L’équipe de Montréal Ubisoft surfe sur la vague du geek is the new sexy et de la culture LOL internet. Un jeu vendu longtemps comme se voulant révolutionnaire par les campagnes marketing. Qu’en est-il ? Crash test de la redak Oblikon.
Synopsis
Symbole du monde hyper-connecté dans lequel nous vivons aujourd’hui, la ville de Chicago dispose du système de contrôle informatisé le plus avancé du pays : le CtOS. Vous incarnez Aiden Pearce, un hacker talentueux mais dont les agissements criminels ont entraîné le massacre de sa famille. Grâce à vos connaissances technologiques, vous allez pouvoir accéder aux informations les plus confidentielles de vos concitoyens, mais aussi pirater les systèmes de la ville afin de contrôler les feux de signalisation, faire exploser des conduites de gaz, provoquer des coupures de courant à grande échelle et bien plus encore. Chicago n’est désormais plus qu’une arme mortelle entre les mains d’un homme avide de vengeance…
Critique
Malgré ce que laisse supposer le titre de cet article, tout n’est pas al jeter dans Watch Dogs. Il y a du bon, de l’imagination, du renouveau. Mais il y a surtout beaucoup de réchauffé, de nombreux raccourcis et des défauts majeurs que nous allons présenter ici.
Un scénario classique et maîtrisé
Dans un environnement hyper technologique mais contemporain des grandes villes américaines, une entreprise à mis au point un système informatique unique permettant de contrôle la quasi totalité des services publics et certains privés (trains, éclairage , réseaux eau et électricité, communications…). Cette surcouche technologique (CtOS) à la vie quotidienne attire forcément les hackeurs. Qui dit informatique dit tentative d’intrusions, chantage, fuites d’informations.
Les scénaristes de Watch Dogs s’imprègnent parfaitement de notre société actuelle et il n’est pas difficile de reconnaître, même si les noms sont changés, les activistes de Anonymous, la culture LOL internet issue de 4chan et 9gag, des similitudes avec les valeurs de Edward Snowden (le révélateur des activités illégales de la NSA), et bien évidemment la communauté des hackeurs personnifié par Aiden Pearce.
L’univers et le scénario sont maîtrisés et assez classiques, une histoire de vengeance et de recherche de la vérité sur les événements tragiques traversés par Aiden Pearce. De nombreux retournements de situations se présentent au grand plaisir du joueur. Ce n’est donc ni le scénario ni l’ambiance qui sont à jeter ! D’autant plus que l’anti-héros Aiden Pearce dégage une aura particulièrement forte et un charisme puissant. Un bel atout pour la licence.
Une jouabilité globalement désastreuse
Watch Dogs prend le parti de devenir un GTA-like à savoir une vue à la troisième personne du personnage principal qui a une totale liberté de mouvements dans un monde ouvert.
Mais n’est pas GTA qui veut ! Malgré le design soigné de la ville de Chicago et la belle diversité des personnages non joueurs (clochards, policiers, amoureux, badauds divers…), il s’avère particulièrement difficile de maîtriser les actions et déplacements.
Le système de combat est vu et revu à base de sauts de puces de cachette en cachette et la conduite de voiture est tout simplement désastreuse !
Les combats se déroulent donc au ralenti, n’ayant pas la possibilité de courir en tirant correctement, à grosse dose de focus (action permettant de ralentir le temps). Heureusement que la possibilité d’utiliser l’environnement via le hacking vient enrichir l’expérience de jeu (nous en reparlons plus bas).
Du côté de la conduite, les nombreux véhicules sont injouables, collés au sol et surtout quasi indestructibles sauf à très grande vitesse. Même GTA III était mieux foutu à l’époque. Bref, mieux vaut privilégier les déplacements rapides entre quartiers de la ville plutôt que de se balader en moto ou camion de pompier…
Quelques innovations intéressantes à noter
Heureusement que le hacking existe dans le jeu. La fonctionnalité d’intrusion dans le CtOS enrichit considérablement l’expérience de jeu quitte à le polluer dans les premières heures de jeu. En effet, la tentation est grande de hacker à tout va les téléphones des badauds et on se retrouve vite à faire plus de stops aux distributeurs que de se diriger directement vers la mission suivante.
Bien sûr, au delà de déverrouiller les voitures et dépouiller les comptes en banques, la fonction d’intrusion dans le CtOS ouvre à une réelle revisite de la gestion des “niveaux”. Certains missions peuvent être entièrement réalisées tout en restant planqué à bonne distance ! Via les caméras de surveillance, il est possible de faire exploser bon nombre de pièges qui mettrons KO vos adversaires. Une innovation loin d’être inintéressante !
Toujours via le hacking, les poursuites en voitures prennent une autre dimension. Malgré la piètre maniabilité des voitures, le joueur garde une totale maîtrise de l’environnement en ayant la possibilité de semer ses poursuivants de bien des manières : explosions de gaz, levée de ponts, trafic des feux de signalisation… Et bien d’autres !
De bonnes idées mais qui souffrent tout de même de la jouabilité et qui paraissent sur-vendues par rapport aux promesses d’avant la sortie…
Campagne, missions secondaires et mode en ligne
Enfin bon, comptez 4 bonnes grosses heures de campagne solo ! Cela occupe bien le temps… Si vous en avez marre de mourir et de recommencer, n’hésitez pas à mener les missions secondaires. Elles sont très variées et les niveaux de difficultés vous surprendrons plus d’une fois, alternant entre l’impossible et le trop facile.
De son côté, le mode en ligne n’apporte pas une grande expérience de jeu. Encore très très loin de ce que GTA V propose… Un retard considérable.
Bilan ? Un jeu plaisant de par le scénario et les personnages. Mais qui génère de la frustration à cause de ses imperfections et ratés…