J’ai découvert la réalisateur Sono Sion assez tardivement, plus exactement à l’Etrange festival 2013 avec le très réussi Why Don’t you play in Hell. Depuis, j’ai découvert d’autres films du cinéaste et j’attendais avec une certaine impatience son nouvel opus. Tokyo Tribe est une adaptation du manga Tokyo Tribe 2 de Santa Inoue. Sa particularité ? C’est une comédie musicale Hip Hop !
Synopsis
Dans un Tokyo futuriste, une immense guerre des gangs fait rage et divise la ville en quatre clans qui veulent imposer leurs règles. ÀRancoeurs et sentiments personnels viennent se mêler aux affrontements des hommes dans un chaos toujours grandissant.
Critique du film
Sono Sion est l’un des meilleurs réalisateurs japonais actuels. Et comme Takeshi Kitano n’a plus fait de bon film depuis bien longtemps, on peut lui donner le titre de réalisateur japonais le plus déjanté du moment sans trop prendre de risques. Même s’il a prouvé avec ses deux films post-Fukushima Himizu et The land of hope qu’il pouvait être plus sage, Sono Sion est avant tout un vilain petit garçon, un petit grain de sable qui va s’amuser à tout faire dérailler.
Avec Why don’t you play in Hell, prix du public à l’Etrange festival 2013 et à la compétition des séances de minuit du festival de Toronto, Sono Sion signait un film de plus en plus déjanté au fur et à mesure du récit. Avec Tokyo Tribe, il ne perd pas de temps. Dès le début, on est projeté dans un univers « too-much », pour notre plus grand plaisir. J’ai toujours beaucoup apprécié les comédies musicales, mais soyons honnêtes, le hip-hop ce n’est vraiment pas mon truc. J’attendais énormément cet OFNI, mais en même temps je m’en méfiais. Je me suis rendu compte l’année dernière avec Gravity qu’il ne fallait pas donner trop de crédit à un réalisateur sous prétexte qu’il est talentueux.
Sono Sion le dit lui-même, Tokyo Tribe n’est qu’un divertissement, il ne faut pas le prendre trop au sérieux, pas s’attendre à voir un chef d’œuvre du 7e art. Mais du divertissement, quand il est aussi bien fait, est du pur bonheur. Le film commence avec un plan séquence assez fabuleux nous présentant l’un des quartiers les plus chauds de ce Tokyo futuriste. Cette séquence est absolument maitrisée et met directement dans l’ambiance. Après cette introduction, on découvre les différents quartiers et protagonistes du film, tous plus barrés les uns que les autres. On y aperçoit même le mythique Robot Restaurant de Tokyo, symbole de la folie que l’on peut retrouver dans cette ville parfois complètement déjantée.
Le reste du film est un enchaînement de chansons hip-hop, combats et séquences humoristiques, le tout poussé à un extrême qui nous permet de ne rien prendre au sérieux et de s’amuser. Les personnages sont caricaturaux, le jeu des acteurs souvent grotesque, mais c’est totalement assumé et on se prend au jeu. Comme pour Why don »t you play in Hell, le réalisateur tente de repousser les limites du grand n’importe quoi dans le final, et il faut l’avouer, il y arrive plutôt bien, notamment avec le motif de vengeance de l’un des « méchants » du film.
Au final, si vous aimez le hip-hop, les comédies musicales, le Japon ou tout simplement le cinéma, vous devez donner une chance à ce film unique en son genre.
Bande annonce du film
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