#Deauville2022 – Les premières

Armageddon Time

Synopsis

L’histoire très per­son­nelle du pas­sage à l’âge adulte d’un gar­çon du Queens dans les années 1980, de la force de la famille et de la quête géné­ra­tion­nelle du rêve américain.

Critique

Avec seulement 8 films en presque 20 ans, on peut dire que la sortie d’un nouveau films de James Gray est un petit évènement ! 18 ans ont passé après son premier passage remarqué sur les planches. En effet, Little Odessa, son premier film, repartira avec le Prix de la critique ! Armageddon Time est également son 5e film qui est présenté au Festival de Cannes. Excusez du peu !

On retrouve avec Armageddon Time les thèmes chers à James Gray. La complexité des relations père-fils, l’intégration dans les banlieues de New York des familles ayant fuit la Russie au début du XXe siècle… Sans être le thème principal ici, on retrouve notamment la seconde en fil rouge tout le long du film, notamment au travers du personnage du grand-père Aaron, superbement interprété par Anthony Hopkins.

La direction d’acteurs est, comme à son habitude, impressionnante. Les jeunes Michael Banks Repeta et Jaylin Webb évoluent avec brio dans un univers où chacun interprète son rôle à la perfection. Mentions spéciales à Anthony Hopkins bien sûr, mais également Anne Hathaway et Jeremy Strong qui crèvent littéralement l’écran.

Le rythme du film ne surprendra pas les amateurs du réalisateur (pour des explosions et des cuts de 10s, sonnez plutôt chez un certain Michael B.). Gray s’attarde sur les émotions, cette aventure qu’est l’adolescence, avec ses hauts et ses bas. Le personnage de Paul Graff, bien que tête à claque, est très intéressant. Inspiré de la jeunesse du réalisateur, il est l’archétype de l’enfant pas adapté au système scolaire. Brillant artistiquement, on sent son potentiel (senti par son grand-père), cependant il est difficile de l’aider à le réaliser dans une famille souhaitant faire bonne impressionà son quartier, sa communauté.

En somme, Armageddon Time est un bon James Gray sur l’enfance et ses aventures. Beaucoup lui opposeront son rythme et son côté très intimiste. Ce sont pourtant les marques de fabriques de l’auteur, et ce qui rends son œuvre si identifiable.

Don’t Worry Darling

Synopsis

Alice et Jack ont la chance d’habiter dans la com­mu­nau­té idyl­lique de Vic­to­ry, petite ville expé­ri­men­tale de l’entreprise qui loge les hommes tra­vaillant pour le pro­jet ultra­con­fi­den­tiel Vic­to­ry et leur famille. L’optimisme des années 1950 qui tra­verse la socié­té est tota­le­ment par­ta­gé par le PDG de la socié­té, Frank, et imprègne le moindre aspect du quo­ti­dien dans cette bulle uto­pique en plein désert cali­for­nien. Tan­dis que les hommes passent toute la jour­née au sein du QG du pro­jet Vic­to­ry, leurs femmes vivent dans le luxe et l’oisiveté. La vie est par­faite dans cet envi­ron­ne­ment où le moindre désir des rési­dents est satis­fait par l’entreprise. Mais lorsque des failles com­mencent à se mani­fes­ter, révé­lant une sombre réa­li­té au-delà d’une façade sédui­sante, Alice ne peut s’empêcher de se poser des questions… 

Critique

Difficile de parler de Don’t Worry Darling sans spoiler ce dernier. Nous allons néanmoins tenter le numéro d’équilibriste afin de pouvoir vois préserver le plaisir de découvrir le film.

Second film de la célèbre actrice Olivia Wilde, Don’t Worry Darling s’est tout d’abord fait connaître pour ses frasques et son drama autour de sa sortie. Conflits entre acteurs, avec la réalisatrice… nous n’y reviendrons pas ici car ce n’est nullement le propos ! Car derrière ce drama « publicitaire » se cache un film très sympathique à voir. 

Sans surprise, commençons par enfoncer une porte ouverte avec les acteurs. Si tous sont très bons, on ne peut qu’une fois de plus tirer notre chapeau à Florence Pugh. La star de Midsommar et la nouvelle Black Widow confirme une fois de plus sa réputation d’étoile montante d’Hollywood. Rayonnante, inquiétante, elle sait embarquer le spectateur avec elle et transmettre avec brio les émotions.

dont_worry_darling

Cote réalisation, on pourrait critiquer Olivia Wilde d’être finalement très neutre. Sans flamboyance mais sans grosses erreurs non plus, le film se déroule comme attendu avec des images réussies et des ambiances prenantes. L’utilisation de la couleur et la chatoyance potentielle des années 50-60 aurait pu offrir quelque chose d’explosif à la La La Land de Damien Chazelle. Ce n’est malheureusement pas le cas et reste propret.

Enfin, le film sait surprendre dans son avancée. On attends rien qu’à la lecture du synopsis une révélation sur l’envers du décors de cette ville idyllique de Victory. On pense naturellement à Et l’homme créa la femme (The Stepford Wives), The Box de Richard Kelly ou encore la Firme… bref autant de films que désirés sur un monde idyllique qui cache une réalité affreuse. La surprise est donc limitée ici, et si le twist est bien amené, il n’est pas spécialement original et risque d’en décevoir certains. 

En somme, Don’t Worry Darling est un film très sympathique, mettant en avant une Florence Pugh brillante, et où l’on appréciera se laisser guider dans son histoire. Sans être inoubliable, on passe deux bonnes heures au cinéma, et après tout, c’est déjà pas mal.

Retrouvez-ici le programme du Festival du Cinéma Américain de Deauville
Retrouvez-ici nos chroniques des films en compétition
Retrouvez-ici nos chroniques des documentaires de l’Oncle Sam

Total
0
Partages
2 commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Article précédent

#Deauville2022 – Les docs de l’oncle Sam

Article suivant

#Deauville2022 – La compétition

Articles sur le même sujet