Synopsis (Wikipédia)
En 1984, à Hawkins dans l’Indiana, un an a passé depuis l’attaque du Démogorgon et la disparition d’Onze. Will Byers a des visions du Monde à l’envers et de son maître, une créature gigantesque et tentaculaire. Plusieurs signes indiquent que les monstres vont franchir le portail et revenir sur la ville.
Présentation (Wikipédia)
Stranger Things est une série télévisée de science-fiction horrifique américaine, créée par Matt et Ross Duffer et diffusée à partir du 15 juillet 2016 sur Netflix. Elle compte à ce jour deux saisons. L’ambiance de la série est fortement inspirée par les films fantastiques et de science-fiction des années 1980, piochant ses influences dans les œuvres de Steven Spielberg, John Hughes ou Stephen King.
CRITIQUE STRANGER THINGS – SPOILER
Marqué par le grand retour tant attendu de la série Stranger Things, le week-end du 27 octobre ne se déroula pas comme prévu pour la plupart d’entre nous. Exit les soirées du samedi soir et les brunchs du dimanche midi : la malédiction Netflix avait encore encore frappé. Tels des Demogorgons enragés, neuf épisodes de Stranger Things ont été lâchés dans la nature d’un coup d’un seul.
La deuxième saison de Stranger Things est sorti vendredi et tu l’as toujours pas terminé… alors qu’on est dimanche…? ‘fin c’est comme si j’te disais t’as un ordi mais t’as pas Netflix quoi…
Sur son site, le messie Netflix se décrit lui-même comme étant « le leader mondial du divertissement en ligne. Grâce à un forfait sans engagement, les abonnés Netflix bénéficient d’un accès illimité aux programmes, où et quand ils le souhaitent, sur les écrans connectés. L’utilisateur peut regarder, suspendre et reprendre la lecture de ses programmes à tout moment, sans aucune publicité. » Alors critiquer un film ou une série pourquoi pas, mais analyser près de neuf heures de contenu – réalisé par six cinéastes différents par ailleurs – visionné à toute vitesse, avec 5 secondes de battement entre chaque épisode… c’est compliqué. Vous les voyez ces fameuses 5 secondes ? Celles qui ont bouleversé à jamais notre manière de consommer l’image mobile ? Pas de répit pour toi, consommateur du 21ème siècle, effréné de l’image, à l’affut de la dernière création originale Netflix, désormais donner ton avis sur une série se résumera à cela :
– T’as vu la dernière saison de Stranger Things ?
– Ouais grââââve !
– Truc de ouf nan ?
– De ouf gros !
– C’est quand la prochaine saison ?
Même si j’ai la désagréable sensation de m’être fait endormir par la matrice durant tout un week-end, je vais tenter d’avoir une opinion critique et cinématographique sur le phénomène Stranger Things « série la plus tweetée de 2017 à sa sortie » (source).
La première impression est – comme avec presque tout contenu audio-visuel de ces dernières années – agréable : « Oh oui, flattez-moi la rétine de belles couleurs qui ne détonnent jamais, oh oui, encore ! » Tels des petits soldats du cinéaste Wes Anderson, les créateurs actuels de contenu n’ont de cesse de nous vendre de l’image publicitaire, lisse, polie, parfaite. Car quand tu dessines, tu-ne-dépasse-pas ! Et Stranger Things ne déroge pas à la règle. La palette de couleurs « années 70/80 » est respectée, les habits et les accessoires – les placements de produits Adidas – sont vintage, et les affiches de films old school – les hommages appuyés à Spielberg – sont en place. Le show peut commencer !
Dès le premier épisode, on est emporté par un tourbillon de références visuelles et culturelles, de films d’horreur et de science-fiction des années 1970/1980 en particulier. La série est un mash-up efficace des films Alien, E.T, Les Goonies, Rencontre du 3ème type, Stand by me. Les épisodes défilent pour notre plus grand plaisir donc, et nous baladent dans cet univers-hommage riche de références, responsable en grande partie du coup de maitre et du succès de la jeune franchise.
Même l’incroyable musique du générique des compositeurs Kyle Dixon and Michael Stein, transpire le rétro-pop délicieusement inquiétant. Difficile de ne pas tout ramener à l’exercice de style. Vous trouverez d’ailleurs un peu partout sur Youtube la B.O de la série (ici par exemple).
La deuxième saison, tout aussi lisse, régulière et sans risque que la première, mettra tout le monde d’accord. Tout est poli et bien soigné. L’étalonnage et le grain de l’image font une superbe promo aux logiciels de post-production dernier cris, et même les boucles de Winona Rider – dans le rôle-titre de mère-panique dont le gamin est possédé par un monstre – sont symétriques et bien hydratées à l’huile de jojoba contrairement par exemple à ceux de Rachel, mère excédée d’« SOS, ma famille a besoin d’aide ».
Je n’irais pas jusqu’à me plaindre du concept de la vidéo à la demande, encore moins de Netflix dont la cohérence du contenu est particulièrement agréable, mais n’y a-t-il pas pour autant de limite à la facilité à tout prix ? Le nouvel Hollywood de la série pose la question de la quantité versus la qualité du produit audio-visuel. La facilité d’accès et la rapidité avec laquelle les séries sont produites aujourd’hui endormiraient presque nos sens et notre esprit critique… Les programmes finissent par se ressembler de plus en plus, comme en témoigne mon parallèle douteux ci-dessous, autour de la pelle. Coïncidence ? Je ne pense pas.
L’homme de dos. Il porte un chapeau et fait face à son futur.
L’homme est fort. Il creuse avec une pelle.
Des pelles à la pelle
En bref, Netflix c’est mal, mais c’est de la balle et Stranger Things c’est recyclé, mais c’est jouissif. L’objet est un petit bijou, bien maitrisé, on prend un réel plaisir à suivre cette bande de mineurs dont l’amitié et la camaraderie font la force. Les acteurs sont toujours excellents, mise à part l’interprète d’Eleven (Millie Bobby Brown) qui jouait quand même vachement mieux quand elle ne parlait pas. On est pris par le suspens haletant d’une intrigue et d’un montage particulièrement efficaces. On espérait secrètement qu’il n’y ait pas de troisième saison mais la machine Netflix privilégiera une fois de plus le profit à la crédibilité et à l’identité artistique.
Pour ceux qui souhaitent notre analyse de la saison 2, c’est par ici !