Critique The Master de Paul Thomas Anderson

Une image du film The Master

Paul Thomas Anderson est un réalisateur plutôt rare : 6 films en 16 ans dont seulement 2 ces dix dernière années. Chacun de ses films est donc un évènement très attendu. The Master, boudé par les Oscars, s’intéresse à un homme hanté par de multiples problèmes qui va s’intégrer à un groupe rappelant étrangement la scientologie.

Synopsis

Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd – « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe…

Si les films de Paul Thomas Anderson ne laissent pas indifférents, on peut dire qu’ils déroutent beaucoup de monde. The Master ne déroge pas à le règle puisqu’il divise. Même les critiques professionnels, généralement fervents défenseurs du réalisateur ne sont pas forcément tous convaincus. Pourtant, The Master bénéficie d’énormes qualités.

Tout d’abord, et ce ne sera pas une surprise puisque cela correspond aux seules récompenses et nominations du film, les acteurs sont absolument exceptionnels. Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman, tous les deux primés lors du dernier festival de Venise, livrent encore une fois des performances extra-ordinaires. Leurs face-à-face sont particulièrement intenses et captivants. Amy Adams a un rôle plus secondaire mais bénéficie également d’un personnage intéressant et de quelques très belles scènes. L’autre qualité majeure de The Master est la qualité des cadrages. Chaque plan semble avoir été travaillé dans ses moindres détails, au millimètre près. La composition et les jeux de lumière sont systématiquement réussis.

philip-seymour-hoffman et joaquin-phoenix dans The Master

Comme dans ses précédents films, Paul Thomas Anderson s’intéresse aux comportements humains. Si le gourou incarné par Philip Seymour Hoffman oppose l’être humain à l’animal, le réalisateur va, lui, constamment chercher l’animal chez l’homme ou encore traiter les pulsions qui l’habitent : désir sexuel, influence, colère, affirmation de soi… Ces thématiques sont traitées à travers deux personnages, un disciple et son gourou, très différents l’un de l’autre et qui vont pourtant se rapprocher, se trouver, se fuir. Bien que ces personnages n’ont rien de séduisant, le réalisateur ne les juge pas. Il les montre tels qu’ils sont et les fait évoluer avec compassion dans un univers semé d’embuches.

Un peu trop long pour certains, trop propre ou pas assez profond pour d’autres. The Master reste tout de même un film de très grande qualité, à voir ne serait-ce que pour ses acteurs et ses cadres magnifiques.

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