(500) days of Summer de Marc Webb: analyse et explications

La (dé)construction de l’amour

Grâce à la chronologie non-linéaire du film, les instants de bonheur et de tristesse se superposent tout en donnant un sentiment de légèreté. Si le film avait été construit de façon linéaire, le spectateur aurait vécu les moments en même temps que les personnages et serait donc passé de la joie des débuts au désespoir de la rupture. Les cartons au début de chaque séquence permette de voir cette évolution dans le temps par l’arbre qui perd peu à peu ses feuilles comme Tom perd sa joie de vivre.​

Dessin d'un arbre plus ou moins fleurit avec le nombre de jour de relation indiqué.
Carton jour 1 VS carton jour 290

De plus, la mise en correspondance de plusieurs scènes (par les images) exprime l’évolution d’un même point de vue par l’émotion. L’exemple de la description de Summer au jour 159 et au jour 322 témoigne de cet écart: sur les mêmes images, Tom dit pourquoi il aime Summer puis pourquoi il la déteste. Cette façon très ironique de montrer la perte d’un amour est plus que réaliste car souvent les détails aimés deviennent ceux qui sont insupportables.​​

Néanmoins, l’opposition entre les deux scènes sur le banc (jour 95 et jour 488) se différencie des autres car elle offre à Tom la résilience. Effectivement, dans cette scène il comprend que leur couple n’aurait pas perdurer. Il comprend aussi que Summer est heureuse, qu’elle ne le fait pas contre lui mais que le coudre foudre lui ait arrivé. Il se résout alors à être heureux pour celle qu’il aimait, à pardonner et ainsi à s’autoriser une autre histoire (qui arrivera le jour 500). C’est un adieu, tout en étant une reconnaissance pour l’autre: « je t’aimais et j’accepte que tu aimes à ton tour ».

Tom et Summer sur un banc face à la ville.
Jour 488

Expectations VS Reality

La séquence la plus intéressante du film reste sans doute celle du jour 407. Après s’être retrouvé dans un train par hasard, Summer invite Tom à passer une soirée chez elle. Comme souvent dans ce genre de cas, les sentiments rentrent en ligne de compte et l’imagination projette la scène idéale. L’emploi d’un split screen permet de montrer cette réalité imaginaire qui fait face à la réalité. Tom avait cru que Summer l’invitait pour renouer avec leur relation. Bien apprêté, il y était allé d’un pas pressant, le coeur serré à l’idée de tout recommencer. Pourtant, il finit seul au coin d’une terrasse et finit par découvrir que Summer vient de se marier.

Un écran séparé en deux. D'un côté on voit les attentes de Tom (rit avec Summer), de l'autre la réalité où il est seul avec sa bière.
Jour 407

Cette scène va aussi plus loin puisqu’elle exprime des attentes déçues à plus long terme. Tom pensait être celui avec qui Summer se marierait, pourtant il est à l’autre bout de la terrasse seul. Que lui a-t-il manqué à lui?

L’émotion musicale

La fuite de Tom à la fin du jour 407 est accompagnée par la musique Hero (Regina Spektor). Les paroles de la chanson retranscrivent la détresse du personnage. Se rendant compte que son amour est officiellement perdu et que rien ne pourra le rattraper, il plonge jusqu’au jour 476 dans une solitude totale, faisant rebondir machinalement une balle de tennis sur le sol. Néanmoins, les paroles de la chanson lie le désespoir à une espérance: le personnage est le seul à pouvoir se sauver et c’est ce qu’il fera dès la fin du jour 476 en reprenant la création.

Je suis le héros de l’histoire, je n’ai pas besoin d’être sauvé.

Jour 407 – Hero de Regina Spektor
Tom, de dos, voit Summer montrer sa bague de fiançailles à une amie.
Jour 407

La trame musicale du film, spécialement pour les jours 34 et 407, exprime les sentiments du personnage principal qu’est Tom. Il est le héros de l’histoire et ce sont ses émotions que le spectateur ressent. D’ailleurs, la musique est ​essentielle à la sentimentalité. L’amour et le bonheur, la rupture et la solitude, tout s’accompagne de musique pour bercer le spectateur dans une atmosphère particulière. La musique conditionne le personnage et donc celui qui le regarde.

La scène du jour 34 sur la musique Make my dream (Daryl Hall et John Oates) incarne parfaitement l’idée de confiance en soi. Après sa première nuit avec Summer, Tom a la sensation que le monde lui appartient: les personnes dans la rue lui sourit et le salut, les fontaines sont à flot, le soleil brille etc. La corégraphie, à la fin de la scène, n’est pas sans rappeler la joie des comédies musicales mais aussi le réflexe que l’on a de danser en entendant un morceau entrainant. Tom est heureux et le monde suit son bonheur. L’image la plus frappant de cette séquence reste le moment où Tom se regarde dans la vitre d’une voiture. Il y voit le reflet de Han Solo (Harrison Ford) lui faire un clin d’oeil avec fierté.

Han Solo fait un clin d'oeil à Tom dans le reflet de la vitre d'une voiture.
Jour 35

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