Notre quatrième journée ayant été plutôt calme sur le front deauvillais, nous vous proposons du coup un journal de bord qui traitera des jours 4 et 5 simultanément !
Attention, beaucoup de films en perspective ! Et le moins que l’on puisse dire c’est que les avis sont tranchés !
Brooklyn Yiddish de Joshua Z. Weinstein – La Compétition
Brooklyn Yiddish raconte l’histoire d’un homme veuf qui cherche à avoir la garde de son fils après la mort de sa femme un an plus tôt. Dans la religion juive hassidique qui est au cœur du film, un homme ne peut pas vivre seul. (NDLR :Ça, on le savait déjà… 😉 ). Mais du coup, il n’a pas le droit d’élever son fils seul tant qu’il ne se remarie pas.
Brooklyn Yiddish est donc un tranche de vie de l’histoire de Menashe. On ne peut pas vraiment parler de combat. Menashe a un côté loser qui nous énerve. On a envie de le secouer. Son boulot se passe mal, son beau-frère est humiliant avec lui. Pourtant, on apprendra lors de la conférence de presse, que ce n’est pas aussi facile quand on veut rester dans la communauté. Le rabbin peut en effet décider de tout (y compris la forme des lunettes paraît-il). S’il on avait pu avoir un aperçu de la vie hamish dans Witness, la communauté juive hassidique a été rarement montrée au cinéma et c’est peut-être le principal intérêt du film.
Même si en tant que jeune français(e) athée, on est toujours choqué d’apprendre que les femmes ne peuvent pas conduire, et sont juste bonnes à enchaîner les gosses et les kugel.
Retrouvez notre interview de Joshua Z. Weinstein ici.
The Music of Silence de Michael Radford – Les Premières
Début de 5e journée en musique avec le biopic du ténor italien Andrea Bocelli. Les biopic musicaux ont la cote à Deauville (on se rappelle Miles Davis et Chet Baker l’année dernière), malheureusement, The Music of Silence tends plutôt vers celui de James Brown. Le film, sans manquer réellement de rythme est trop long, et a tendance à nous dépeindre Amos Bardi (le vrai nom du ténor) comme quelqu’un de finalement assez peu courageux qui peut attendre 2 ans un coup de téléphone.
Le début est assez lacrymal autour de son handicap, mais a le mérite de nous faire découvrir une Toscane quelque peu fantasmée, et nous donne envie de partir sillonner ses collines.
Les acteurs sont bien choisis et l’on s’attache malgré tout aux personnages, et Antonio Banderas incarne bien le maestro certain de ses talents et de ceux de ses protégés. Dommage que sa séquence soit courte, car la partie de l’apprentissage de Bardi, et sa transformation en Bocelli était certainement le point culminant du film.
Mention spéciale aux sous-titres du film qui arrivent à être plus mauvais que certains fansub un lendemain de diffusion de Game of Thrones. Erreurs grammaticales, mauvaises
traductions et fautes grossières d’orthographe ne nous auront pas été épargnées. Une qualité inadmissible pour une production de ce genre projetée en festival.
Vous l’aurez compris, les jours 4 et 5 ont mal démarré. Des films décevants, longuets. On attend avec impatience la suite de la journée avec 3 films…
Sweet Virginia de Jamie M. Dagg – La Compétition
Sweet Virginia est un bon polar un peu crasseux qui se passe dans une bourgade des Etats-Unis. Sweet Virginia est le nom du motel tenu par notre Punisher préféré Jon Bernthal qui illumine réellement la pellicule et confirme tout le bien que l’on pense de lui.
A côté, Christopher Abott s’en sort bien, mais difficile pour lui de s’en sortir face à Jon. Côté féminin, Rosemary Dewitt et Imogene Poots font (très bien) le job sans être malheureusement suffisamment mises en valeur.
Un film sympathique donc, avec un Jon Bernthal qui crève littéralement l’écran.
The Only Living boy in New York de Marc Webb – Les Premières
The Only Living boy in New York est le second film de Marc Webb à Deauville. Nous sommes gâtés ! C’est un autre style que Mary, plus intimiste, new yorkais. Un peu à la manière d’un 500 jours ensemble. Le film est frais, sympa. On passe un très bon moment, d’autant plus que le casting est plutôt sensass… Jeff Bridges (qui s’auto- clin d’oeil au Big Lebowski), Pierce Brosnan (un de ses meilleurs rôles ?), Cynthia Nixon et Kate Beckinsale (toujours aussi jolie). Que du beau monde qui gravite autour d’un Callum Turner un peu tête à claque au début, mais finalement attachant.
Le début fait penser à du sous Woody Allen, la suite au Lauréat mais assez rapidement The Only Living boy in New York devient vraiment le film de Marc Webb. Le twist final peut sembler un peu convenu mais il est très bien amené. Evidemment, comme dans son premier film, Webb a su très bien choisir sa bande-originale avec Simon & Garfunkel évidemment mais aussi du Bob Dylan. On aurait voulu aimer encore plus le film mais il manque ce petit truc qui ferait décoller le film… bref, vous vous souvenez de cette sensation à la fin de 500 jours ensemble ? La même chose !
The Wilde Wedding de Damian Harris – Les Premières
On finit cette journée par une comédie chorale autour du mariage d’Eve Wilde, aka. Glenn Close. Dans le cadre idyllique des Hamptons, Eve Wilde s’entoure de ses proches pour se marier avec son nouvel homme, incarné par un (toujours) brillant Patrick Stewart, mais cette fois-ci avec des cheveux !
De la manière d’un Mama Mia ! sans les chansons, tous les invités de ce mariage (enfants, ex, cousins…) vont se retrouver dans un joyeux bordel amoureux avec des situations aussi rocambolesques que drôles.
On appréciera surtout la prestation de John Malkovich, brillant en ex-mari d’Eve cabotin et assez détaché de cet univers et quelques autres rôles secondaires comme ceux de Jack Davenport ou Minnie Driver.
The Wilde Wedding est certainement le film le plus drôle que l’on ait vu à ce jour dans le festival.
En tout cas, avec 4 films dont 3 bien sympathiques, notre journée s’est bien terminée !