Ghost in the shell : Analyse et explications de la fin

Scarlett Johansson

Analyse du film

L’univers de Ghost in the Shell : entre androïdes et humains améliorés !

La thématique principale du film est l’émergence de la cybernétique avancée. Comment imaginer un jour qu’un corps totalement synthétique, robotique, puisse être greffé à un cerveau humain ? Le créateur de Ghost in the Shell part de ce postulat que reprend intégralement Rupert Sanders, de manière très fidèle à l’oeuvre originale.

Mais reprenons depuis le début ! Major (incarnée par Scarlett Johansson) est l’aboutissement complet de cette synthèse scientifique entre le robot et l’humain. Après quelques 98 échecs de greffe d’un cerveau humain sur un “châssis” de robot, la société Hanka parvient enfin à l’accomplissement de ce miracle.

Dans cette société moderne peuplée d’humains “améliorés” cybernétiquement, le Major est une figure à part entière, la seule de son espèce ! Car les autres humains ne peuvent obtenir que des greffes partielles : remplacer un foie pour mieux faire la fête, changer ses yeux détruits par une grenade, ou tout simplement réparer un organe défectueux. L’enveloppe d’origine demeure, même si les transformations peuvent être drastiques et profondes.

Major est donc totalement inédite, unique ! Son corps est à 100% synthétique. Seul son cerveau est humain. Et encore !!! Il a été reprogrammé en partie par les scientifiques de Hanka pour lui effacer de nombreuses parties de sa mémoire. Le docteur Ouelet (Juliette Binoche) en tête a fait de Major une arme de guerre, la séparant de son côté humain primaire, à savoir ses souvenirs.

Sauf que cette reprogrammation du Major n’est pas sans limites, et quelques “bugs”, ou glitchs, ouvrent la porte à une belle intrigue…

Que sont les Glitch ? explications !

Que sont les “glitch” ? Il s’agit tout simplement de souvenirs profondément ancrés dans la mémoire du Major. Le chat, la maison traditionnelle japonaise, qui est en proie aux flammes, sont autant de ponts vers le passé du Major. Un passé qu’elle partage avec Kuze, l’une des 98 précédentes victimes du programme. Mais nous y reviendront. En tout cas, ces souvenirs sont vus plus tard et confirmés au Major sous la forme du tatouage sur le torse de Kuze, et bien sûr lors de la confrontation finale, sur les lieux mêmes de ces souvenirs douloureux.

Ces glitch semblent se produire spontanément, sans nécessairement prévenir. Major indique clairement avoir déjà subit ce genre de visions. Mais le docteur Ouelet précise systématiquement qu’il s’agit de bugs liés à sa programmation initiale… et lui impose de prendre un médicament qui a pour incidence directe de limiter cet accès à la mémoire !

Ghost, Shell et Motoko : quelques précisions

Ghost et Shell : Le Ghost du major, c’est son âme, son esprit, ce qui en fait un être unique. La greffe d’un cerveau humain sur un corps intégralement robotique est d’ailleurs ce que recherche Hanka : ne pas tuer l’âme. Car c’est aussi ce qui différencie les êtres humains des robots. Le major ayant une enveloppe robotisée (le shell), elle s’interroge constamment sur son humanité, elle doute.

Et elle a bien raison ! Car le major est avant tout Motoko Kusanagi, une jeune femme dont la vie rebelle a été volée par le gouvernement. Si son corps de Major artificiel est plus puissant que celui d’un humain et peut être reconstruit suite à des dégâts, son cerveau est avant tout humain. Il est “amélioré” par des implants qui lui permettent d’accéder au réseau, mais il n’a pas été créé. Il a été prélevé sur le corps d’une jeune rebelle, Motoko, opposée aux nouvelles technologies.

Les hacks et le Deep Dive : fonctionnement et risques

Alors que la société Hanka subit des hacking de plus en plus violent, se terminant par la mort de nombreux scientifiques, Major arrive sur l’enquête. Ces hacks sont perpétués par quelqu’un se nommant Kuze. Le Major a plusieurs solutions pour identifier ou localiser le criminel : enquêter sur le terrain, ou bien enquêter par le réseau… Major a tous les attributs d’un être humain, si l’on met de côté son corps artificiel plus lourd et puissant, seul son cerveau (cyber-amélioré par des implants permettant d’accéder au réseau internet) étant d’origine. Ce cervau amélioré lui permet notamment de se connecter aux autres robots et d’explorer leurs souvenirs.

C’est lors d’un Deep Dive que Major fait la rencontre brutale de Kuze. Il faut savoir que Major n’a absolument pas le droit d’effectuer ces connexion directes aux autres robots. C’est extrêmement dangereux ! Alors que son corps est synthétique et réparable à l’infini, son cerveau est unique. L’endommager équivaut à la tuer. Pour aller plus loin, il faut signaler que Major n’a en réalité aucun droit sur son corps… Elle semble donner parfois son autorisation pour effectuer quelques tâches, mais il ne s’agit que d’un subterfuge de la société Hanka pour mieux faire accepter au Major tous les abus…

Qui est le hackeur Kuze ou Hideo ?

Qui est Kuze ? Il s’agit en fait d’Hideo, ami d’enfance de Motoko… sauf qu’il est violent. Est-ce naturel ou une altération de sa conscience lors du process de robotisation ?

Kuze est l’ater-ego du Major : une expérience de greffe d’un cerveau humain sur un corps robotique. Sauf que le projet est un échec dans son cas ! Il est donc rejeté par Hanka, qui semble perdre sa trace. S’est-il enfuit ? A-t-il été abandonné ? Le film ne dévoile rien de tout cela. Nous savons simplement qu’il est hanté par les mêmes brides de souvenirs que le Major. Qu’il a une haine profonde de ses créateurs scientifiques de chez Hanka.

Dans la vie réelle, c’est à dire avant qu’il soit transformé en Kuze, Hideo était un militant anti-technologie vivant dans une sorte de squat de la partie sans loi de la ville. Il y vivait avec, semble-t-il, de très nombreuses personnes, dont Major. Leur relation était-elle une simple amitié ou allait-elle plus loin ?

Les grands thèmes du film

Le réalisateur Rupert Sanders n’a pas seulement signé un film visuellement très recherché, il a eu la volonté de dire les choses autant que possible, par l’image plus que par les dialogues. Si, au final, quasiment tout est expliqué, cela peut quand même générer des zones d’ombre. Nous allons tenter de décrypter différents aspects intrigants du film.

Même si le film a une dimension politique assumée, la tentative, plus ou moins réussie de Rupert Sanders est de s’intéresser au parcours, aux doutes et à l’évolution du Major. Les questions qu’elle se pose tout au long de l’intrigue et que le spectateur va également se poser tournent autour des notions de “qui” et de “quoi”. “Qui est-elle ?”, mais aussi “Qu’est ce qu’elle est ?”.

Explication Ghost in the shell

Scarlett Johansson décrit le film comme « une histoire sur la perte de l’innocence, et aussi sur une forme de renaissance. J’espère que les fans connecteront avec le Major de la même manière que moi. ». C’est assez étrange qu’elle dise ça, car ce n’est pas vraiment ce qui ressort du film. C’est plutôt les notions d’humanité et d’intelligence artificielle qui sont au coeur du récit, un peu comme dans Robocop en son temps.

Le major doute de son humanité, mais elle doute aussi de ce que pensent les autres, notamment le docteur Ouelet, qu’elle voit un peu comme une mère, et Batou, son ami humain, mais tellement terre à terre et pragmatique qu’il donne presque l’impression d’être un robot.

Le film abord aussi la notion d’évolution. On retrouve des humains non modifiés (Togusa), des humains modifiés (Batou, Borma), des cyborgs avec une âme humaine (le major, Kuze) ainsi que des robots avec ou sans intelligence artificielle développée. Jusqu’ou va l’évolution ? A quoi ressemblera l’humain dans 50 ou 200 ans ? On peut sérieusement se poser la question avec les avancées technologiques actuelles.

Page suivante : et à la fin ?

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