Critique de T2 Trainspotting : Porno peu inspiré

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Trainspotting est le film culte des années 90. Tous les cinéphiles se souviennent de la scène d’ouverture du film sur Lust for Life d’Iggy Pop et d’Ewan Mc Gregor courant dans les rues d’Edinburgh, suivi d’une longue séquence marquée à coup de shots d’héroïne qui nous présentait les personnages un par un, les rendant inoubliables.  Autant dire qu’on trépignait d’impatience pour ce deuxième opus, intitulé T2, d’autant plus que 20 ans d’attente, c’est long.

Synopsis

Vingt ans plus tard et en pleine crise existentielle, Renton retourne à Edinburgh pour renouer avec son ancienne vie et ses vieux amis.

Mais c’est sans compter sur Spud, Sick Boy et Begbie qui lui en veulent toujours de sa trahison et de leur avoir volé 16 mille livres vingt ans auparavant. Renton doit faire façe aux démons du passé et affronter ses amis, pour certains devenus ses ennemis…

La magie n’opère pas…

Tous les fans de Trainspotting aimeraient retrouver la dynamique du premier film, ce genre de film énergique sous acide qui vous embarque dans un tourbillon de drogue et d’héroïne pour vous reposer à la toute fin du film, vous laissant un souvenir durable en tête avec la sensation, nous aussi, d’avoir fait parti, l’espace de deux heures, de la bande de Renton.

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C’est pour cela que la déception est amère : car cette fois ci la magie n’opère pas. Il faut dire que l’équipe de Danny Boyle s’est aventuré sur un terrain dangereux : en effet, plutôt que de vouloir s’inspirer de la suite de Trainspotting d’Irvine Welsh, intitulé « Porno », ils en ont fait un peu à leur sauce et cela donne une oeuvre floue sur la masculinité et la crise de la quarantaine qui fait qu’on ne sait plus vraiment où est Trainspotting.

T2, en voulant éviter de faire une suite (c’est aussi pourquoi Danny Boyle a évité de l’appeler Trainspotting 2) se perd un peu et le film se transforme en étude morne sur ce que c’est d’avoir quarante ans et de n’être plus capable de faire les quatre cent coups avec sa bande de potes.

Le film est donc peu inspiré et inspirant et ceci culmine dans des scènes de gaucherie tellement ridicules qu’on se demande encore comment elles ont pu être dirigées par Danny Boyle : à l’image de cette scène de chant entre Renton et Sick Boy dans un bar qui sonne faux et semble être du remplissage.

Aussi, on a l’impression que le film est non pas un film de cinéma mais une sorte de pèlerinage du réalisateur lui même qui revient sur les lieux de tournage qui l’ont sûrement marqués mais qui laissent le spectateur de marbre. Bien des plans sont des vignettes rappelant le premier Trainspotting sans avoir la même profondeur, et on ne voit pas vraiment l’intérêt de ce « fan service » qui s’étale sur presque deux heures.

Une distribution des personnages très inégale

La grande déception du film est due aussi à cause de son traitement des personnages féminins : déçues de leurs hommes, celles ci ne s’expriment plus. La pire déception est sûrement celle de Kelly MacDonald, qui jouait la jeune et révoltée Diane dans le premier opus, mais qui ici n’a le droit qu’à une seule apparition avant de tirer le rideau, alors qu’elle est très bonne actrice (elle jouait dans la série Boardwalk Empire) et que les fans attendaient sûrement une réunion Renton / Diane depuis plus de vingt ans. À la place, c’est la douche froide : pour personnage principal féminin, on nous sert Veronika, personnage fonction transparent qui ne sert strictement à rien et joué par une actrice qui semble peu motivée.

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Ewan Mc Gregor est toujours aussi bon acteur mais son personnage est écrit de façon si étrange qu’on a pas l’impression de voir Renton mais justement le comédien dans son rôle. Peut être est-ce aussi parce qu’en 1996, on découvrait tout juste l’acteur anglais alors qu’il est à présent un acteur iconique.  La voix-off d’Ewan nous manque aussi, celle qui donnait tant d’énergie au film précédent. On se souvient tous du slogan « Choose life, choose a job, choose a career » etc…

Il en est de même pour Sick Boy : ou est le personnage étrange qui récitait des anecdotes de James Bond ? Ou est passé cet aspect singulier du personnage qui le rendait si attachant ?

C’est dommage car le film n’était pas sans potentiel : on comprend les thématiques que Danny Boyle voulait exposer mais il aurait dû faire un film original pour parler de celles-ci plutôt que de les inclure dans un Trainspotting qui du coup ne ressemble plus à Trainspotting, ou qui en tout cas a perdu la dynamique et l’enthousiasme de ses jeunes années.

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2 comments
  1. Pas du tout d’accord… Oublie pas que quand tu as vu trainspotting t’étais ado, non ? Forcément plus choc à cette age… Et effet de surprise avec l’avénement d’un super réal qui surprend moins avec le temps… Le premer était oui plus basé sur la drogue, plus choc… Dans T2, il y a encore un passage avec Choose life pendant un moment.. Objectivenent T2 est un très bon film, courrez y (façon Renton 😉

  2. Plutot d’accord avec toi. La vrai deception restera qu’il ne s’agit pas d’une adaptation de Pornon, dont l’histoire etait vraiment jubilatoire et gardais ce grains de folie du premier roman/film. Dommage, j’aurais adoré voir Sickboy et Bigby sur la croisette essayant de vendre un porno amateur..

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