Dramatique. Sombre. Angoissant. Dur. Violent. Parfois gênant. Les adjectifs acerbes pour qualifier le BRIMSTONE de Martin Koolhoven ne vont pas nous manquer ! Son interdiction en salle aux moins de 16 ans est certainement démesurée (mais on ne va pas demander au Ministère de la Culture d’être intelligent quand il s’agit de cinéma….).
Car que demande t-on au cinéma de produire ? Des films marquants, des films avec des émotions, des films qui font réfléchir ou bien des films lisses, parfois très violents et sans intérêts ? Bienvenue dans la dure réalité romancée des Etats-Unis de la fin du XIXème siècle. Epoque rayonnante qui a traversé les âges pour parvenir jusque notre société et qui arrive toujours à nous faire rêver : Conquête de l’Ouest, Cowboys et Indiens, Pony Express, Ruée vers l’Or ! De nombreux thèmes repris en masse durant trente glorieuses années de Western au cinéma entre 1940 et 1970.
Que reste-t-il aujourd’hui ? De grands films classiques bien sûr. Mais il reste surtout de la place aux réalisateurs de notre ère pour traiter d’autres sujets moins “virils”. C’est le parti pris de Martin Koolhoven au travers du film BRIMSTONE : montrer la réalité de la vie des femmes au XIXème siècle, et d’en faire un Western !!!
Et pour raconter quoi ? Synopsis !
Dans l’Ouest américain, à la fin du XIX siècle. Liz, une jeune femme d’une vingtaine d’années, mène une vie paisible auprès de sa famille. Mais sa vie va basculer le jour où un sinistre prêcheur leur rend visite. Liz devra prendre la fuite face à cet homme qui la traque sans répit depuis l’enfance…
Critique : à l’encontre des Westerns traditionnels
Certes, BRIMSTONE est pourvu de plusieurs scènes de “graphic violence” comme on dit en anglais. Ces plans souvent très posés et sans trop d’actions relèveraient presque du gore si l’esthétique du film n’était pas autant léchée. Mais ces scènes explicites ne sont qu’une contre-mesure de deux autres niveaux de violence bien plus durs : celle qui est hors champs de la caméra et la violence psychologique.
Car le postulat de montrer les conditions des femmes du XIXème siècle au Etats-Unis, dans certaines communautés, impose de casser des tabous, d’accentuer les situations et de renverser la grille de lecture. L’homme qui rentre de sa dure journée de travail est un rustre à la maison. Le sympathique cowboy bourré du saloon n’est rien d’autre qu’un goujat avec les prostituées. L’honorable homme d’Eglise est cruel avec femme et enfants… Nous sommes très loin de la belle aventure des Westerns traditionnels, de l’action d’un Fort Alamo, de la testostérone du film Le Bon, la brute et le Truand…
Cette vision de Martin Koolhoven est portée à l’écran par deux énormes prestations d’acteurs. Guy Pearce (Le Révérant, Le Prêcheur) est monstrueux en homme d’Eglise tout puissant. Il incarne parfaitement le sale type du western, jusqu’au bout du vice. Pour lui rendre la monnaie de sa pièce, la jeune Dakota Fanning (Liz) se montre à la hauteur dans un rôle pourtant très difficile. Ses angoisses traversent l’écran et vont jusque parfois glacer le spectateur…
Les autres acteurs, en seconds rôles, sont tous excellents. Ces personnages de western dépeignent très souvent un envers du décor bien moins vendeur que nos souvenirs d’enfances de westerns… Même Kit Harington (Samuel) trouve un rôle qui le transforme. Et il bénéficie même d’une séquence de meurtre dans les toilettes qui pourrait rentrer dans les annales du cinéma !
BRIMSTONE : un film beau et cruel
L’autre énorme point de BRIMSTONE est l’esthétique. Réaliser un “beau” film permet aussi au réalisateur d’exagérer parfois le trait. Ces fameuses scènes de violence explicite sont présentées tels des tableaux de peinture. C’est peut-être là ce que n’a pas pigé le Ministère de la Culture : le film a une vocation artistique évidente, qui est très loin de la violence gratuite de l’explosion de cerveaux de zombies à laquelle ils doivent être habitués au 182 Rue Saint Honoré. Et quand on voit que DJANGO UNCHAINED n’était interdit qu’aux moins de 12 ans…
Alors oui, le traitement est parfois tellement cruel et dur psychologiquement, que le spectateur ne trouve en exutoire que le rire contre une situation gênante. D’autres préféreront peut-être se masquer les yeux. On ne peut pas reprocher à un réalisateur de finalement parvenir à déclencher de très fortes émotions à son public. D’autant plus lorsque le film est clairement une réussite.
Mais cette dureté et cette cruauté des hommes envers les femmes, que montre Martin Koolhoven, révèlent aussi la triste réalité de cette période. Difficile de dire si l’oeuvre est souhaitée intemporelle sur les sujets abordés. Car la violence faite aux femmes n’est pas la seule thématique. L’absurdité de la religion, l’extrémisme qui va avoir sont aussi dénoncés… S’y reconnaîtront ceux qui le souhaitent !
Pour finir, il faut souligner l’énorme travail visuel autour du film. Montrer le revers des westerns est un savant mélange de mise en scène et de photographie ! Prenons pour exemple la scène d’introduction de Samuel (Kit Harington) : quasiment aucun coup de feu échangé et une scène de désolation qui montre – encore une fois – l’envers du décor du western. Le tout subjugué par une magnifique lumière.
BRIMSTONE est aussi très intéressant car ne déballe pas l’intégralité de son scénario du premier coup ! La construction en chapitre dévoile progressivement l’histoire, sans respecter une chronologie logique. A la Pulp Fiction, BRIMSTONE déroute et force le spectateur à recoller les morceaux au fil de l’eau…
C’est d’ailleurs tout l’objectif de la seconde partie de ce dossier : une explication du film BRIMSTONE, pour lever tous les doutes qui peuvent résider.
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