balck metal, death metal et grindcore. Pour les néophytes, sachez qu’il existe d’autres genres de métal moins “violents”. Bref, les héros de cette petite ville se retrouvent avec une partition démoniaque qui, à l’insu de leur plein gré, est un appel direct à l’un des pires suppôts de Satan ! Ce qui est marrant c’est que la partition est majoritairement constituée d’un “triton” (base du Métal), combinaison de notes de musiques jugée trop dure à l’écoute au Moyen-Âge et donc interdite avec le petit nom de “Diabolus In Musica“. On vous laisse faire le lien !
Deathgasm démarre pourtant calmement sur un ton très humoristique qui ne préjuge pas des litres d’hémoglobine à venir. Ce qui est sympa, c’est que même pour un film de seconde zone, il y a une réelle qualité dans l’écriture du scénario et des dialogues. C’est impertinent et drôle, parfois à en rire aux larmes ! Une fois la fameuse partition découverte, le film entre dans une furieuse baston générale contre les démons, légitimant des litrons de faux sangs et quelques scènes totalement What The Fuck. L’humour est toujours totalement présent, notamment au travers des personnages à la fois attachants et détestables, Zakk en première position ! Ensuite, c’est avec les effets spéciaux que le réalisateur s’amuse. S’inspirant d’un Dead Island (le jeu), les personnages construisent des armes de fortune et défoncent du zombie démon, l’occasion de montrer des scènes très crues de découpage de membres, d’émasculation, de tripes, de cerveaux… Les effets spéciaux numériques sont abandonnés au profit de masques et maquillages, et c’est jouissif !
On retrouve pas mal références qui feront marrer les fans de métal aux travers des dialogues (Metallica) ou des situations (se prendre pour une déesse à l’écoute de power metal…), qui restent bien sûr peu accessibles aux non-initiés… Mais de nombreuses scènes de comique de situation feront marrer toute la salle sans faute ! On a même trouvé un clin d’œil au Braindead de Peter Jackon, car il s’agit aussi d’un film néo-zélandais.
Deathgasm est un de ces films qui surprend, parce qu’il n’est pas que simplement gore, il est aussi impertinent et très drôle.
Si vous aimez le métal, je vous conseille largement le bon Pop Redemption avec Julien Doré (oui, vous avez bien lu, avec Julien Doré) qui est très drôle aussi mais dans un tout autre registre.