Certainement le film le plus WTF de l’année (il suffit de voir l’hilarité produite par sa bande-annonce dans les salles obscures), Abe Lincoln combattant des vampires se vend comme le gros blockbuster série B à prendre au 8e degré de l’année. Alors, mérite-t-il sa réputation dans une année où beaucoup d’espoirs ont été réduits à néant (rappelons nous Prometheus ou encore plus récemment Batman : The Dark Knight Rises).
N’ayons pas peur des mots, on attendait peu de ce film. Peu, mais malgré tout une potentielle source de plaisir, vous savez, ce petit plaisir coupable que l’on peut ressentir devant un Transformers par exemple (ou un Sex And The City pour nos amies de la gente féminine). Et bien sur ce point, le film ne déçoit pas. Utilisant comme fil rouge la vie simplifiée du plus mythique des présidents des USA, tout est prétexte à nous montrer des combats entre un Abraham Lincoln maniant la hache comme personne et des vampires très proches de ceux d’un Buffy contre les Vampires. Les combats sont d’ailleurs le gros point fort du film. Toujours grandioses, plutôt bien chorégraphiés, appuyés par une 3D tout à fait plaisante, c’est un délice visuel. Et l’absurde ne faisant pas peur à Timur Bekmambetov, nous faisons donc face à des scènes impossibles mais héroïques (le combat entre les chevaux est mythique), et toujours jouissives.
Le jeu d’acteur est lui dans la norme, Benjamin Walker en Abraham Lincoln assure le boulot, et nous retrouvons comme d’habitude un grand Rufus Sewell, campant le grand méchant sanguinaire (étonnant pour un vampire).
Finalement, un des plus grands défauts du film est l’histoire d’Abraham Lincoln. Effectivement, cette histoire vient interrompre le combat (continu ?) contre les vampires. Et tout comme The Dark Knight Rises, ce moment de longueur est placé au milieu du film, servant de mise en place avant un hypothétique combat final dantesque. Sauf que là où Batman s’étale comme une crêpe, Abraham Lincoln s’élève, durant une épique bataille finale en locomotive roulant sur un pont enflammé. Scène de toute beauté (évidemment sans aucune cohérence historique ni respect des lois physiques, d’un autre côté on ne vient pas pour ça) et offrant ce plaisir coupable sans aucune retenue.
En bref, malgré ce creux de milieu de film, Abraham Lincoln : Chasseur de vampires, fait le boulot et nous convainc. On en vient même à se dire que plutôt que de réaliser toujours le même film avec Johnny Depp et Helena Bonham Carter (même si cela parle de vampires), Tim Burton ferait bien de ne faire que financer son petit protégé Timur Bekmambetov. Timur Bekmambetov qui d’ailleurs, selon les rédacteurs d’Oblikon, est certainement aujourd’hui le seul réalisateur assez brillant pour pouvoir remplacer le seul et unique Michael Bay sur les Transformers.