Depuis quelques années, chaque épisode de Fast and Furious 7 est un peu plus attendu que le précédent. La base de fans augmente sans cesse et les records sont battus. Alors qu’elle avait toutes les chances de poursuivre une carrière bas de gamme en Direct to DVD, la saga a su prendre de l’ampleur et les Fast And Furious font désormais partie des gros blockbusters estivaux. La mort de Paul Walker, l’un des interprêtes principaux et historique de la saga rend ce septième opus encore plus particulier. Le film est-il à la hauteur des précédents et des attentes que ce drame a généré ? La réponse est oui !
Synopsis
Dominic Toretto et sa « famille » doivent faire face à Deckard Shaw, bien décidé à se venger de la mort de son frère.
La critique du film
Si je trouve le film réussi, je ne serais en revanche pas aussi enthousiaste que la plupart des critiques. Les fans de la saga aimeront. Les amateurs de blockbusters chargés en action apprécieront aussi. Mais le film ne dépasse pas vraiment son statut de blockbuster décérébré et divertissant.
Comme dans les précédents volets de la saga, la scénario est surtout prétexte à l’enchainement des situations et les personnage manquent terriblement d’épaisseur. Le méchant principal, incarné par Jason Statham, a un énorme capital de badasserie et de coolitude, mais il est laissé de coté au profit d’un autre vilain beaucoup moins intéressant. Heureusement, on en attend pas forcément beaucoup plus d’un Fast and Furious, si on va voir ce film au cinéma, c’est en connaissance de cause, on ne vient pas voir du David Fincher ou du James Gray.
Fast and Furious 7 rentre donc parfaitement dans le cadre bien calibré de la saga, avec ses codes, ses personnages charismatiques et soudés, ses courses poursuites endiablées et ses cascades Over The Top. Mais Fast and Furious 7 réussi à être un peu plus que ça. James Wan (réalisateur de Swa et Insidious) a remplacé Justin Lin derrière la caméra, et si le résultat reste toujours assez impersonnel (beaucoup de gimmicks repris à Michael Bay notamment), le rendu est sympathique et le montage encore plus énergique que dans les autres volets. Les scènes d’action sont vraiment bien menées, mais la séquence finale est peut être, hélas, la moins réussie de tous. Les différents personnages sont un peu trop dispersés, ce qui casse clairement le rythme et l’intérêt de certains passages.
L’autre élément qui différencie bien sur le film des autres opus de la saga Fast and Furious, c’est bien sûr la mort de Paul Walker alors que le tournage n’était pas encore fini. Alors que les scénaristes avaient imaginé ce volet comme le premier d’une trilogie, avec une fin très ouverte, ils ont finalement modifié plusieurs éléments du film et surtout la fin pour en faire un hommage à l’acteur. Le studio a joué le jeu en repoussant la sortie du film et en alignant 75 millions de dollars supplémentaires. Du coup, les dernières séquences du film sont pensée comme un bel Au Revoir et hommage à l’acteur. Sans ce contexte, cela ferait très gnangnan, surtout dans un film comme Fast and Furious. Mais ici, malgré le budget, malgré l’envergure du projet, malgré les effets spéciaux (dans de nombreux plans, le visage de Paul Walker a été ajouté sur le corps de son frère), on sent une véritable sincérité dans cet hommage. On apprécie la démarche, et lorsque des images des précédents films, il est dur de ne pas verser une petite larme, surtout lorsque l’on revoit Paul Walker si jeune, dans le premier volet de la saga.
Fast and Furious est un énième blockbuster ultra-formaté et sans originalité comme on en voit tant en ce moment. Mais il est bien fait, et le contexte tragique qui l’entoure lui apporte une touche supplémentaire, que l’on ne retrouvera probablement plus jamais dans la saga. Il y a fort à parier que le prochain épisode, qui repartira sur des bases encore plus classiques, déçoive.