Critique de Kimi No Na Wa (Your Name) de Makoto Shinkai

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Le nouveau Miyazaki ! Voilà les éloges que recevait Makoto Shinkai après la diffusion du film Kimi No Na Wa. Il n’avait auparavant conçu aucun film qui avait fait un écho aussi retentissant que celui-ci. En effet il avait seulement réalisé La tour au-delà des nuages en 2004 qui eut un certain succès surtout au Japon. Ses deux films par la suite nommés 5 centimètres par secondes et Voyage vers Agartha n’eurent malheureusement aucune résonance en France. C’est cependant son dernier film, aussi appelé Your name, qui explose les records mondiaux dépassant ainsi Le voyage de Chihiro pour l’anime le plus rentable de l’histoire mais aussi se logeant à la quatrième place dans l’histoire du Japon pour le nombre d’entrées tous films confondus. Les records et succès ne manquent pas pour Kimi No Na Wa, qui ayant bien entendu bien marcher au box-office, est une véritable apothéose selon la presse mondiale.

Synopsis

Mitsuha et Taki sont deux adolescents vivant dans des endroits complètement opposés. Taki habite en ville, plus précisément à Tokyo tandis que Mitsuha vit dans une petite ville de campagne reculée dans les montagnes. Leur vie basculera à jamais lorsqu’un mystérieux événement fera que Taki et Mitsuha échangeront leur corps durant certaines journées. Les deux vont donc apprendre à se connaître, découvrant leur second mais aussi l’environnement dans lequel ils vivent, entre modernité et tradition.

Un film époustouflant visuellement

Makoto Shinkai nous avait habitué à des films d’une beauté sans précédent, son dernier film Voyage vers Agartha fut acclamé pour les paysages “ absolument superbes, chatoyants et vivants “. Kimi No Na Wa ne manque pas à la règle de Shinkai et nous offrent l’un des anime les plus beaux jamais créé, voire le plus beau qui n’ait jamais été réalisé. Hayao Miyazaki doit sourire aujourd’hui voyant qu’une personne ait réussi à offrir un film égalisant la beauté de Princesse Mononoké ou du Voyage de Chihiro.

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Le film nous livre une véritable claque graphique qui nous scotche dès le début du film nous privant de regarder ailleurs. Bien qu’étant été produit principalement à base de dessin, le film propose certains plans en animation 3D qui pour la plupart fonctionnent sublimement bien. Notamment ce plan de la chambre de Mitsuha réalisé en animation à trois dimensions qui nous fait agréablement ressentir la grandeur des lieux, comparé à la chambre de Taki qui rentre en un seul dessin montrant évidemment l’écrasement de la métropole japonaise. Les exemples se multiplient quant à l’ingéniosité des dessins et globalement de la réalisation de Shinkai. Petite remarque pour la finesse et l’esthétique de cette mystérieuse comète présente dans le film qui marque pour sa remarquable beauté.

Une flèche scénaristique perçant le spectateur

Bien que la réalisation soit sublime, le scénario est l’élément du film que tous spectateurs retiendront en sortant de la salle. Il est impossible de ne pas être touché après la contemplation d’un tel bijou du cinéma japonais. Le scénario est inexplicable ou difficile à analyser présentement pour de multiples raisons que je ne dévoilerais pas, au détriment de gâcher le visionnage de ceux qui n’ont pas encore vu l’oeuvre de Makoto Shinkai. Il peut cependant subir un avis global sans qu’aucun axe ne soit révélé.

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Foncièrement, le scénario de Kimi No Na Wa présente une originalité et une puissance sans précédent. Les thèmes de l’amour, du temps et de la mémoire sont largement évoqués et traités avec une souplesse inédite. Il ne faut cependant pas décrocher du film, bien que la beauté visuelle l’évite, le scénario est d’une certaine complexité qui peut amener à confusion. Mais malgré cet embrouillement que peuvent ressentir certaines personnes, il est inimaginable de ne pas lâcher une larme lorsque le générique se lance. Le scénario reste dans sa globalité d’une extrême richesse, d’une construction plus qu’intéressante nous offrant des dialogues que nous oublierons pas de sitôt.

Une ambiance sonore intéressante et des personnages attachants

La musique de Kimi No Na Wa est de loin la meilleure bande originale que j’ai entendue en regardant un anime japonais ou même un dessin animé, elle dépasse largement la musique des Enfants loups ou encore de Princesse Mononoké qui avait particulièrement marqué.

Cette BO s’attache magnifiquement bien au film, qui par moment prend le dessus sur les dialogues pour nous offrir des scènes entièrement accompagnées de musiques et sans dialogues ou très peu. La musique reste donc dans l’ensemble très harmonieuse et nous fait vivre à fond l’aventure offerte à travers le long métrage.

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Les personnages sont quant à eux attachants durant le visionnage du film, et par malheur seulement durant. Effectivement ils ne nous laissent pas de marques significatives lorsqu’on repense au film après l’avoir vu, contrairement à Chihiro ou la princesse Mononoké pour reprendre des exemples déjà évoqués. C’est un des points négatifs de l’oeuvre, les personnages de Taki et Mitsuha interprétés par Ryūnosuke Kamiki pour Taki et Mone Kamishiraishi pour Mitsuha ne présentent aucun caractéristique personnelle ni charisme qui laisse une empreinte concrète. A vrai dire seul le ruban, symbole de l’oeuvre appartenant à Mitsuha peut laisser une trace. Cela est certes chercher des défauts minimes au film, mais c’est un défaut qu’on ne peut négliger pour que le film perdure dans le temps.

En conclusion, l’incroyable réalisation, le scénario aussi riche que complexe et l’ambiance intrigante justifient pleinement l’explosion médiatique qu’a reçue le film. Il pourrait sans aucun doute se classer dans les classiques de l’animation japonaise et même dans les classiques de l’animation à l’échelle mondiale. L’histoire d’amour entre Taki et Mitsuha vous fera vivre des émotions que vous n’auriez peut-être pas imaginé vivre auparavant. C’est grâce à des films comme ça qu’on aime le cinéma !

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