Critique de La Stratégie Ender, tiré du livre du même nom

La Stratégie Ender
La Stratégie Ender

Adaptation du roman de Orson Scott Card, La Stratégie Ender sort en France le 06 novembre 2013.

Les bandes annonces du film ont reçu un accueil mitigé des amateurs de SF, en particulier des lecteurs du roman. Qu’en est-il du film ?

Synopsis

Dans un futur proche, une espèce extraterrestre hostile, les Doryphores, ont attaqué la Terre. Sans l’héroïsme de Mazer Rackham, le commandant de la Flotte Internationale, le combat aurait été perdu. Depuis, le très respecté colonel Graff et les forces militaires terriennes entraînent les meilleurs jeunes esprits pour former des officiers émérites et découvrir dans leurs rangs celui qui pourra contrer la prochaine attaque. Ender Wiggin, un garçon timide mais doté d’une exceptionnelle intelligence tactique, est sélectionné pour rejoindre l’élite et suivre un entrainement intensif qui en laisse plus d’un sur le banc de touche.

Simulateur de combat
Simulateur de combat

 

Tout d’abord, l’univers graphique du film est très soigné et intensément immersif. Tout en se positionnant dans un futur proche très technologique, l’environnement reste cohérent tant terrestre au début du film que dans les phases spatiales.

Notons quelques références visuelles et scéniques aux monstres du cinéma que sont Aliens, Full Metal Jacket, sans pour autant dénaturer le film.

C’est plaisant à regarder, ce n’est pas du tout fatiguant côté images et animations de synthèses qui sont de belle qualité. Les vaisseaux humains comme ennemis sont superbes. En clair : une belle réussite visuelle qui contribue en premier lieu à la qualité du film.
Du côté du scénario, un peu moins de deux heures pour traiter d’un sujet aussi complexe que celui de la montée en puissance du plus grand stratège de la Terre est un pari ambitieux. Il faut réussir à faire d’un adolescent, somme toute très intelligent, un leader par les armes ! Rappelons tout de même que le livre (le premier de la série) fait quelques 450 pages… La psychologie et les relations entre Ender et Graff pèse lourd lors de la formation à l’école de la guerre. Ce dernier aspect n’est quasiment pas abordé dans le film, laissant la place à la grande communauté des adolescents en concurrence pour le poste suprême de commandement. Autant le dire tout de suite, le pitch est très classique : tous les espoirs de l’humanité reposent sur un seul homme adolescent. On imagine très bien le choix de ne pas tomber dans un film psychologique complexe au risque de perdre le public ado.

 

Une armée d'adolescents
Une armée d’adolescents qui attend le jeune stratège au tournant

Gavin Hood (X-Men Origins: Wolverine, Mon nom est Tsotsi) relève tout de même le défi de faire adhérer au parcours fulgurant du jeune stratège dans un cours laps de temps. Les différentes phases d’apprentissage s’enchainent avec logique et quelques pointes d’humour parfaitement dosées. La majeure partie du film consiste justement en l’apprentissage de l’art de la guerre dans une station orbitale. Soulignons au passage la qualité des décors, notamment de la grande salle sans pesanteur.

Pour la performance, rien d’exceptionnel chez les acteurs. Le jeune Asa Butterfiled interprétant Ender Wiggin rentre bien dans son rôle, sans pour autant éclabousser l’écran. Pour le reste, le film ne laisse pas beaucoup de place aux autres personnages que celui de Ender. Notons une prestation anecdotique de la part de Harrison Ford qui est obligé de rester en retrait dans son rôle de chef de guerre. On observe un Ben Kingsley bien en dessous de sa prestation surprenante du Mandarin dans Iron Man 3 et dont le personnage semble trop peu exploité.

Ender Wiggin
Ender Wiggin

Et la place du jeu vidéo dans tout ça ?

Très présent lors de la promotion du film, notamment du fait du nom en anglais Ender’s Game, le jeu, sous toutes ses formes, est traité en fil rouge jusqu’au bout. Simulateurs de combats, consoles de jeux, matchs par équipe, tous les éléments sont présents.
Jouer pour gagner, utiliser son imagination, rage de perdre, comportement impulsifs et instinctifs associés, l’impact sur les jeunes adolescents est assez juste dans le film : l’immersion dans un univers donné, avec la peur de perdre… mais sans pour autant aller jusqu’en mourir « pour de vrai » peut faire perdre le sens de certaines « réalités » et laisser place à la douche froide…

La fin m’a semblé peu convaincante, un peu rapide dans son traitement sur le fond, ouvrant la porte aux épisodes suivants. Oui ! Le livre adapté fait partie d’une grande trilogie et c’est un appel à un Ender’s Game 2 que Gavin Hood nous propose.

 

Je n’en dis pas plus pour ne rien dévoiler de l’histoire, vous pouvez aller le voir sans grande prise de tête, c’est un film captivant, intéressant et qui ne nous triture pas le cerveau.

 

 

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