Analyse The Fountain de Darren Aronofsky

Une épopée à travers le temps : un récit parfois alambiqué…

The Fountain a la particularité de se dérouler à trois époque différentes, mettant en scène un passé, un présent et un futur. Et si la compréhension du film est tellement controversée, c’est parqu’il raconte l’histoire en passant par des fragments non chronologiques.

Le passé: Le passé conte l’histoire d’un conquistador espagnol, Tomas (Hugh Jackman) en l’an 1535.  Sa mission est de retrouver l’arbre de vie qui serait le remède à tous les fléaux qui pèsent sur le royaume à ce moment. Pourquoi, alors l’Espagne (métaphorisant la reine) a-t-elle besoin d’une cime pouvant rendre celui qui la boit immortel ? Le royaume, à ce moment précis, est en guerre contre une tribu Maya. Ce n’est pas d’un élixir d’immortalité dont il a besoin, mais de guerriers prêts à se battre jusqu’à la mort ! C’est Isabela (Rachel Weisz) qui confie à Tomas la mission de trouver l’arbre de vie. Ce qu’il fait, mais dans sa trouvaille, il échoue en même temps puisqu’il meurt. Isabela et Tomas sont alors réincarnés en Tommy et Izzy de notre présent.

Le présent: C’est ensuite le présent qui est retranscrit dans le film à travers les figures contradictoires, mais complémentaires, de Tom et Izzy. Tom est un scientifique dont le pragmatisme et la lutte fervente contre la maladie, s’imbriquent continuellement dans la rêvasserie et la pureté de sa femme Izzy. Izzy est écrivaine et affronte, dans ce présent sombre nostalgique, l’indomptable épreuve du Cancer. Izzy commence donc un livre intitulé ‘The Fountain’, sur la quête de l’immortalité au travers de mythes Maya et la figure du Conquistador, elle demande une seule chose à son mari: c’est de terminer l’écriture du dernier chapitre pour elle. Seulement, cette requête implique une idée primordiale qu’il ne peut admettre : l’acceptation de la mort de Izzy. Terminer le livre de sa femme signifierait clôturer ce chapitre de sa vie, et cela, il en est incapable. Le paradoxe qui unit le couple Tommy/Izzy est aussi surprenant que évident: la passion qui enflamme l’esprit de Tom transparaît par son désir maladif de vaincre la mort à tout prix, en décidant de rester dans son labo et de continuer ses expériences. Alors que Izzy est en paix avec son destin dans cet opus, Tommy ne l’accepte pas. C’est alors qu’elle meurt et celui continue ses recherches sur l’arbre de vie. A la fin du film, il plante des graines sur la tombe de Izzy. C’est en cela que ne déduisons par la suite qu’elle est réincarnée en arbre.

Le futur: La dernière époque abordée ne peut donc être que le futur. Il ne s’agit pourtant pas d’un futur comme nous pourrions l’imaginer, regorgeant de robots et entités mécaniques. Ce futur décrit par Aronofsky est tellement éloigné dans la timeline du temps et de l’histoire qu’il ne montre presque rien. Il s’agit d’un futur vide de matériel, mais débordant d’énergie. Toutes les théories sur l’incompréhension du film peuvent être appuyées mais s’il y a bien une chose que Aronofsky a réussi avec brio, c’est de nous d’avoir imbibé son image d’une aura tellement forte et énergique que la représentation du néant elle-même est riche en contenu. Dans cette version de l’histoire, Tom et l’arbre (représenté par Izzy) s’approchent d’une étoile mourante nommée Xibalba. L’arbre commence à mourir. Tom n’y croit plus mais ‘termine’ finalement The Fountain lorsqu’il décide d’accepter la mort et de l’embrasser. L’étoile explose ainsi et Tom meurt. C’est alors que l’arbre renaît de ses cendres, processus permettant de créer tout l’univers dans lequel ils sont mis en scène; nous communiquant ainsi que tout ce processus forme une véritable boucle dans laquelle Tom a commencé par être la dernier homme et finit par devenir le premier père.


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