H+ The Digital Series est un projet de web série produit par Bryan Singer (X-Men, Usual Suspect, Superman Returns…) et réalisé par John Cabrera et Cosimo De Tommaso.
Il s’agit d’un format très particulier car les 48 épisodes de la saison 1 ne dépassent pas les 5 minutes. Une saison dure donc un peu moins de 3 heures. H+ (ou H Plus) est disponible uniquement sur la plateforme Youtube et quelques autres distributeurs partenaires.
Ce n’est pas une série récente car le tout premier épisode a été diffusé sur internet en août 2012 jusque janvier 2013 pour le 48ème.
Pourquoi ce projet semble-t-il ne débarquer que maintenant dans nos contrées ? Est-ce un échec ou un manque de moyens de communication ?
Synopsis
Dans un avenir proche, 33% de la population abandonne les téléphones portables et l’ordinateur en faveur d’une nouvelle technologie, H+, qui relie le système nerveux humain à Internet. Mais une lourde menace pèse sur l’humanité.
Lorsque, soudainement, lors de L’Incident, 33% de l’humanité est tuée par le H+, que peut-il se passer ?
Teaser H+ The Digital Series
Avant d’aller plus loin dans la critique, je vous propose de vous immerger dans l’ambiance particulière de la série en regardant ces quelques secondes de teaser.
[youtube youtubeurl=”MVekrZ-H5Pc” ][/youtube]Critique
Très clairement, H+ est loin d’être un échec ! Même si la série ne buzz pas, si le public n’est pas (encore) réceptif, il y a de très bonnes choses à dire de ce projet qui mérite plus de visibilité. Bien sur, tout cela n’est pas parfait.
Tout d’abord, il s’agit d’un projet très ambitieux car mélangeant univers post-apocalyptique, technologie de pointe, cybercriminalité et religion. Rien que sur le concept, j’approuve totalement et regrette que cette série ne bénéficie pas de plus de 5 minutes pour s’exprimer ! Lorsque je vois ce que The Walking Dead génère comme insatisfaction sur 40 minutes x 16 épisodes, je me dis que l’investissement est relativement injuste. H+, ne serait-ce que pour sa thématique novatrice sur le petit écran, mérite plus de place.
Le sujet de l’inter-connectivité des êtres humains ainsi qu’à Internet par le biais d’une nano technologie directement reliée au cerveau positionne le spectateur dans une position fortement inconfortable. D’un côté l’émerveillement technophile et les progrès de santé que cela implique forcent l’admiration. D’un autre, le contrôle totalitaire qu’il peut en résulter ainsi que l’asservissement à une technologie sont des thèmes qui se révèlent être contemporains. C’est ce second aspect qui est le plus développé dans la série : un bug, un virus, un problème fait disparaître 33% de l’humanité d’un seul coup. Au fond de nous, sommes-nous prêts à faire face à ce genre de danger au regard des progrès que cela génère ?
Sur le fond, H+ The Digital Series gagne son pari de créer un univers particulier dans une ambiance contemporaine teintée d’une technologie qui reste futuriste (on est pas non plus à l’abri d’une innovation de rupture). Le site viral H Plus Nano Teoranta http://www.hplusnanoteoranta.com explique bien ce nouveau monde.
C’est dans ce nouveau paradigme qu’évolue une nouvelle cybercriminalité que l’on devine être responsable de L’Incident. Tout cela prend une dimension plus forte que le téléchargement illégal, le hacking d’un compte email ou encore les actions des Anonymous… La cybercriminalité peut dorénavant s’attaquer à la vie humaine directement…
L’histoire se déroule un peu partout dans le monde : Sans Francisco, Dublin, Tokyo, Brazzaville (enfin une série qui n’oublie pas l’Afrique), Mumbai… On y suit les mésaventures de Manta, Kenneth, Topi, Leena, le Dr Gurveer, Jason et bien d’autres. Le second point très ambitieux de la série est le découpage temporel. En effet, il se déroule 11 ans tout au long de l’histoire de la saison 1. Chacun des 48 épisodes se situe entre 9 ans avant et 2 ans après L’Incident. Cet incident est la mort de 33% de la population qui a été implantée de la nanotechnologie H+.
Le montage est excellent et le récit reste d’une fluidité forçant le respect. Même s’il n’est pas toujours évident de s’y retrouver après une pause de quelques jours entre deux épisodes, le travail de mise en cohérence des histoires est très bon. Cette cohérence est aussi portée par les acteurs qui ne déméritent pas.
Les douze personnages principaux servent parfaitement le sujet et chacun est très bon dans son rôle. Les acteurs rendent leurs avatars attachants, énigmatiques ou détestables… C’est le cas du grand méchant, très énigmatique, que l’on ne voit jamais complètement à l’écran, visage caché. Qui est-il ? Il fait partie intégrante du suspense car même s’il y a plusieurs histoires, tout revient à lui.
Une preview détaillée des personnages est disponible à cette page.
Je termine par le seul bémol qui fait que tout n’est pas parfait. Je pense qu’il y a trop de personnages et que cela disperse le récit, même si celui-ci reste cohérent. Du coup, il faut sans cesse se remémorer ce qu’il s’est passé dans l’épisode précédent, d’autant plus que l’action peut se passer dans le futur comme dans le passé. Pour ne pas s’y perdre, ma recommandation est de regarder toute la saison en une seule fois ou en deux soirs afin de faire les liens plus naturellement entre chacun des personnages, des lieux et des temps.
Pourquoi diable cette série n’a-t-elle pas rencontré un franc succès depuis 2012 ? Peut-être simplement car les épisodes sont parus de manière trop espacée. A raison de une semaine, voire plus, entre deux épisodes de 5 minutes, difficile de capter l’attention. D’autant plus que le sujet est complexe et étiré dans le temps. La bonne idée est de répondre à cette nouvelle tendance qu’est le Binge Watching, à savoir regarder une saison complète d’une série d’un seul coup. House Of Cards est un excellent exemple de ce réussite concept.
En espérant que H+ The Digital Series parvienne à faire de bons résultats afin de nous proposer une saison 2 !
Et n’oubliez pas d’aller lire la Preview détaillée des personnages.
Ajoutez vos théories et analyses de fans en commentaires ! Nous les lirons, promis !!!