La résonance internationale de cette série 100% brésilienne est assez impressionnante ! Le fait que la série 3% soit distribuée par Netflix y est peut-être pour quelque chose. Cela dit, même sans l’étiquette Netflix, 3% est de bonne facture malgré ses défauts, portée par un scénario de qualité ! Les sujets abordés dans la série ne sont pas fondamentalement novateurs, mais c’est bien amené, d’autant plus que 3% ne manque pas de rebondissements. Par exemple, celui qui serait en capacité de prédire le final de la saison 1 à partir des premiers épisodes serait bien malin !
Ce dossier est évidemment plein de spoilers, passez donc votre chemin si vous n’avez pas vu la série.
3% ? Mais de quoi ça parle ?
La première saison, créée par Pedro Aguilera (scénariste) et dirigée par Cesar Charlone (connu pour son travail de Directeur de la Photographie du film La Cité de Dieu), suit un groupe de jeunes ayant tous 20 ans. A la Hunger Games, ce groupe est entraîné dans un brutal rituel de sélection qui est censé les faire sortir des bidonvilles d’un monde en ruine, vers l’Offshore, un lieu riche et abondant. A l’issue de ce processus de sélection, seulement 3% du groupe de 20 ans valide son ticket pour quitter le « Inland » (le bidonville).
Critique express de la série 3%
Le scénario de 3% est quasiment sans failles. Toutes les situations parviennent à être expliquées correctement, sans ambiguïté. Sans donc être totalement novatrice, la série montre une réelle solidité dans les histoires qu’elle développe. Du côté de la caméra, c’est déjà un peu plus confus. La réalisation de Cesar Charlone bouge beaucoup, parfois trop ! Cette fausse impression de mouvement est parfois trop marquée et dessert le propos, voire fatigue carrément le spectateur… A contrario, certains plans appuyés montrent des scènes assez crues, qui sont d’une belle intensité, souvent presque trop réelles ! Bref, niveau réalisation, il existe une bonne marge d’amélioration pour rendre plus facile à regarder. En scène, les acteurs sont tous assez bons, ayant des caractères souvent très trempés !
Pour un budget de 10 millions de reais seulement, soit 3,5 millions d’euros environ, la saison 1 est de bonne qualité ! Le scénario est très intéressant, et la réalisation est un exercice très personnel de Cesar Charlone. Les effets spéciaux sont corrects, mais on sent l’impact du budget sur les plans larges du monde « extérieur ». On aimerait voir plus de séries de ce niveau pour un si faible budget 😉
Le « process » de sélection de 3%
Nous sommes clairement dans une dystopie post-apocalyptique, où le monde est divisé en deux factions : les pauvres et les très riches. Le « Process » est un programme de sélection à la fois moral, physique et intellectuel permettant de repérer les jeunes les plus brillants. Seuls ceux qui sont dignes d’entrer dans l’Offshore seront retenus. Le Process est déclenché tous les ans, et seuls les personnes âgées de 20 ans sont éligibles. Autrement dit, c’est la chance d’une vie…
Une grande diversité d’épreuves attend les participants au « Process ». Cela démarre par une interview avec un Agent du Process. L’interview permet de déceler les traits de caractère des participants, et une grande majorité est d’ores et déjà éliminé car trop fragiles psychologiquement. Par la suite, les épreuves s’enchaînent entre tests de logique, escape game, survie en groupe… Le Process peut parfois être violent ! Nombreux sont ceux qui sont blessés, et parfois tués…
La Cause, l’Inland (bidonville) et l’Offshore
En rébellion de ce système établi, dont les 97% de pauvres semblent les victimes, un groupement de résistants fait son apparition. Ils sont nommés « La Cause » (La Causa en portugais brésilien). Leur objectif est d’infiltrer l’Offshore (Autre rive en VF) au travers du Process et d’influencer sur la politique générale pour rétablir un équilibre dans le monde. Du moins, c’est ce qui est présenté…
La Cause est née dans l’Inland (en anglais dans le texte). L’Inland est un grand bidonville qui semble situé dans un gigantesque trou, ou plutôt une vallée très enclavée. Cela renforce l’effet de soumission des habitants de ce bidonville qui ressemble énormément aux favelas de Rio de Janeiro. Tous les habitants de l’Inland sont monitorés et surveillés. Dès la naissance, ils sont équipés d’une puce derrière l’oreille qui fait office de carte d’identité. De plus, l’Inland est pourvu de caméras de surveillances à tous les coins de rue… Caméra opérées par l’équipe de sécurité du Process, Ezequiel en tête. Des éléments de contrôle et de surveillance bien plus proches de notre réalité qu’on veut bien le croire, puisque les caméras sont déjà partout et que, si nous n’avons pas encore de puce dans la tête, la plupart nos faits et gestes, conversations… sont accessibles depuis nos smartphones et autre ordinateurs.
Dominant les bidonvilles, un centre ultra-moderne accueille les participants au Process. Il s’agit d’un énorme bâtiment dont les nombreuses salles et sous-sols regorgent d’épreuves pour les jeunes gens. C’est aussi le point de départ du sous-marin qui conduit à l’Offshore !
Dernier lieu de la série 3% : l’Offshore, l’autre rive. A l’issue de la saison 1, on ne sait pas grand chose de l’Offshore qui est censé être un endroit merveilleux, à la pointe de la technologie. Les quelques images du final de la saison 1 laisse deviner une cité très moderne… L’Offshore est dirigé par Le Conseil, avec Matheus en tant que Leader. Seulement, via le couple de Matheus et de sa femme, on voit bien que le bonheur n’est pas garanti. De même, les « complots » et rivalités politiques, s’ils ne sont pas aussi violents que dans Game Of Thrones, sont bien réels et nuisent à la l’atmosphère générale, mais aussi au process et au destin de nombreux personnages.
Que vont devenir les personnages ? Explication de la fin !
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Bonne analyse