Deauville2022 – Interview de Dayna Goldfine et Dan Geller, réalisateurs du documentaire Hallelujah, les mots de Leonard Cohen

halleluyah_cohen_affiche

Hallelujah, les mots de Leonard Cohen a été diffusé lors du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2022 et arrive dans nos salles le 19 octobre 2022. Vous pourrez découvrir notre critique ici.

Nous avons eu la chance d’interviewer durant le festival les réalisateurs du film, voici donc tous les secrets autour de la chanson phare de Leonard Cohen… et de son auteur.

Oblikon : Quelle est l’idée de départ du documentaire : un documentaire sur la chanson Hallelujah ou sur Leonard Cohen et sa carrière ?

Dayna Goldfine : Les deux. Ils sont inextricables. Nous étions à un diner il y a des années et une des personnes a demandé si nous envisagions un documentaire à propos d’une chanson. Initialement le concept était à propos d’une chanson, mais quelques minutes plus tard , l’image de Leonard Cohen chantant Hallelujah sur scène en 2009 à un concert auquel nous avions eu la chance d’assister est apparue. Pour nous, cela n’a jamais été juste la chanson. Comment pouvions nous découvrir Leonard Cohen à travers le prisme de cette chanson et voir l’essence de l’homme ?

Dan Geller : Ces concerts que nous avons vu deux fois, une fois en 2009 et 2013. Lors du concert, il est sur scène durant 3h, c’est incroyable. Il y a tellement de chansons tout le long de sa carrière qu’il a chanté en concert. Il fait part de ses inquiétudes, ses appartenances, ses déceptions. Différentes chansons en parlent. Mais, Hallelujah semble être la chanson qui rassemble tout cela. Cette chanson est une chanson que tout le monde connaît et nous avons découvert son chemin difficile. Mais c’est la chanson qui vous permet de voir tous les différents aspects de Leonard Cohen et vous plonge dans les autres chansons qu’il a écrites. Hallelujah est exceptionnelle pour cela et nous n’aurions pas eu cette possibilité avec une autre chanson.

O : Y a-t-il eu un défi à relever avec l’entourage de Leonard Cohen, des lignes directives, des sujets à ne pas évoquer ?

Dayna Goldfine : Aucun. Nous avons approché son manager Robert Kory et nous savions que nous devions avoir leur bénédiction pour avancer avec le film. Donc nous les avons contactés en 2014 avec cette idée. L’idée initiale était basée sur ce livre qui nous a inspiré The Holy or the Broken écrit par Alan Light.

Leonard aimait ce livre et l’approche d’Alan. Cela nous a aidé quand nous avons dit « nous allons acheter les droits de ce livre, voudriez-vous autoriser ce projet de la même façon que vous avez autoriser ce livre ? » Mais à part ça, nous avions les mains libres.

Dan Geller : Leonard était intéressé et curieux par ce que nous avions à proposer. Il avait confiance et a accepté de faire une interview. Dominique (Issermann) a fait l’interview parce que Leonard l’a encouragée. C’est une personne discrète.

Dayna Goldfine : Leonard a juste demandé à Dominique : s’il te plaît, ne sois pas littérale à propos de la chanson, si on te demande de l’expliquer. Il n’y a pas de signification littérale et il ne voulait que la chanson soit réduite à une personne spécifique. Ce n’est pas sa chaise de cuisine à elle.

O : Est-ce le premier documentaire sur Leonard Cohen ?

Dayna Goldfine : Quelqu’uns ont été faits quand il était très très jeune. Il y en a eu un très beau dans les années 60 au Canada, appelé Ladies & Gentlemen Mister Leonard Cohen sur Leonard Cohen en tant que poète.

Dan Geller : Il y a surtout des concerts filmés mais aucun n’a parlé de l’artiste et de son mode d’écriture.

Leonard Cohen en concert

O : Combien de versions de la chanson avez-vous écouté ?

Dayna Goldfine : Je n’ai pas compté mais probablement une centaine. 300 ou 400 versions ont été enregistrées. En faisant le documentaire, tous les jours, quelqu’un nous envoyait une version.

O : En avez-vous eu marre de l’écouter … ?

Dan Geller : Ce qui se passe, c’est le rythme de cette chanson qui commence et vous invite dans sa répétition. Cela vous rentre dans la tête. Je n’ai pas été fatigué de cette chanson.

Dayna Goldfine : A ce diner, au sujet de faire un documentaire à propos d’une chanson, ma réaction a été de dire non. Mais quand on a parlé d’Hallelujah, j’ai eu l’image de Leonard chantant Hallejujah. J’ai pensé que ce devait être l’unique chanson dans le monde dont je ne pouvais pas me lasser. Je peux dire avec honnêteté que je pourrais l’écouter un millier de fois de fois dans la journée.

O : Avez-vous été surpris par des choses que vous avez appris en faisant le documentaire ?

Dayna Goldfine : Beaucoup de choses. Je savais que Leonard avait une forte spiritualité. Il était juif, il a vécu dans un monastère. Mais je ne pense que j’avais réalisé combien sa spiritualité était profonde.

Dan Geller : Je ne savais pas qu’il avait réécrit la chanson et qu’il la chantait de différentes façons. Sa relation avec la chanson et les paroles… Je n’avais aucune idée de cela.

Dayna Goldfine : Ce qui me surprend c’est que ma première connexion à la chanson c’est la version de Jeff Buckley. Comme beaucoup d’autres personnes.

Je n’avais pas réalisé dans l’histoire de la chanson à quel point John Cale était important. J’ai vraiment apprécié ce qu’avait fait John Cale avec cette chanson pour se l’approprier. C’était un aspect important de ce projet.

O : Etiez-vous fan de Leonard Cohen ou cherchiez-vous un nouveau projet ?

Dayna Goldfine : Non, nous ne cherchions pas de nouveaux projets.

Dan Geller : 2009 est l’année où nous sommes devenus fans, parce que nous l’avons vu en concert pour la première fois. La combinaison de ce qu’il a joué à ce concert et la beauté de sa performance. Il y avait quelque chose qui se passait, comme dans une église. La façon dont il a remercié à la fin du concert, il remerciait les gens de s’être réunis en s’incluant lui-même. C’est différent de dire « merci d’être venus à mon concert ». Cette notion que tout le monde se réunit ensemble comme une communion. Cette sensation m’a fait devenir fan.

O : Est-ce que vous pensez que Leonard Cohen pourrait avoir son biopic ou sa vie n’a pas été assez « scandaleuse » ?

Dayna Goldfine : Je pense qu’il a eu une vie riche et qu’il serait difficile de la résumer en 2h. Il faudrait que ce soit une série. Un des avantages d’avoir choisi de regarder sa vie à travers une chanson est de nous avoir permis de piocher des choses ici et là.

Dan Geller : Ou est-ce que l’on essaierait pas de trouver un moment spécifique de sa vie et l’on apprend sur cette personne à partir de celui-ci. Mais je ne veux pas être la personne qui fera cela .

Dayna Goldfine : Nous avons le film que nous voulions faire.

Les réalisateurs du film

Sortie le 19 octobre 2022

Total
0
Partages
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Article précédent

Lmost all Casinoland Evaluation + Roughly $

Article suivant
grand bleu

Le Grand Bleu en ciné-concert : un grand moment !

Articles sur le même sujet