The Vast of Night, explication du film événement sur Prime Video

Image The Vast of Night

The Vast of Night est le film surprise d’Amazon Prime Video. Petite série-B tournée en à peine 17 jours pour un budget de 20 000$, le film s’avère être un petit bijou de film d’Alien à la coloration 50’s. Et comme tout bon film d’extra-terrestre qui se respecte, il possède bon nombre de niveaux de lecture. En voici donc une analyse et explication.

ATTENTION : Comme à l’accoutumée, cette analyse est 100% Spoilers

Analyse de The Vast of Night, une pepite de SF

Les premières minutes de The Vast of Night surprennent par la simplicité et le manque de moyens. Cependant, on est vite prit dans l’intrigue à partir à la recherche des explications de ces sons avec Fay et Everett. Comme quoi le cinéma n’est pas qu’une question de dollars, le manque de moyens se fait vite oublier.

Des acteurs et un réalisateur brillants

D’une part on l’oublie par le brio du duo d’acteurs. Jake Horowitz est un très bon animateur de la petite radio du coin. Mention toute spéciale à Sierra McCormick qui crève littéralement l’écran en fille du téléphone / enquêtrice de paranormal.

Fay au téléphone dans The Vast of Night

D’autre part, on ne peut que saluer la brillante réalisation d’Andrew Patterson. Le film présente quelques plans séquences totalement époustouflants. La maîtrise des travellings, parfois lents (durant un plan séquence), parfois rapides est précise nous déboîte régulièrement la mâchoire. Patterson réussi à nous tenir en haleine durant de longs appels téléphoniques (qui ne sont pas sans rappeler la série Calls). Le tout dans un film qui se déroule en temps réel (le film dure le temps du match de basketball). Bref, un plaisir pour les amateurs !

Clins d’oeil aux films de genre et Twilight Zone

Le paranormal est évidemment au cœur de The Vast of Night. Fay et Everett vont d’abord entendre un son étrange, au téléphone pour la première, à la radio pour le second. Démarrera alors une enquête menée tambour battant pour remonter à l’origine de ce son. Le jeu de l’introduction au travers d’une vieille TV des années 50, et les allers-retours durant le film avec cette dernière est clairement une référence à la Quatrième Dimension (The Twilight Zone). Ici, il est nommé le théâtre du Paradoxe (Paradox Theater), mais on est clairement dans la même veine !

Everett dans The Vast of Night

La série de la fin des années 50 est une référence visuelle, mais aussi thématique à The Vast of Night. On y traite de mystères, de conspirations menées par le gouvernement (qui nous cache la Vérité avec un grand “V”), et évidemment, d’extra-terrestres.

La lecture du film en période de Guerre Froide

Et qui dit extra-terrestre dans les années 50 dit Guerre Froide ! Impossible de dissocier les deux dans la culture populaire. Derrière les OVNI et les “hommes dans le ciel”, difficile de ne pas voir Spoutnik et la conquête spatiale. Les aliens capable d’infiltrer vos esprits et de vous pervertir ne sont autre que les communistes qu’il faut chasser. D’ailleurs, c’est une des premières phrases qu’Everett fait dire à Fay dans son magnétophone : “Je ne suis pas communiste”. Enfin, à la poursuite des sons étranges, Everett est d’ailleurs convaincu que tout cela vient des soviétiques

Fay et Everett à la radio

En un mot comme en cent, The Vast of Night reproduit l’Amérique fantasme des années 50’s, entre modernité et nouveaux mystères, peur de l’inconnu et des soviétiques. Le tout dans un emballage de série de Sci-Fi et une ambiance angoissante. En un mot, brillant.

Mais si tout cela nous permet de comprendre l’environnement du film, qu’en est-il de nos héros ?

Explication des sons de The Vast of Night

Le MacGuffin du film d’Andrew Patterson est la découverte de ce bruit étrange par Fay au standard téléphonique. Ce bruit ne semble pas d’origine humaine, et Fay va enquêter aux côté d’Everett, animateur radio local pour en trouver l’origine.

Afin d’obtenir un maximum de témoignages potentiels de personnes, Everett va diffuser le son à la radio locale, incitant les gens reconnaissant le son à les contacter.

Le gouvernement vous ment

Le premier à témoigner sera Billy, ancien militaire (que l’on suppose de l’US Air Force). Billy nous raconte comment il a été amené à effectuer bon nombres d’actions classifiées dans des bases inconnues. Il aurait ainsi été en contact deux fois (dont une première fois dans une base rappelant la Zone 51) avec des OVNI. Si il n’en connait pas la réelle origine (normal me direz-vous), il sait que le gouvernement (et l’armée) cache bon nombre d’informations. Et surtout, que ces objets volants émettaient le son que Fay et Everett diffusent à la radio.

Fay au téléphone

Il sait aussi que l’exposition à ces machines l’a tué à petit feu (à la manière d’une irradiation de Tchernobyl), ainsi que les autres membres de cette mission.

On y apprendra également que les militaires envoyés à ces missions étaient tous noirs. Dans une Amérique encore fortement ségrégationniste, c’est aussi une assurance de cacher la vérité. Car qui croirait un noir dans les années 50 aux USA ? Une fois de plus, comme la brillante série Chernobyl qui était dans nos favorites de 2019, les radiations et la vérité (et surtout les mensonges) sont au coeur de l’histoire !

Les extra-terrestres dans The Vast of Night ? Explication.

C’est LA grande question du film ! Clairement, il y a quelque chose caché par le gouvernement. Ce quelque chose sont des objets, objectivement radioactifs, qui émettent des sons que l’on retrouve régulièrement dans le ciel des Etats-Unis. Ils ont transité par le Colorado, et sont présent dans une base top secrète au milieu du désert. Mais est-ce alien ? Rien ne nous dit que ce ne sont pas des tests américains à moteur nucléaire, ou des avions soviétiques interceptés par l’US Air Force.

La seconde question que l’on se posera alors durant la rencontre avec Mabel Blanche. La vieille femme (que l’on ne croira pas plus dans la société américaine des années 50 qu’un militaire noir) nous raconte une histoire glaçante sur son enfant, disparu depuis des années. Ce dernier, à l’âge de 10 mois, aurait prononcé des mots inconnus dans son sommeil. Ces mots, selon Mabel, seraient capable de pervertir les esprits et de contrôler les masses. Est-ce vrai ?

Fay avec Maddie dans ses bras

Si cela semble totalement délirant aux yeux d’Everett, il ne peut que constater l’impact de ces mots une fois qu’il les rejouera à Gerald et Bertsie. En les passant, ces derniers passent dans une sorte de transe, se figent et observent le ciel, risquant de tuer l’ensemble de l’équipe en voiture. Pourquoi ces mots marchent sur Bertsie et Gerald et pas sur nos héros ? Peut-être qu’ils ne marchent pas ENCORE. Et qu’une fois le contact effectué, la rencontre du troisième type, alors ces mots marcheront. Et donc, le couple au volant de la voiture ne les auraient pas qu’aperçu…

Qu’est-ce-qui est arrivé à Fay et Everett ?

C’est la seconde question du film. La famille de fait composée de Fay, Everett et la petite Maddie disparaissent à la fin du film après avoir observé les deux OVNI dans le ciel. Ou du moins, le réalisateur veut nous faire croire qu’ils ont disparu !

Peut-être qu’après la petite tornade déclenchée par le décollage des deux OVNI, nos héros ont juste abandonné le magnétophone. Peut probable, certes, mais possible !

Image The Vast of Night

La seconde possibilité est que les OVNI, en partant, auraient tout carbonisé autour d’eux, et auraient donc réduits en cendres nos héros. Mais si c’était le cas, alors comment le magnétophone aurait-il survécu ?

Ne reste donc qu’une seule possibilité : les extra-terrestres ont enlevé nos héros. C’était exactement ce qu’avait annoncé la vielle Mabel Blanche. Les aliens ne viennent que les soirs où la majorité de la population est réunie au même endroit (le match de basket), et enlèvent des personnes isolées. Tout comme le fils de Mabel, nos deux héros et la petite Maddie ont donc été enlevés par les extra-terrestres. Ne reste donc plus qu’un magnétophone qui permettra certainement à de futurs personnes d’enquêter à nouveau sur ce mystère.

On notera néanmoins que Fay et Everett, deux jeunes, blancs de peau, bien intégrés à la communauté, auraient pu être crédibles dans leurs annonces des résultats de leur enquête. Contrairement à une vieille dame sénile (et accusée du meurtre de son fils) et un militaire noir, on aurait plus facilement cru nos deux héros de ce qui se tramait. Heureusement donc pour les mensonges, les extra-terrestres les auront enlevés à temps !

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2 commentaires
  1. Merci pour cette analyse .
    Je voulais savoir si j’avais le même raisonnement que vous.

  2. Pour ma part, je pense que tout reposé sur une ambiguïté entre parole et vérité.
    Le témoignage de Billy, même crédible peut porter à interprétation. Rien ne prouve que sa maladie et celle de l’autre soldat qu’il a rencontré soient directement liées aux visiteurs. Ca pourrait tout aussi bien être une coïncidence, ou même, dû aux efforts de l’armée pour “bâcher” la vérité.
    Quant au témoignage (la parole) de Blanche, son fils ayant disparu, il y a de quoi perdre toute objectivité et rendre les visiteurs responsables de tous les maux des humains, telles que les guerres, qu’elle leur attribue sans aucun lien de cause à effet.
    Libre alors à chacun de croire ces paroles, ou au contraire de croire le contraire de ce que ces témoins ont dit en toute bonne foi.
    Pour ma part, les visiteurs n’enlève que des personnes isolées, en l’occurrence deux chercheurs de vérité que leur quête rend uniques et qui ainsi s’éloignent du troupeau resté groupé devant un match de basket.
    Je préfère donc croire que le vaisseau est une sorte d’arche. Voilà MA vérité, mais est-ce la vraie ? 😉
    Chacun a sa vérité, pour Everett par exemple au début, c’est celle admise à l’époque, que le danger vient de l’ouest (oui l’URSS est à l’ouest, c’est la vérité… pour les americains), tandis que pour Fay, elle croit à des inventions qui semblaient loufoques à l’époque et qui sont aujourd’hui réelles, donc vraies (GPS, TGV, smartphone).
    Fay possède une vérité vertueuse, la vérité c’est de ne pas mentir, tandis qu’Everett est prêt à mentir pour obtenir la vérité (la moquette d’Elvis).

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