La Belle et la Bête avec Emma Watson et Luke Evans

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Apres l’excellent et original Maléfique, puis la ré-adaptation du Livre de la Jungle par Jon Favreau (2016), ou encore la revue en comédie de Cendrillon (2015), de ses Disney s’attaque à un monstre classiques de film d’animation. La Belle et la Bête version 2017 revisite un univers très particulier marqué notamment par la liberté qu’offre le dessin vis à vis de ma réalité. Qui pouvait croire un jour que Disney remettrait le couvert avec une théière parlante au cinéma ? Bien sur, le film de Cocteau restera gravé à tout jamais dans l’histoire du cinéma, et un peu moins le plus récent de Christopher Gans (2014). Mais alors, que vaut ce Disney revisitant Disney ?

Synopsis

L’incroyable destinée de Belle, une jeune fille aussi brillante qu’indépendante, retenue prisonnière dans un château par une Bête hideuse. Bravant sa peur, elle se lie d’amitié avec les domestiques transformés en objets enchantés suite à un sortilège et découvre peu à peu qu’au-delà de l’apparence physique de la Bête se cache un véritable Prince au cœur pur…

Un Live Action théâtral

Adapté de vieux récits moyenâgeux durant le 18ème siècle par  Gabrielle-Suzanne de Villeneuve et Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, le récit de La Belle et la Bête marque l’histoire du cinéma avec une première grande adaptation réalisée par Jean Cocteau en 1946. Le film d’animation de Disney n’arrive qu’en 1991 et devient très rapidement un grand classique grâce, notamment, à ses musiques composées par Alan Menken.

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Avec la nouvelle version de 2017, Disney transforme le conte pour en faire un film de nouveau ! Ce « Live Action » de cinéma fantastique est aussi un musical du fait de la musique omniprésente. Mélange de genres, le film de Bill Conton est aussi très théâtral, imitant les adaptations de La Belle et la Bête à Broadway, en particulier sur toute la seconde séquence (après le Prologue) et la fameuse chanson « Belle ». D’ailleurs tout se rapproche du théâtre sauf pour tout ce qui entour les personnages de Belle (Emma Watson) et de la Bête (Dan Stevens).

Sur ce registre très expressif, c’est Luke Evans qui s’en sort le mieux en étant particulièrement convaincant en Gaston. Il embrasse son personnage avec fougue et sérieux, rendant un certain charme à ce rustre peu éduqué. Le duo avec Josh Gad (LeFou) fonctionne à merveille, permettant de nombreux gags souvent chantés. Disney parvient à moderniser certaines chansons en y apportant une touche d’humour très bien portée par Gaston et LeFou. A contrario, Emma Watson livre une bien pauvre prestation. Après 10 réelles années de cinéma (post-Harry Potter), l’actrice ne parvient pas à se renouveler et ses mimiques ne fonctionnent plus. Alors que le scénario de ce nouveau La Belle et la Bête suggérait une femme « forte » et « libérée », Emma Watson gâche la fête avec une prestation très superficielle.

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Peut-être cela peut-il s’expliquer par la suprématie des effets spéciaux qui sont omniprésents dans le film. Belle est l’héroïne du film et très présente à l’écran, normal. Elle affronte donc plus que les autres les fonds verts et les répliques sans acteur en face d’elle. Les séquences de dialogues avec un autre « humain », et même la Bête sont peu nombreuses. Cela n’excuse cependant pas tout ! Alors que Gaston nous fait rire, que le père Maurice nous fait sourire, la Belle ne parvient pas à nous arracher une émotion.

Ce qui est bien dommage pour un film romantique ! De son côté, La Bête (Dan Stevens) est bien mieux réussie. Physiquement, le look est bien repoussant et cohérent avec ce que l’on pouvait attendre d’un monstre. Bonus : le visage reste très humain et permet d’amorcer un bon niveau d’émotions faciales. Mais il manque tout de même un « truc », une étincelle pour rendre La Bête à la fois terriblement féroce puis profondément humain. La séquence de l’attaque des loups est encore trop gentille pour rendre la Bête redoutable. Le dessin animé était mieux réussit sur ce créneau.

La musique d’Alan Menkel toujours magique

Le parfait trait d’union entre le film d’animation de 1991 et La Belle et la Bête de 2017 est la musique. Le maestro Alan Menkel est au rendez-vous pour adapter de nouveau ses grands classiques, en ajoutant trois titres inédits. Revisitées, les chansons sont toujours aussi marquantes : « Gaston » dans l’auberge, « C’est la fête » en mode cabaret parisien, nous avons déjà cité « Belle » façon Broadway, et bien sur le terrible « Tuons la Bête »… Toutes ces anciennes chansons sont modifiées à la marge pour y ajouter un mot d’humour, une situation parfois absurde rendant le film plus « 2017 ». Les nouvelles chansons sont modernes mais moins entraînantes et servent à montrer de nouvelles facettes des personnages.

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La dernière chose dont nous sommes obligé de parlé est bien entendu l’ensemble des domestiques transformés en objets enchantés ! Du chien-repose-pied à la diva-armoire, en passant bien sur par les théières, La Belle et la Bête semble n’oublier personne. Après Gaston et LeFou, le second duo Lumière (Ewan McGregor) / Big Ben (Ian McKellen) est aussi attachant que dans le film d’animation. Les deux, sous l’impulsion de Lumière, sont les chefs d’orchestre de l’Amour naissant entre la Belle et la Bête. Les adorables membres du service de porcelaine sont aussi bien représentés avec la cafetière Madame Samovar (Mrs. Potts) et son enfant-tasse Zip. La magie de Disney opère pour ces personnages qui sont finalement très loin du live action, car intégralement réalisés en effets spéciaux.

Une nouvelle référence pour les futures générations ?

Pour quelqu’un ayant grandi avec les grands classiques d’animation de Disney, dont fait partie La Belle et la Bête, le film de 2017 livre au final bien moins d’émotions. En comparaison avec Maléfique ou Le Livre de la Jungle, La Belle et la Bête est clairement en dessous. Il n’a pas non plus la légèreté de l’Action Live Cendrillon. Le film de Bill Condon se veut trop sérieux, et les quelques touches d’humour de contre-balancent pas suffisamment le manque d’émotions global. Oui, c’est un beau film, très bien réalisé, avec des effets spéciaux impressionnants et des costumes magnifiques, mais cela ne donne pas automatiquement de profondeur aux personnages.

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La Belle et la Bête de 2017 est une adaptation assez simple du classique de Disney, dont la cible est clairement les jeunes. L’idée est de faire de ce film la nouvelle référence pour les générations à venir. En espérant simplement que les parents montrent les deux films à leurs enfants. Leur laissant le choix de se construire leurs propres références 😉

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