PARASITE : Explication et analyse

film parasite

Une intrigue guidée par des personnages bien représentatifs

La famille pauvre ou des “déjantés” ingénieux

Parasite ça commence par une histoire simple: une famille pauvre, les Kim, s’apprête à faire l’arnaque du siècle en virant un à un les serviteurs de la riche famille Park pour, à leur tour, devenir leurs employés. 

Ki-Taek, le père, vit avec sa femme, Chung-sook, son fils, Ki-woo et sa fille, Ki-jung, entassés dans un appartement insalubre en sous-sol. Leur quotidien ? Ils volent la Wi-Fi du voisin et peinent à subvenir à leurs besoins en pliant des boîtes à pizza cartonnées.

Une famille déjà atypique nous est dépeinte, introduisant des êtres sournois et flemmards, mais non dénués d’ingéniosité. Ce qui est intéressant, c’est que nous ne sommes pas présentés à la famille Kim de manière individuelle mais vraiment en tant qu’unité dès le départ. Ils sont déjà soudés et contrairement aux riches familles, le restent. Quelques soient les magouilles ou les écarts, les parents, normalement responsables, les approuvent et les emploient. Voler la Wi-fi du voisin, falsifier des documents pour se créer un diplôme universitaire, démunir des employés honnêtes de leurs fonctions pour prendre leur place…. Pourquoi se priver ? 

Le film commence lorsque un ami étudiant de Ki-Woo lui demande de le remplacer pour donner des cours d’anglais à une une jeune fille issue d’une famille aisée, Da-hye, pour cause de voyage à l’étranger. Avec cette information se trouve l’élément déclencheur du film et c’est à ce moment que commence le plan machiavélique, bien que très ingénieux de la famille Kim pour que chacun ait sa place au sein de la famille riche. 

Pendant ce temps là, les riches ne sont pas à l’abri d’un coup de maître venant “d’en bas” 

Pour intégrer la famille Park en tant qu’étudiant spécialisé en anglais, Ki-Wook doit d’abord passer un entretien privé avec la mère de Da-hye, Mme Park. Mme Park est un personnage très naïf, ce qui rend l’intégration de Ki-Wook plus simple. Lors de l’entretien, elle lui demande si elle peut assister au premier cours de sa fille, ce à quoi Ki-Wook répond par la positive. Par quelques tournures de phrases et un peu d’assurance, Ki-Wook (qui ne parle presque pas anglais pendant le cours) parvient à passer l’entretien avec succès. 

Très bonne nouvelle pour les Kim qui voit en cette famille, une ouverture vers plus d’opportunités et des perspectives de richesses plus élevées. 

C’est déjà à la fin de ce premier cours que Mme Park fait part de sa détresse auprès de Ki-Wook en lui disant que son fils, Da-song, très instable depuis qu’il a vu un “fantôme” sortir de la cave, a besoin d’aide. Ki-Wook saute sur l’opportunité en lui parlant d’une légendaire Jessica, une art-thérapeute, très compétente, formée aux Etats-Unis. Il pense bien entendu à sa soeur, Ki-Jung, et n’hésite pas à en faire part à toute la famille le jour même, qui se rue sur l’opportunité. 

Ki-jung commence ainsi à se baser sur ce que Ki-Wook a dit à la mère la veille.  Le plan fonctionne à merveille et Ki-jung obtient un entretien. Pour éviter la répétition et également installer un peu de mystère, Bong Joon Ho décide de faire passer cet entretien différemment. Mme Park, encore une fois, demande à assister au cours de son fils. Cette fois-ci, Ki-jung répond par la négative, arborant son personnage de Jessica, fille condescendante branchée, à son paroxysme. Ainsi, par un stratagème que nous ne connaissons pas en tant que spectateurs, Jessica ressort de son entretien triomphante également et est embauchée sur-le-champ. 

Reste à intégrer le père et la mère au service des Park et le tour est joué ! Chacune des intégrations est aussi délectable que la précédente. Il s’avère, en effet, que la famille Park “possède” un chauffeur privé à son service. Quel meilleur moyen de faire virer un honnête homme, qu’en le faisant passer pour un pervers ? C’est donc à Ki-jung de se charger de cette mission lorsqu’elle se fait raccompagner, sous ordre de sa maîtresse par le chauffeur en pleine nuit. Elle en profite pour laisser sa culotte à l’arrière de la voiture… Mission accomplie: le chauffeur se fait discrètement radié et est remplacé par le père. 

C’est enfin la quatrième étape qui est la plus compliquée à mettre en place: il s’agit de faire remplacer la gouvernante par la mère. La gouvernante est une femme qui a travaillé toute sa vie pour la famille Park, et est, de ce fait, la plus difficile à faire partir. Le stratagème est tout de même de mise: il se trouve que la gouvernante est allergique…aux pêches ! Doucement l’idée d’une maladie grave et infectieuse est glissée auprès de Madame et lorsque celle-ci se retrouve en face à face avec la gouvernante, il faut faire en sorte que cette dernière soit mise en contact avec des pêches. Cela étant fait, la gouvernante est tellement mal en point que la maîtresse de maison panique et en fait part à son époux. 

Ainsi, par du bouche à oreille encore une fois, la gouvernante est remplacée par la mère Kim. 

Toute la famille Kim est, à la moitié du film, dorénavant au service des Park. Tous transformés pour leur rôle, ils ont été odieusement ingénieux et ont fait preuve d’une motivation exemplaire comparée à leur attitude de début de film, où ils ne semblaient pas pouvoir garder un emploi très longtemps.

Oui mais voilà… les Kim sont constamment renvoyés à leur statut social, car

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2 commentaires
  1. Cette histoire d’odeur a donné la scène la plus invraisemblable de l’histoire du cinéma.
    SPOIL : en pleine tuerie, alors que sa famille est en danger, que son fils est inconscient dans ses bras, que tout le monde hurle et court pour sa survie, Monsieur le riche n’a rien d’autre à faire que de se pincer le nez car il est indisposé par les mauvaises odeurs des pauvres. Et Monsieur le pauvre, qui pourrait s’inquiéter pour sa fille en train de se vider de son sang, préfère venger cet affront.

  2. Ce commentaire de “jimbo” était assez bien jusqu’à ce qu’il renvoi dos à dos, Riches & pauvres. Là il est devenu immonde et insupportable. Comme si nous, pauvres, étions des messieurs. Comme si nous en avions les moyens.

    Nous sommes au mieux des déchets, au pire, des sortes de wanna be ermites… Et sois dit en passant, vos odeurs, à vous, les Importants et autres bozo se rêvant en Pauvres, et bien vos odeurs, décidément, ne sont pas très agréables non plus. On dirait que vous essayez de masquer ce que vous êtes via quelques artifices… Sans compter les justifications de type “mais, moi aussi…” ; “je suis…” ; “j’ai été” ; “je connais” ; “je”… “je je je je”…

    Chhhhhhhhhhhhhhhhhhuuuuuuuuut !

    Le silence est mieux. Faites nous, à nous autres les déchets, cette fleur ô importants membres productifs de la société juste, fraternelle, et hihi, égalitaire !

    Chhhhhhhhhhhhhhhhhhuuuuuuuuut !

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