Panos Cosmatos est le fils de George P. Cosmatos qui réalisa en 1976 un film catastrophe mémorable : The Cassandra Crossing. Et aussi, en 1983, Of Unknown Origin, plus original que son Rambo II, gros succès comme il se doit. Le fils, né en 1974, fait donc partie de cette génération qui ne connaît le cinéma de genre – américain et européen – des années 70 à 84 que par les films passés à la télé ou ceux sortis en vidéo. Mais il devait en voir une telle quantité qu’il est devenu fan et vrai connaisseur. Il n’est pas le seul car aujourd’hui nombreux sont les amateurs qui l’admettent : les années 1985 à 1999 ressemblent à un long tunnel. Les films fantastiques ou de science-fiction sombrent dans le ridicule et le culte désastreux des effets spéciaux. La mode Star Wars et Alien fait se multiplier les imitations insipides. Cette décrépitude semble concerner tout un chacun puisque les grands noms eux-mêmes mettent leur talent en berne.
Le revival de l’an 2000
Prenons l’exemple de Tobe Hooper ; The Funhouse (1980) est jubilatoire, encore de très haut niveau, Poltergeist (1982) déjà moins bon. Et Lifeforce (1985) marque la fin d’une époque. Même remarque avec Carpenter: il n’enchaîne que des réussites jusqu’à The Thing (1982) et le déclin s’amorce avec Christine (1983). Idem avec Wes Craven qui perd toute inspiration après Swamp Thing (1982). Il y a bien sûr quelques exceptions et on pense à George A. Romero dont presque toute l’ œuvre est excellente mais elles confirment la règle. Le cas Cronenberg est à part car, après le ratage de The Fly (1986), il remonte la pente à partir de Crash (1996) et Existenz (1998). Mais Existenz appartient déjà aux années 2000, en ce sens que l’affiche du film et l’ambiance particulière renouent avec l’inspiration des années 70 devenues une décennie de références.
Que s’est-il passé ? Les anciens les plus talentueux (dont Cronenberg) en ont eu assez de sacrifier aux recettes éculées et aux scénarios stupides. The Matrix (1999) va montrer aussi qu’il est possible de concilier exigence artistique et succès au box-office. Par ailleurs, une nouvelle génération de cinéastes cinéphiles débarque et a l’ambition de faire un cinéma moderne, c’est-à-dire capable de raconter des histoires comme Hollywood savait le faire durant son âge d’or mais dans un langage qui renouvelle la charge transgressive des années 70. Et le résultat, ce sont des films formidables comme Creep (2004 Christopher Smith), Wolf Creek (2005, Greg McLean) ou même The Ruins (2008, Carter Smith). Si Christopher Smith et Greg McLean ont gagné une certaine réputation, ce n’est pas le cas de Carter Smith mais son film est pourtant à l’image de cette renaissance d’un cinéma de genre si malmené pendant quinze ans par des produits frelatés. Il est clair qu’à partir des années 2000, il redevient possible, sans doute aussi pour des raisons techniques liées au numérique, de produire et réaliser de bons films d’horreur (au sens américain du terme « horror ») à moindre coût et respectant le public.
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