LE FINAL : (1:34:18 à 1:52:40)
Si la métaphore de la voiture était présente dès l’introduction,
celle-ci prouve son importance par sa présence tout au long du film jusqu’au final. April semble résignée, les yeux froids, le spectateur frissonne, comprenant alors que quelque chose est en train de se produire sans qu’il ne puisse encore le saisir. Elle regarde à travers la fenêtre la voiture de son mari partir. Le spectateur peut y voir ici son rêve partir, s’envoler, pendant qu’elle est coincée dans la maison : C’est trop tard pour April.
C’est avec crainte que nous observons sa quiétude, en tout cas en apparence. Son trouble est visible au-travers des objets quotidiens, des objets aliénants de sa vie : La cafetière bout, elle bat les œufs frénétiquement. Un véritable dérèglement s’opère autour d’elle.
Le film se termine sur le choix d’April d’avorter le bébé, malgré les trois mois de grossesses passés, ce qui augmente de beaucoup les risques pour sa vie. Une fois l’acte fait, l’importance de la fenêtre revient alors : April reste debout devant celle-ci longuement. C’est alors que le spectateur, et celle-ci, comprends qu’elle est sur le point de mourir de son avortement. C’est à ce moment là que la caméra nous révèle ce que fixait April à travers la fenêtre, pendant un plan-séquence fixe : La route, ainsi qu’une voiture.
Lors de la mort d’April, Frank est détruit. Le spectateur peut le voir, dans l’un des derniers plans du film, courir sur la route « Revolutionary Road », il semble vouloir s’enfuir, partir, enfin, le long de cette route.
Le film se termine sur une longue séquence : On y voit la voisine des Wheelers se plaindre du couple à son mari, remplissant la fonction de «potins ». Le dernier geste du film sera celui du mari : On l’y voit tourner doucement la molette de son appareil auditif, écrasant petit à petit la voix de sa femme par le silence.
Cette scène, conclusion du film, peut être interprétée comme une dernière provocation du réalisateur envers les suburbs. La fin de l’histoire, c’est l’extinction de la voix nous dictant la morale, la façon dont nous devons vivre, se sentir, aimer ou ne pas aimer. C’est la fin des suburbs.
Pour conclure cette analyse filmique, Revolutionary Road est un magnifique film mettant en avant la difficulté des relations humaines, que ce soit dans leur compréhension, mais aussi dans leur adhésion. En étant attentifs, nous comprenons la finalité de l’histoire à travers même les premières paroles des personnages. Il est cependant intéressant d’analyser la façon dont leur relation évolue, à travers des objets significatifs.
Ce que j’ai trouvé très beau, c’est la façon d’explorer ce nouveau sentiment grandissant dans le coeur des personnages : Ce besoin de mouvement, d’évasion, de liberté, ressenti par exemple à travers l’objet de la voiture.
C’est en effet à cette période que le Beat Mouvement explose aux Etats-Unis, ancêtre du mouvement hippie, consistant à se rebeller contre les Suburbs à l’époque.
Selon moi, ce film est une mise en garde : « n’ayez pas peur d’être qui vous voulez être ».
Excellente analyse qui incarne toute la profondeur de ce film… à voir et à revoir absolument.
Bonjour,
Je suis l’auteure de cette analyse.
Je vous remercie pour votre message, qui m’a fait très plaisir 🙂
N’hésitez pas à partager vos propres théories !
Bonne soirée,
Sophie
Quelle belle analyse. Je viens de découvrir ce film et j’avais des questions sans réponses… Vous y avez largement répondu. Merci !
I don’t think the title of your article matches the content lol. Just kidding, mainly because I had some doubts after reading the article. https://www.binance.com/da-DK/register?ref=V2H9AFPY
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