Critique du documentaire Sur le chemin de l’école

Sur le chemin de l'école
Sur le chemin de l’école

L’école est, dans nos pays riches, une routine. Elle est obligatoire et gratuite. C’est le lieu de nos premiers pas dans la société et surtout le point d’entrée de l’apprentissage de nos connaissances communes et basiques : lire, écrire, compter.

Pascal Plisson réalise un documentaire qui montre que dans beaucoup du pays du monde, l’école est loin d’être une banalité et que lire, écrire et compter peuvent devenir de sérieux atouts. A la lecture du pitch, tous les éléments semblent réunis pour tomber dans le documentaire misérabiliste à forte dose de pathos. Le piège est-il évité ?

Synopsis :

Ces enfants vivent aux quatre coins du globe mais partagent la même soif d’apprendre. Ils ont compris que seule l’instruction leur permettra d’améliorer leur vie, et c’est pour cela que chaque jour, dans des paysages incroyables, ils se lancent dans un périple à haut risque qui les conduira vers le savoir.

Autant le dire tout de suite, le documentaire sonne juste et honnête. La pauvreté n’est ni instrumentalisée ni misérabiliste. Les situations filmées, quelles qu’elles soient, nous immergent simplement dans un quotidien qui n’est pas le notre, où les référentiels de richesses sont différents. La pauvreté n’est pas forcément que matérielle.

Le réalisateur fait le choix de n’avoir aucune narration, laissant la place aux enfants et à leur famille, tous acteurs de leur propre vie. Cette décision de s’appuyer uniquement sur les images (magnifiques !) donne au spectateur la possibilité d’interpréter et de vivre très personnellement les séquences de vies filmées.

On oublie donc assez rapidement la peur de tomber dans trop de pathos et l’on prend un réel plaisir à suivre le parcours de ces quatre enfants entrant à peine dans l’adolescence…

Jackson, 11 ans, et sa petite sœur Salomé vivent au Kenya. Ensemble, ils parcourent matin et soir quinze kilomètres pour se rendre à l’école au milieu de la savane et des animaux sauvages.

Zahira, 12 ans, habite dans le Haut Atlas marocain, et doit se rendre à l’internat tous les lundis matin avec ses deux amies. Leur périple est bien long…

Samuel, 13 ans, vit en Inde. Tous les matins, il se rend à l’école distante de quatre kilomètres avec ses deux petits frères. S’il n’était dans un fauteuil roulant totalement bricolé et poussé par ses frères, il mettrait sûrement moins de deux heures !

Carlilo, 11 ans, traverse les plaines de Patagonie à cheval, emmenant sa petite sœur Micaela avec lui. Dix-huit kilomètres désertiques pour parvenir à l’école.

Sur le chemin de l'école
Samuel, Zahira, Jackson et Carlito

« On oublie trop souvent que l’école est une chance » est la phrase introductive du documentaire et aussi la plus marquante, il faut ici souligner la justesse du propos traité.

Sur la forme, on se surprend à rire de situations qui ne sont pas drôles pour nos quatre héros. Mais le réalisateur nous place sous la perspective enfantine et permet une dédramatisation générale.

Le seul bémol identifié réside sur quelques scènes qui semble jouées, voire rejouées. Ces deux ou trois situations deviennent peu convaincantes sur le moment malgré le fait qu’elles sont certainement vécues de nombreuses fois tout au long de l’année.

De manière générale, le montage est intelligent, alternant entre les différentes histoires sans que le spectateur ne perde le fil ni ne s’ennuie.

On ressort de la séance le cœur gros, car ces histoires restent touchantes. Un documentaire qui serait à diffuser dans nos classes…

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2 comments
  1. Excellente initiative de l’école ! Pour information, il existe deux versions : une VO sous titrées FR et une version traduite plus simple d’accès aux plus jeunes.

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