Dossier Marvel : The Ultimates
Fin des années 90. Marvel décide de développer l’activité de ses super héros sur grand écran. Pour se faire, ils créaient une nouvelle branche de leur univers, appelée Ultimate. Il s’agit d’une version moderne, repartant de zéro, des héros les plus célèbres du studio d’édition : Spiderman, les X Men, et bien sur les Avengers. Sauf que ceux ci ont changé de nom, ils s’appellent les Ultimates, en référence à l’univers dans lequel se déroule l’action de leurs aventures.
Mark Millar, l’un des auteurs principaux de Marvel durant les années 2000 avec Brian Bendis, se charge, en plus des Ultimate X Men, de l’adaptation des Avengers à ce nouvel univers. Les films Iron Man, Captain America et Thor s’inspirent plus de cet univers que de l’original.
La série The Ultimates, débutée en 2002, a été publiée en deux temps. Durant les douze premiers volumes, nous découvrons la création de l’équipe et ses premières missions. Ils seront notamment confrontés au Hulk et à une menace extraterrestre de grande ampleur. Une deuxième série a vu le jour en 2005, toujours scénarisée par Millar. Même si elle n’est pas abordée dans ce dossier, dédié au passage de Millar sur le titre, une troisième série Ultimates a vu le jour, cette fois-ci scénarisée par Jeph Loeb.
Malgré les nombreuses limites de la chose, notamment un manque d’ambition scénaristique certain, il ne faut pas pour autant oublier certaines belles réussites. Le premier album, dédié à Captain America durant la seconde guerre mondiale, est plutôt bien fait. L’introduction de l’album 6 de la première série, est une petite merveille de suspense et d’action. On a le sentiment d’être dans un blockbuster hollywoodien sans pour autant comprendre ce qui se trame.
On retrouve également le thème de prédilection de Millar, présent dans toutes ses œuvres, la remise en cause du mythe du super héros. Comme dans Superman Red Son, Kick Ass, Civil War ou encore Wanted, les héros de The Ultimates sont loin d’être aussi beaux qu’on les imagine au début.
La relation tumultueuse du couple Pym, et ses conséquences, est très osée pour un comics pour ados. Il en est de même pour Captain America. D’abord présenté comme l’homme le plus fort et le plus intelligent qui soit, il se révèle surtout être un crétin incapable de voir que les gens ne sont pas parfaits. Tout doit être blanc pour lui, et lorsque c’est gris, il se comporte comme un abruti. Tony Stark, de son coté, semble faire partie de l’équipe pour le business et pour séduire les filles. En ce qui concerne Thor, il est impossible de dire s’il est réellement un dieu ou juste un mutant un peu barjo qui fait tout pour se faire remarquer. Au milieu de tout cela, ce sont Quicksilver, The Scarlett Witch, les enfants de Magneto connus pour être deux anciens terroristes, et Hawkeye et Black Widow, deux agents qui semblent avoir le permis de tuer illimité, qui apparaissent comme les plus cleans de la bande.
En revanche, là ou cela dérape, c’est, comme bien souvent avec Millar, dans le propos. En plus de ne rien raconter d’extrêmement ambitieux, il fait des choix assez ambigus et discutables. Ainsi, dans un des albums, Nick Fury, le boss des Ultimates, explique a son équipe que le nazisme et la seconde guerre mondiale sont dus à une opération extraterrestre, et qu’Hiroshima et Nagasaki étaient simplement des solutions pour contrecarrer leur plan. Une bien triste façon de réécrire l’histoire et de justifier des actes monstrueux auprès d’un lectorat majoritairement adolescent et influençable.
Autre aspect décevant, les costumes des héros. Ces derniers mois, les design de Thor et de Captain America dans les films qui leur sont dédiés ont été critiqués de tout part par de nombreux fans de l’univers Marvel. En fait, ils sont très respectueux de ceux que l’on peut voir dans The Ultimates, qui sont il est vrai, pas toujours de très bon go