Critique de Divergente de Neil Burger

DIVERGENTE FILM AFFICHE 1
DIVERGENTE FILM AFFICHE 1
J’ai été voir Divergente en avant-première. La rédaction de cette critique s’est révélée être plus difficile que prévu… Explications !

Synopsis

Béatrice est une jeune fille de 16 ans. Dans un Chicago post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions, celle-ci doit choisir son camp entre les Sincères (les honnêtes), les Erudits (les intelligents), les Fraternels (les pacifistes), les Audacieux (les courageux) et les Altruistes (les désintéressés). Après avoir passé le test, il s’avère que, cas rarissime, son test n’est pas concluant car elle présente des aptitudes envers 3 des 5 factions (Erudits, Audacieux et Altruistes). Elle est Divergente et en danger de mort. Native des Altruistes, elle ira chez les Audacieux, une faction qui pourrait être dangereuse pour elle…
Dans ce monde post-apocalyptique, la population de Chicago vit en autarcie. La population est divisée en cinq factions selon des critères reflétant deux traits uniques de personnalité de chacun. Il faut bien comprendre que le choix de la faction est irréversible ! Il existe aussi une partie des habitants qui n’a pas de faction (les Sans-Factions) et vit en marge de la société comme des clochards.

Revenons à la critique.

Il faut partir du principe que, oui, dans ce futur proche, l’humanité est devenue complètement stupide, que chacun peut être catégorisé de part son caractère hyper marqué. Il faut accepter que le libre arbitre a disparu chez 90% de la population de manière naturelle (sauf pour les Divergents et quelques chefs ayant un ego surdimensionné).

A l’instar de La Stratégie Ender qui se veut plus masculin, Divergente est clairement un teen movie dédié aux adolescentes. L’héroïne entre dans la vie, doit faire ses choix, s’émancipe, trouve l’amour et découvre le désir… Bref, basique.

 

Côté réalisation, le travail est impeccable et propre. On se demande pourquoi cet écart de la part de Neil Burger après notamment L’Illusionniste. Sans ce travail soigné, Divergente pourrait être classé dans les navets ! Heureusement que les décors et l’univers sont plutôt crédibles pour soutenir la réalisation.

Si l’on se tourne vers les jeunes acteurs, le jeu est globalement honnête, James Theo confirme son futur de beau gosse tandis que Miles Teller et Shailene Woodley s’imposent (ils étaient les héros de The Spectacular Now, sauvant déjà un film de part leurs prestations respectives). Ces deux acteurs en vedette montrent qu’il est possible de décrocher une belle place au cinéma sans entrer dans les canons de beauté, que la performance peut passer au devant d’une paire de seins ou d’une gueule d’ange.

On notera l’apparition de la merveilleuse Kate Winslet. Son passage est très bon, elle s’impose en grande méchante malgré le peu de place qui lui est accordé dans le scénario.

 

DIVERGENT

Et quel scénario ! Globalement, c’est déplorable, bourré de facilités et sans aucune surprises, même les retournements de situations sont annoncés et appuyés dès le départ. Franchement scénaristiquement ennuyeux et inintéressant.

Le film est clairement découpé en deux parties : le choix de la faction et l’entrainement associé entre adolescents n’est pas inintéressant mais reste très classique : « olala je suis trop faible pour cette faction olala je risque ma vie » le tout avec mise en compétition des ados sur fond de tableau de score, d’humiliation et d’éliminations.

La seconde partie entre plus dans l’action réelle pour faire perdre tout son intérêt au film et surtout au sujet de la différence et de la divergence… Bref : ça flingue dans tous les sens.

Un mot rapide sur la musique omniprésente qui peu se révéler être excellente quelques minutes pour retomber dans une lourdeur fâcheuse qui accompagne très mal les phases d’actions. A noter quelques musiques mélancoliques sur les phases amoureuses… L’Amour, parlons en !

La liaison amoureuse –parce qu’il en fallait forcément une– est traitée avec une extrême maladresse enchaînant les clichés pour ne pas apporter grand chose à l’histoire. Je retiendrais des dialogues qui ne nécessitent même pas de lecture au second degré tellement ils sont pathétiquement drôles ! Des barres de rire au cinéma ! A croire que le réalisateur a volontairement construit ces dialogues à double sens…

Un film qui comblera surement les adolescentes à la recherche d’une identification dans cette période pourrie de la vie. Les autres, évitez de vous déplacer pour ça !

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