Dogman : critique du film de Matteo Garrone

Drame italien, Dogman n’est pas parvenu à nous convaincre ni même à nous passionner.

Pour l’édition 2018 du Festival de Cannes, Matteo Garrone – connu pour le film Gomorra – présentait son nouveau film, Dogman. Histoire dure et crue, elle ne doit pas être dénuée d’intérêt. Pour autant, nous n’en avons pas trouvé et sommes sorti de la projection comme nous y étions entré, peut être un peu plus fatigué.

Durée du film : 1h42
Date de sortie : 11 juillet 2018

Synopsis

Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce…

Un décor froid, comme à l’abondon. Le quartier conviendrait presque pour un film post-apocalyptique.  Au milieu de celui-ci, des personnages, dont nous ne savons pas grand-chose. Ils forment un groupe apparemment assez uni. Nous ne savons que peu de choses. Ils ne semblent avoir aucun problème avec le monde de la criminalité – merci les deux lignes de dialogue qui nous aident à comprendre ceci. Parmi eux, Marcello et Simone. On les suit pendant toute la durée du film, sans comprendre pourquoi.

Pas vraiment d’histoire, pas de développement, on ne sait pas trop pourquoi on regarde Dogman. On se contente de voir deux personnes avec qui la vie n’a pas dû être facile, mais aucun autre propos derrière – que ce soit une trame d’histoire, un propos social ou politique quelconque – n’est présenté. Juste deux personnages, sans le moindre intérêt. Il y a mieux que de voir une brute épaisse dont on ne sait rien et un minable qui essaie de s’en tirer tant que bien que mal et qui n’est défini que par une chose : sa fonction de toiletteur canin. Car après tout quoi de plus drôle que voir un vendeur de cocaïne coiffer des caniches ? Oh, on avait presque oublié qu’il avait une fille, mais à part être une excuse pour justifier son envie pécunière et tenter de le rendre un peu plus sympathique, elle n’a pas un grand intérêt.

Le film n’est pas mauvais en soi, juste sans intérêt. Il ne raconte rien – sur le fond comme sur la forme – sauf la vie palpitante de deux ratés. Très vite – quand on sait qu’il doit forcément y avoir une fin à ce « récit » – on voit les grandes lignes arriver (un gros dur qui martyrise un petit héros faible, ça ne va pas finir de trente-six façons, surtout dans ce milieu dur).

Reconnaissons tout de même quelque chose au film, techniquement il reste assez bon. La réalisation est intéressante et de qualité sans pour autant être stupéfiante dans sa mise en scène et remplie d’idées. Mais il fait le travail et c’est déjà cela. En ce qui concerne les acteurs, si Edoardo Pesce s’en tire bien dans le rôle du gros dur – un travail qui ne demande cependant pas énormément d’efforts sinon d’être musclé – Marcello Fonte est lui très bon dans son rôle de Marcello, apportant une accroche bien venue à ce film.

Dogman n’est pas fondamentalement un mauvais film ni d’un ennui absolu. Il se contente d’être d’un intérêt inexistant par ses personnages et son histoire – ou plutôt sa non-histoire. C’est malgré tout bien dommage, car il devait bien y avoir moyen de provoquer quelque chose chez le spectateur.

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