Le virtuel au cinéma


1982-1998 : les prémisses du virtuel au cinéma

Notre chronologie consacrée au virtuel au cinéma commence en 1982, avec la sortie du premier Tron. A vrai dire, c’est même le seul film de cette décennie dédiée aux univers virtuels. Il n’en reste pas moins une œuvre majeure et précurseur sur ce sujet, puisque dans la littérature, le virtuel gagnera ses lettres de noblesse en 1984 seulement, avec le roman Le Neuromancien, de William Gibson (dont une adaptation au cinéma est en projet).

Tron, premier du nom, raconte donc les aventures de Flynn, un concepteur de jeux vidéos qui s’est vu voler ses jeux vidéos par son ex-employeur et se retrouve enfermé dans un jeu vidéo. Pour s’évader, Flynn devra compter sur l’aide de Tron, un programme indépendant inventé par associé. Précurseur tant visuellement que thématiquement, Tron ne rencontrera pas de succès dans les salles, et il faudra attendre plusieurs années pour voir de nouveaux films aborder le sujet du virtuel.


En 1990 sort Le cobaye, un film qu’il convient de ranger dans la catégorie Nanar (comme sa suite sortie en 1996). Le film raconte l’histoire de Jobe Smith, simple d’esprit et souffre-douleur de la ville, qui intéresse vivement un de ses voisins, le docteur Angelo, génie de l’électronique. Celui-ci est l’inventeur d’un programme qui stimule l’intelligence des animaux. Ici, le virtuel n’est que prétexte à un film d’horreur sans envergure et les effets spéciaux, pas du tout innovants, sont particulièrement affreux.
1995 sera une nouvelle étape importante pour le genre. Si Johnny Mnemonic (pourtant une adaptation d’une œuvre de William Gibson) est un nouvel échec artistique et commercial pour le genre à Hollywood, le japon nous offrira une pure merveille, Ghost in the Shell. Ce film d’animation, réalisé par Mamoru Hoshii. Dans un Japon futuriste régi par l’Internet, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfectionnée, est hantée par des interrogations ontologiques. Elle appartient, malgré elle, à une cyber-police musclée dotée de moyens quasi-illimités pour lutter contre le crime informatique. Doté de scènes d’action mémorables, cet animé est surtout, bien avant Matrix, un mélange habile et brillant entre virtuel et philosophie. Qu’est ce qu’un être humain, qu’est ce que la conscience ? Quelle différence entre l’homme et la machine ? Au jour d’aujourd’hui, il s’agit très clairement de l’œuvre la plus aboutie sur le virtuel (avec sa suite, Ghost in the shell 2, sortie en 2004).


Plus rien ne sortira sur le sujet jusqu’en 1999, date charnière pour le genre. Toutefois, certains films au sujet un peu différent abordent la notion de réalité, comme Truman Show, de Peter Weir. Dans ce film, le personnage incarné par Jim Carrey, lassé par son quotidien, décide de fuir la réalité, jusqu’à découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’artifice, créé de toutes pièces pour les besoins d’une émission de télé-réalité.

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7 commentaires
  1. Si je peux me permettre tu oublies l’excellent Dark City sorti en 1998 avec la belle Jennifer Connelly. Le thème est proche de Matrix, car les hommes sont asservis et plongés dans une ville imaginaire par des êtres étranges.

  2. Mmm, il y a des journalistes qui se relisent, avant de sortir des ineptie improbables comme je viens de lire ?

    Johnny Mnemonic est tiré d’une oeuvre de William Gibson, le papa, comme dit au début, du très grand Neromancien.
    Ce n’est en aucun cas attribuable à Philippe K. Dick, bien que ce dernier est un fantastique auteur de SF, et à inspiré trois grand films : Blade Runner… Total Recall et Minority Report.

  3. (désolé pour le double post)

    Il est, par ailleurs, étonnant que Total Recall ne soit pas cité dans l’article, pourtant riche d’information. On comprend la confusion par rapport a Philippe K. Dick car c’est un auteur qui joue beaucoup avec le virtuel, comme on peut le lire dans “Ubik”. Et Total Recall nous plonge pratiquement tout le film dans un univers virtuel… ou pas 😉

  4. Dark City a été effectivement oublié… Et je rajouterais également WarGames (1983) ainsi que Total Recall (1990).
    Pour Le cobaye je trouve ça un peu réducteur de le reléguer au rang de nanar. C’est pas le meilleur film du genre mais il fonctionnait plutôt bien à son époque, même s’il a très mal vieilli. Sa suite est en revanche une bouse innommable et mérite quant à elle l’appellation de (mauvais) nanar.

  5. Merci pour les retouche 🙂 ça fait plaisir de voir une tel réactivité, et la possibilité d’intervenir, sur un article aussi bien développé soit-t’il à la base.

    Bien à vous.

  6. Merci pour la correction à propos de Mnemonic. J’avais découvert il y a quelques mois, avec surprise que ce mauvais film était inspiré de l’oeuvre d’un grand auteur de SF. Je m’étais mis en tête que c’était dick, j’aurais du vérifier.

    Pour total reccal et inception, je les ai écarté car il s’agit plus de rêves et manipulation de l’esprit que de virtuel.

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