Quelque peu lassé par les aventures super-heroiques des personnages Marvel et DC, j’ai récemment ressenti le besoin de me plonger dans un comic “indépendant” réputé. Mon choix s’est porté sur Planetary de Warren Ellis et John Cassaday. J’ai été comblé puisque Planetary est une œuvre d’Aventure avec un grand A.
Tout commence dans un fast food miteux perdu dans le désert américain. On y découvre Mr Snow, un personnage qui, d’emblée, grâce à un look tout en blanc très particulier et des répliques bien tranchantes, nous apparait à la fois comme un personnage mystérieux et charismatique. Une très belle femme, Jakita, le rejoint sur les lieux et lui propose de le rejoindre dans l’équipe de Planetary, des archéologues d’un genre nouveau, avec des compétences particulières et des fonds illimités. Le troisième membre de l’équipe est Drummer, un bout en train toujours prêt à détendre l’atmosphère, ou au contraire énerver ses acolytes avec ses petites provocations.
Contrairement à beaucoup de comics, Planetary ne repose pas sur une structure feuilletonnante tout du moins au cours des premiers volumes. Chaque numéro raconte une histoire propre. Les héros se retrouvent confrontés à des dinosaures, des immortels (dont Mister Snow, amnésique, semble faire partie), des extraterrestres ou des fantômes. Pour chacune de ces histoires, l’équipe de Planetary joue généralement un rôle de spectateur, et c’est un personnage secondaire, ou des archives, qui racontent, toujours avec brio, les plus grands mystères de ce monde. Même si chaque histoire est autonome, chacune distille son lot de petites informations sur une intrigue plus globale qui s’avère extrêmement complexe et passionnante au début. En effet, les derniers numéros de la série perdent en intérêt. Jakita et Drummer sont mis au second plan, les histoires ne sont plus vraiment autonomes et les diverses révélations manquent d’envergure pour compenser ce manque.
Parallèlement à ces aventures quelques cross-over ont vu le jour. Au cours de ces aventures uniques, l’équipe de Planetary devra collaborer ou affronter les membres de The Authority (autre comic scénarisé par Warren Ellis), de la JLA (Batman, Superman et Wonderwoman) ou encore Batman. Ce dernier crossover est une petite merveille de mise en abimes et de nostalgie, à la fois un grand hommage à l’homme chauve souris et une aventure dans la pure tradition de Planetary.
D’un point de vue esthétique, Planetary envoie également du lourd. Toutes les planches sont magnifiques. Les dessins de John Cassaday font ressortir avec magnificence la grandeur des décors et histoires extraordinaires de Planetary.
Si l’on excepte le très court et assez moyen Océan, Planetary est ma première expérience dans l’univers de Warren Ellis, et je dois admettre avoir été conquis. Malgré une baisse de régime évidente sur la dernière partie, le résultat est très proche des chefs d’œuvre d’Alan Moore. Planetary est une œuvre adulte, animée d’une véritable ambition narrative.
je suis en train de l’adapter en jeu de rôles, avec pour base le d6 intégral. Bientôt des tests, mais l’univers est vraiment suffisamment riche pour amener un peu d’air frais dans le genre super-héros.