3 ans après le touchant Dallars Buyers Club, film aux 3 Oscars (meilleur acteur, meilleur second rôle et maquillage), 2 ans après Wild, Jean-Marc Vallée revient sur grand écran avec un nouveau film dramatique : Demolition.
Synopsis
« Banquier d’affaires ayant brillamment réussi, Davis a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d’autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu’au moment où sa correspondance attire l’attention de Karen, la responsable du service clients »
Demolition – reconstruire un être humain
Demolition n’est pas un film novateur, le sujet de la perte d’un être cher a déjà été couvert maintes & maintes fois. Cependant, l’approche émotionnelle et scénaristique est différente et rend le film intéressant. L’idée globale du film est de montrer l’histoire de Davis Mitchell (incarné par Jake Gyllenhaal), homme qui a perdu le goût de vivre suite à la perte de sa femme. Avant tout Davis est un personnage qui apparaît comme rationnel et dans son propre monde, ce qui le fait passer pour quelqu’un de froid/distant. Le décès de sa femme dans un accident de voiture lui fait réaliser que son quotidien est très peu bouleversé, jusqu’à sa correspondance avec Karen Moreno (Naomi Watts).
Le film va parcourir alors le transformation de Davis en une personne isolée à un être humain et plus ouvert.
Dans sa métamorphose de chenille à papillon, le personnage principal est pris de pulsions de vouloir détruire (démolir) les éléments de son environnements pour les comprendre du frigo à la maison en passant par les toilettes.
Le film ne subit presque pas ou peu de longueurs (1h40) mais l’aspect dramatique du film est parfois affaibli par le côté humoristique, et l’aspect humoristique est abaissé par les scènes de drama. Ces sauts d’humeur sont perturbants pour le spectateur, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser (même si des petites rigolades ponctuent le film).
Demolition essaie de couvrir d’autres sujets de société, telle que la recherche de soi mais ces éléments sont-ils nécessaires ? Peut être que ces scènes auraient pu être utilisées différemment.
Jake Gyllenhaal performant !
Il est LE moteur du film ! L’aisance avec laquelle Jake Gyllenhaal sait alterner les rôles est bluffant, en 1h40 on le voit couvrir tout un spectre émotionnel. Une scène de danse dans les rues de New York donne un petit coup de punch au film qui en avait bien besoin (et improvisée en majeure partie). Cela le change des rôles sans émotions auxquels il nous a habitué (Ennemy, Nightcrawler).
Une petite information assez intéressante concernant le film, celui ci a été filmé en seulement 30 jours ! L’information est à souligner, pour un film qui couvre une palette diverse d’émotions et de paysages, réussir à construire un film en aussi peu de temps est une belle prouesse.
If you touch me…
Pour terminer notre critique, parlons en quelques mots de la BO du film. Très axée sur le rock/métal, celle-ci permet la création de l’amitié entre Davis et le fils de Karen. Je ne suis pas particulièrement amateur mais certaines scènes sont bonifiées par la couverture musicale.
Plus en détails maintenant, on entend quelques accords musicaux légers sur quelques scènes du film. Sur les flashbacks, la femme de Davis donne quelques textes « If you touch me… well I just think I’ll scream, Cause it’s been so long – Since someone challenged me ».
Pour les connaisseurs plus avisés en musique, pas de doute il s’agit bel et bien de « Touch Me I’m Going To Scream – My Morning Jacket » ! Les paroles, l’introduction de la musique sont utilisées & réutilisées, celle-ci colle parfaitement au thème du film…et grande déception ! Jean Marc Valléene nous fera aucun plaisir, ne mettant jamais la musique dans son ensemble ce qui est assez frustrant car on la voyait bien collée à la fin du film.