Ghostland : explications du film et de la fin

Les thèmes du film

Commençons par les bases : Que peut bien signifier le titre Ghostland ? La terre des fantômes en français. La lecture la plus simple à faire est que les fantômes sont ceux de Beth. Celle du “futur imaginaire”. Elle fait des cauchemars. Lorsqu’elle retourne dans la maison, elle est en paix avec sa mère (premier fantôme, puisque dans la réalité, elle est décédée) et se retrouve confrontée à la folie de sa soeur, qui semble comme possédée, et traumatisée par ce que Beth considère comme les fantômes du passé (la brute étant ici invisible, puisque que, toujours selon Beth, imaginé par Véra). On pourrait donc dire que Ghostland est la maison. La maison du drame, celle où elle retourne se confronter à son passé.

Sauf que Ghostland n’est pas un lieu mais une temporalité, un univers. Ghostland, c’est ce monde imaginaire qu’elle imagine pour son futur. Celui où sa mère est toujours là, celui où elle rencontre même idole, l’auteur culte Lovecraft.

Ghostland est aussi un film qui porte un regard sur la famille. Comment la destructuration de la famille affecte les enfants et plus particulièrement Beth, jeune très sensible et réservée. D’une certaine manière, on pourrait presque voir un parallèle entre ses tortionnaires et ses parents. La brute étant le père, et la sorcière étant la mère. Ces deux tueurs fous ne tuent-ils pas que les parents dans les familles ou ils commettent les massacres ? Ils prennent leur place. Et si, comme on l’évoquera plus loin, ces monstres s’avèrent eux aussi le fruit de l’imagination de Beth, alors c’est elle qui les assimile à ses parents.

Les liens avec Lovecraft

Même si on peut sentir chez le personnage principal et donc plus largement chez le réalisateur du film une admiration indéniable pour l’auteur, il n’y a, au fond que très peu de liens et références à l’oeuvre fondatrice de l’auteur. Celui-ci s’appuyait sur un fantastique beaucoup plus irréel, encore plus sombre, avec des créatures démesurées. Il s’agit plus d’un clin d’oeil, un point d’appui qu’une véritable source d’inspiration pour le cinéaste.

Ghostland, c’est aussi, d’une certaine manière, une séance de thérapie pour Pascal Laugier. Comme dans tous ses films, il torture ses comédiennes. Ici, les sévices prennent d’ailleurs une dimension sexuelle fort dérangeante. D’une certaine manière il joue avec ses pulsions, il va dans l’intime, la souffrance, pour aller créer, comme son personnage principal. Il se renferme dans son propre monde ou les monstres ne sont pas les filles qui le snobaient au lycée. Non, cette fois, ce sont les victimes, et s’il se cache derrière ses monstres, c’est bien le réalisateur qui est aux commandes de ce petit jeu.

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3 commentaires
  1. Bonjour, Pourriez vous peut être me confirmer cela, une amie qui a vu ce film au festival de Gérardmer me dit que la fin du film n’est pas la même que celle de celui sorti au cinéma. Est ce vrai et dans ce cas pourquoi censurez la fin de ce film?

  2. Bonjour
    Un film trop pesant sans subtilité avec des personnages trop stéréotypes l ogre et la sorcière comme dans le final du film Martyrs ou la femme qui se suicide est caricaturale
    Dommage

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