A 14 ans, critique d’un drame gênant…

En quelques mots, je vous explique pourquoi le premier film de Hélène Zimmer est raté, dans tous les sens du terme.

 

Synopsis

C’est la rentrée.
Sarah, Jade et Louise se retrouvent pour une dernière année au collège. Entre euphorie, rivalités, révoltes et séduction, elles affrontent les tourments de l’adolescence pour trouver leur place.

Critique

A 14 ans, Premier long métrage de Hélène Zimmer en tant que réalisatrice, est un drame. Et quand je dis drame, j’entends dramatiquement nul. Du haut de ses 25 ans, Zimmer nous propose une représentation de l’adolescence moderne, avec son langage bien à elle et ses hormones en folie. Peut-être que cela vous évoquera Thirteen, C.R.A.Z.Y, Virgin Suicides, ou même American Pie… mais redescendez tout de suite, on en est loin. On pourrait par contre voir dans A 14 ans un mélange douteux entre Et toi t’es sur qui ? et Entre les murs.

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Comment parvenir à décrédibiliser ainsi l’adolescence ? Dans A 14 ans tout est gênant. Zimmer fait parler ses personnages avec une vulgarité que l’on sent forcée. La réalisatrice semble à la fois tiraillée par la tendresse qu’elle éprouve pour la jeunesse, et par un regard dur sur la violence dont cette même jeunesse fait parfois preuve. Beaucoup de choses sonnent faux, à commencer par les comédiens qui n’en sont pas. Le jeu et les textes sont si caricaturaux que l’on n’y croit pas une seule seconde. Les jeunes filles nous balancent des « pute » et des « bolosse » à tout va. Le film, d’une fainéantise intellectuelle éloquente, semble fait de séries de sketchs sans réelle évolution ni des personnages ni de la narration. On se serait d’ailleurs passé du découpage en quatre saisons, vu et revu et complètement inutile. Enfin, si cela nous permet de nous situer quant à la fin du calvaire…

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Même si tout ceci part certainement d’une bonne intention et d’un regard tendre de la part de Zimmer, on passe à côté des enjeux. On se moque pas mal des problèmes des jeunes héroïnes. Engueulades, vacheries, problèmes de cœur, complications familiales, réconciliations… On ne s’identifie à aucun moment et on prie juste pour ne pas avoir eu l’air aussi pathétique à cet âge. Les problèmes d’adolescence paraissent souvent bien futiles aux yeux des adultes et, si l’expansion sentimentale de l’adolescent peut paraître dingue et disproportionnée avec du recul, il ne faut pas oublier que ce que l’on éprouve à cet âge là est bien réel. Quand on compare A 14 ans avec le Virgin Suicides de Sofia Coppola, qui est également un premier film, on voit tout de suite qui est réalisateur et qui ne l’est pas.

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La caméra est voyeuriste, trop présente, jamais immobile. Elle se balade gratuitement sur les corps et les visages, renseignant seulement le spectateur du fléau qu’est l’acné, tout au mieux. La caméra n’est rien de plus qu’un témoin, et un témoin gênant qui plus est. Et on apprend à faire la mise au point AVANT le tournage la prochaine fois. Aucun parti pris visuel ou sonore, aucun regard cinématographique, aucune prise de risque, mis à part le casting sauvage dont on se serait volontiers passé, parce que n’est pas Truffaut et Léaud qui le veut.

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