Présenté Hors Compétition au PIFFF 2015, le documentaire Le Complexe de Frankenstein revient sur une histoire très complète des effets spéciaux et en particulier ceux utilisés pour créer des monstres (Aliens, Gremlins, Jurassic Park, Le Seigneur des Anneaux et tellement d’autres ! …).
Synopsis
Après avoir rendu le plus beau des hommages à l’un des pères fondateurs du cinéma fantastique (Ray Harryhausen, le titan des effets spéciaux), Alexandre Poncet et Gilles Penso élargissent le spectre de leur recherche passionnée et cinéphile avec Le Complexe de Frankenstein, documentaire amoureux sur les magiciens responsables de quelques créatures parmi les plus traumatisantes du 7ème Art. Riche en interviews et images inédites, le documentaire des duettistes français n’est pas un simple effort didactique : c’est une véritable invitation au voyage.
Critique
Alors que l’on donne habituellement la parole aux réalisateurs dans les documentaires sur le cinéma, le duo Gilles Penso et Alexandre Poncet a voulu mettre en avant le travail des artistes spécialisés dans les effets spéciaux. Au delà du simple imaginaire, Le Complexe de Frankenstein propose un point de vue original depuis le travail créatif issu du scénario jusque la modélisation concrète d’un monstre de plastic ou d’effets spéciaux informatiques.
Les réalisateurs offrent un magnifique plateau d’invités gravitant autour des films à effets spéciaux : Guillermo Del Toro, Rick Baker, Phil Tippett, Joe Dante, John Landis, et bien d’autres à découvrir. Chacun y va de son anecdote toujours drôle qui assure un côté vraiment fun au documentaire. En contrepartie, c’est empreint de nostalgie des années 80/90 que navigue le documentaire, jusqu’au fatidique Jurassic Park (1993) qui révolutionnera pour toujours le monde des effets spéciaux. Jouant à fond la carte de la nostalgie, tous les intervenants expliquent que rien n’est mieux que les effets plastiques « réels » plutôt que les effets spéciaux informatiques (CGI). Forcément, il s’agit des films de notre enfance, de notre jeunesse, et on est attendris pas le discours !
Il existe une sorte de consensus autour des effets plastiques qui englobe tellement le documentaire qu’on a envie de ne voir plus que cela et moins d’effets informatisés !!! Heureusement, nombre des réalisateurs et les artistes eux-mêmes rappellent que c’est bien la combinaison des deux qui rend le cinéma aussi magique. Ayant eu accès à une incroyable base de données d’images encore non exploitées (16 heures de rush et d’images de tournage de Starship Troopers par exemple…), les réalisateurs français illustrent tous leurs propos et nous prouvent que la limite est fine entre les différentes technologies (Jurassic Park, Terminator…) !
Encore une fois, le documentaire se focalise réellement sur le travail des artistes et sur ce côté très « geek » (au sens passionné) que ces génies des arts plastiques ont. Tous les styles d’effets spéciaux sont représentés : le maquillage, les marionnettes, les costumes, les effets informatiques, la robotique…
Le Complexe de Fankenstein est un film qui fera certainement unanimité parce qu’il est d’une excellente qualité, les images sont magnifiques, les interviews intelligentes, le montage est brillant… et il n’y a pas de voix off ! La parole est donnée aux artistes et aux réalisateurs qui ont créé ces films souvent entrés au Panthéon du cinéma.
En conclusion, c’est un documentaire réalisé par des passionnés qui savent s’adresser à tous les publics en achevant parfaitement ce pourquoi les gens se rendent au cinéma : faire rêver !!!