Annecy 2020: Ginger’s tale de Konstantin Scherkin (Russie)

Un film aux inspirations multiples

Une inspiration des héros Disney?

  • La Reine est le personnage dont la similitude est la plus évidente. En effet, son physique premier, celui de la femme jeune et puissante, n’est pas sans rappeler la Reine dans Blanche-Neige et les sept nains (1937). La ressemblance ne s’arrête pas là puisque, comme la reine de Blanche-Neige, elle se transforme aussi en vieille femme. Ainsi, de la jeune femme aux cheveux noirs surmontés d’un diadème en pointe à la « sorcière » aux cheveux blancs encapuchonnés, les deux films croisent leur esthétique. Elle correspond, plus largement, à l’archétype de la méchante reine, comme Maléfique par exemple.
La Reine dans Blanche-Neige et les sept nains (gauche), la Reine dans Ginger’s tale (droite).
  • Potter, quant à lui, n’est pas sans rappeler les différents princes charmants qu’à développer Disney, tant par ses graphismes que par son attitude. Ses similitudes avec le prince Éric dans La petite sirène (1990) sont d’autant plus évidentes dans la scène où il compte ses pièces d’or, avec sa chemise blanche. 
  • Ginger peut apparaît comme une reprise de Rebelle (2012) ou d’Anna dans la Reine des Neiges (2013) par la couleur de ses cheveux mais aussi pour son côté intrépide et quelque peu maladroit. De plus, les dommages collatéraux qu’elle ne cesse de multiplier, malgré ses réussites, ne sont pas sans rappeler Murder in the Cathedral.
  • Oups n’a pas vraiment de personnage qui lui ressemble. En revanche, pas ses graphismes, il n’est pas sans rappeler le chapelier fou dans Alice au pays des merveilles (1951) et l’aviateur dans le Petit Prince (2015).

Mettre l’alchimie au goût du jour

Film passionnant tant par son fond que par sa forme, Ginger’s tale s’empare de l’alchimie pour la remettre au goût du jour avec la pierre de feu. Ayant longtemps fait naître toutes sortes de fantasmes, la pierre philosophale est l’analogue de la pierre de feu. Pour l’une comme pour l’autre, différents stades de transformation sont présents. Si pour la pierre philosophale il y a quatre stades de réalisation (la calcination, le lessivage, la sublimation et l’incandescence), la pierre de feu n’en compte que trois (bronze, argent et or). En revanche, les métaux et les couleurs liés au stade des deux pierres se confondent. En effet, le stade du bronze correspond à l’incandescence, celui de l’argent au lessivage et celui de l’or à la sublimation. Même si ces étapes ne sont pas dans le même ordre en fonction de la pierre concernée, il est intéressant de constater le lien entre les deux. Ginger’s tale met en garde le spectateur sur ce fantasme de “transformer le plomb en or”, de faire d’un rien un trésor monnayable.

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